Le 15 novembre dernier, cela faisait 45 ans depuis l’élection du gouvernement Lévesque. Souvenons-nous de l’ambition et du courage que ces grands personnages ont eu d’appliquer les mesures appropriées à la défense de notre identité nationale. Cette fin de semaine, le Parti Québécois tiendra son congrès et donnera à nouveau l’exemple aux autres partis quant à la vraie signification du nationalisme, celui qui a été porté par ces politiciens qui ont marqué notre histoire.
Qui, en ce moment, peut revendiquer l’héritage de ces grands parlementaires? La CAQ s’obstine à défendre son projet de loi 96, bien qu’il soit jugé insuffisant par les démographes pour inverser les tendances linguistiques. François Legault résiste toujours à l’imposition de la loi 101 au cégep et a lui-même déjà qualifié cette proposition «d’extrémiste».
Lorsque l’on sait que plusieurs des plus grands cégeps anglophones (Dawson, John Abbott, Vanier, Champlain, etc.) accueilleront dorénavant majoritairement des étudiants allophones, au contraire, c’est l’idée d’intégrer des personnes allophones dans une langue autre que la nôtre par notre propre financement et, bien sûr, tout en se prétendant nationaliste qui devrait être une idée relevant du domaine de l’absurde.
Comme ce gouvernement offre souvent de la légitimité à ses projets par l’appui de la population plutôt que par leur bon fondement, en quoi le fait que 58 % des Québécois soient en faveur de l’imposition de la loi 101 au cégep ne constitue-t-il pas un motif suffisant en tant que tel pour son application, d’autant plus que cette mesure dispose de l’appui des experts?
Déclin du français
Le français est statistiquement en déclin au Québec et le réseau collégial a son rôle à jouer dans cette situation. La langue des études collégiales a un effet concret sur la langue de travail par la suite : 54 % des francophones et 72 % des allophones étudiant dans un collège anglophone feront carrière en anglais. Ajoutons à cela que ce sont fort couramment ces institutions anglophones qui possèdent le meilleur prestige, au détriment du réseau francophone. Dans ce rapport de force linguistique, le gouvernement s’entête à continuer de financer de manière disproportionnée les études dans une langue autre que notre langue nationale pour des francophones et des allophones. Le seul parti qui est cohérent avec l’avis des experts et qui défend l’imposition de la loi 101 au cégep est le Parti Québécois, alors que les autres oppositions applaudissent le projet de loi de la CAQ.
Malgré tout, la mesure ultime pour la défense du français et des intérêts du Québec est l’indépendance. Pour cette raison, les Québécois auront toujours besoin d’un parti comme le Parti Québécois, soit un parti qui sera toujours là pour rappeler l’importance de mesures nationalistes audacieuses et de la nécessité fondamentale du projet de pays. Jour après jour, le nationalisme cosmétique de la CAQ s’effrite, déçoit et manque systématiquement ses occasions de remplir ses promesses.
À la hauteur des défis
En ces temps, il ne fait aucun doute que le seul parti qui peut revendiquer être défenseur de l’héritage du Parti Québécois de Lévesque et de ses grands exploits est le Parti Québécois lui-même. Cet héritage signifie être courageux et faire preuve d’ambition lorsque cela est nécessaire pour être à la hauteur des défis qui se présentent à la nation québécoise. Nulle autre formation politique ne propose une vision assez audacieuse, et pourtant nécessaire, pour la défense du français au Québec. Les démographes ayant participé aux audiences publiques du projet de loi 96 et Guy Rocher lui-même, père fondateur des cégeps qui a entre autres participé à la rédaction de la loi 101, en conviennent. Chers Québécois, soyons courageux à nouveau!
Victor Dubuc, étudiant en affaires publiques et relations internationales à l’Université Laval et représentant jeune dans la circonscription de Taschereau pour le Parti Québécois
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