Publié à l’origine sur le site Rabble
Avec les dépassements de coûts et les risques de prolifération des armes nucléaires, l’élimination des déchets radioactifs semble être un problème insoluble pour l’industrie nucléaire.
En septembre 2015, le gouvernement Harper a terminé la restructuration d’Énergie atomique du Canada limitée (EACL). L’objectif principal du gouvernement était de réduire le plus rapidement et le moins cher possible le passif environnemental d’environ 16 milliards de dollars que représentent les réacteurs défunts d’EACL et le brassage complexe de déchets radioactifs qu’ils ont produit.
EACL reçoit maintenant près d’un milliard de dollars par an pour « gérer les responsabilités du gouvernement du Canada en matière de déchets radioactifs et de déclassement. » Le Budget principal des dépenses 2021-22 alloue 808 millions de dollars à cette fin.
EACL verse cet argent à un consortium composé de deux sociétés texanes et de SNC-Lavalin dans le cadre d’un contrat de 10 ans dont la rumeur dit qu’il vaut plus de 10 milliards de dollars (les détails n’ont jamais été révélés). Le consortium veut placer les déchets radioactifs (sauf le combustible usé) produits par les six réacteurs défunts d’EACL au Québec, en Ontario et au Manitoba dans un monticule qu’il appelle le NSDF [en anglais: Near Surface Disposal Facility], près de la rivière des Outaouais, à 200 km en amont de la capitale nationale.
Le site choisi à Chalk River, en Ontario, où se trouvent les deux plus vieux réacteurs d’EACL, est loin d’être idéal. Les déchets seraient empilés sur sept étages sur une colline rocheuse jouxtant des zones humides et un lac se jetant dans la rivière, à un kilomètre de distance.
Le camionnage des déchets de tout le Canada vers Chalk River est en bonne voie, malgré l’opposition des villes d’Ottawa, de Gatineau, de Montréal et d’autres municipalités situées en aval. Des groupes des Premières nations s’opposent également à la proposition de monticule de la NSDF et aux expéditions de déchets vers Chalk River.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), l’organisme d’autorisation nucléaire du Canada, effectue une évaluation environnementale du projet de monticule de la NSDF. En vertu de la version de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale adoptée par le gouvernement Harper en 2012, la CCSN a le pouvoir exclusif d’approuver le monticule. L’approbation par la CCSN de la première installation permanente d’élimination des déchets de réacteurs nucléaires au Canada créerait un précédent.
Pendant plus de quatre ans, les représentants de la CCSN ont secrètement négocié avec les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) – une ancienne filiale d’EACL maintenant détenue par le consortium – pour élaborer une version acceptable de la proposition de monticule de la NSDF. Sous la direction de la CCSN, les LNC ont accepté en principe de réduire considérablement les quantités de substances radioactives qui seraient acheminées vers le monticule de la NSDF. Par conséquent, le monticule ne pourrait accueillir qu’un faible pourcentage de la responsabilité nucléaire fédérale de 16 milliards de dollars.
Si le monticule NSDF coûte plus d’un milliard de dollars, ne réduit que faiblement la responsabilité et présente toujours des risques à long terme pour les communautés en aval de la rivière des Outaouais, pourquoi ne pas examiner d’autres technologies et sites ?
Tant que le consortium reçoit ses paiements contractuels, il n’est pas incité à développer des approches plus sûres et plus rentables. Et le seul objectif de la CCSN est de délivrer un permis pour l’installation – l’utilisation efficace de l’argent des contribuables ne fait pas partie de son mandat.
La CCSN est prête à donner son approbation. Elle a prévu une audience en deux parties, le 22 février et le 31 mai de l’année prochaine.
Le gouvernement du Canada financera-t-il une installation de déchets radioactifs qui ne contribuera guère à réduire sa responsabilité nucléaire et qui contaminera à jamais la rivière des Outaouais ?
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Source: Lire l'article complet de L'aut'journal