Il y a quelques années :
Dans son message sur l’état de l’Union en janvier, le président Bush a cité avec satisfaction le rapport. « Le gouvernement britannique a appris que Saddam Hussein a récemment cherché à obtenir d’importantes quantités d’uranium en Afrique », a déclaré Bush.
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Jeudi, debout aux côtés du Premier ministre britannique Tony Blair, M. Bush a déclaré à propos de la Grande-Bretagne : « Non seulement nos services de renseignement, mais aussi ceux de ce grand pays ont démontré de manière claire et convaincante que Saddam Hussein constituait une menace pour la sécurité et la paix. »
Aujourd’hui :
Alors que la tension monte entre Washington et Moscou au sujet d’une éventuelle invasion russe en Ukraine, les services de renseignement américains ont découvert que le Kremlin planifie une offensive à plusieurs fronts dès le début de l’année prochaine, impliquant jusqu’à 175 000 soldats, selon des responsables américains et un document de renseignement obtenu par le Washington Post.
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« Les plans russes prévoient une offensive militaire contre l’Ukraine dès le début de 2022 avec une échelle de forces deux fois plus importante que ce que nous avons vu au printemps dernier lors de l’exercice éclair de la Russie près des frontières de l’Ukraine », a déclaré un responsable de l’administration, s’exprimant sous couvert d’anonymat pour discuter d’informations sensibles. « Les plans impliquent des mouvements importants de 100 groupes tactiques de bataillons avec un effectif estimé à 175 000 personnes, ainsi que des blindés, de l’artillerie et des équipements. »
Le document non classifié des services de renseignement américains obtenu par le Post, qui comprend des photos satellites, montre des forces russes se massant en quatre endroits. Actuellement, 50 groupes tactiques du champ de bataille sont déployés, ainsi que des chars et de l’artillerie « nouvellement arrivés », selon le document.
Je suis désormais convaincu que les États-Unis, l’OTAN et l’Ukraine ont prévu d’attaquer les terrains tenus par les rebelles dans l’est de l’Ukraine au début du mois de février 2022. Les propagandistes et les médias « occidentaux » ne parleront pas de l’attaque ukrainienne contre les rebelles de l’Est.
(L’attaque du 8 août 2008 contre les soldats de la paix russes en Géorgie a eu lieu alors que Poutine assistait à l’ouverture des Jeux olympiques à Pékin. La Russie a confirmé que Poutine assistera à l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin le 4 février 2022).
L’attaque ukrainienne n’aura probablement que peu de succès. Mais les rebelles ne pourront pas tenir longtemps sans un renfort important. L’attaque de l’armée ukrainienne provoquera donc une intervention de la Russie. Cette contre-intervention sera alors qualifiée d’ »attaque russe contre l’Ukraine », attendue depuis longtemps.
La propagande américaine actuelle sur une attaque russe contre l’Ukraine est une pure connerie destinée à préparer le public à la narration planifiée ci-dessus.
Lorsque la contre-attaque russe aura lieu, l’armée ukrainienne sera détruite par une pluie de missiles russes. Mais les forces russes n’envahiront pas le pays. La Russie ne fera que s’accrocher, via ses forces par procuration, aux républiques rebelles autour de Donetzk et Luhansk. L’objectif de la Russie est de fédéraliser l’Ukraine, comme le prévoient les accords de Minsk, l’Est ayant un droit de veto contre toute adhésion du pays à l’OTAN. Cet objectif ne nécessite pas une occupation de l’Ukraine.
Nous savons que le chiffre de 175 000 soldats mentionné ci-dessus est totalement inventé, tout comme les chiffres avancés par l’Ukraine. Comme le décrit l’article du Washington Post :
Alors que les évaluations ukrainiennes ont indiqué que la Russie disposait d’environ 94 000 soldats près de la frontière, la carte américaine évalue ce nombre à 70 000 – mais elle prévoit une augmentation jusqu’à 175 000 soldats et décrit des mouvements importants de groupes tactiques de bataillons vers et depuis la frontière « pour obscurcir les intentions et créer de l’incertitude. »
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Les mouvements militaires russes interviennent alors que Moscou a fait sourciller Washington avec une mobilisation soudaine de réservistes cette année et une escalade spectaculaire de sa rhétorique concernant l’Ukraine.
Les responsables russes ont défendu la mobilisation des réservistes comme une mesure nécessaire pour aider à moderniser les forces armées russes. Mais le fonctionnaire de l’administration a exprimé des inquiétudes quant au « programme soudain et rapide visant à établir une réserve prête à l’emploi de réservistes sous contrat », qui, selon le fonctionnaire, devrait ajouter 100 000 soldats supplémentaires aux quelque 70 000 déployés actuellement.
Le programme quelque peu obscur BARS-2021 visant à établir une réserve de l’armée de combat (BARS) en Russie n’a été lancé qu’au milieu de cette année :
Il s’agit de réservistes qui concluront un contrat avec le ministère de la défense, recevront une certaine somme d’argent pour faire partie de la réserve et participeront régulièrement à des formations et exercices militaires.
De tels réservistes participent à des exercices militaires depuis 2016, à titre expérimental.
Le message du ministère de la Défense sur l’augmentation du nombre de réservistes fait également référence aux exercices dans la région de Kaliningrad, à laquelle ils ont été transférés début septembre.
L’objectif de la constitution de cette force de réserve est de supprimer à terme la conscription obligatoire. Cela n’a rien à voir avec une guerre en Ukraine. Les 100 000 « réserves prêtes à l’emploi de réservistes sous contrat » n’existent pas aujourd’hui. Il n’y a actuellement que des unités expérimentales dont certaines ont participé à des exercices à Kalinigrad. Il faudra des années pour mettre sur pied et entraîner une force de 100 000 guerriers du dimanche avant qu’elle ne puisse être engagée dans une action sérieuse.
La revendication d’une force russe de 175 000 hommes au début de l’année prochaine est donc une pure connerie.
Tout comme l’affirmation de « 100 bataillons de groupes tactiques ». L’armée russe n’en compte au total que 136 :
Selon le ministre de la défense Shoigu, dans chaque régiment et brigade, deux bataillons sont formés par des contractants, tandis qu’un autre est formé par des recrues, qui ne participent pas aux missions de combat. Actuellement, les forces armées comptent 136 bataillons tactiques formés par des contractants.
La Russie est un pays qui s’étend sur 11 fuseaux horaires. Il est totalement irréalisable pour elle de lancer les trois quarts de ses unités tactiques professionnelles contre l’Ukraine, car cela laisserait toutes les autres frontières sans protection.
Les images satellites mentionnées dans le rapport ne sont pas non plus pertinentes. Elles montrent simplement des troupes sur leurs terrains d’entraînement habituels, à des centaines de kilomètres de l’Ukraine. Les troupes s’entraînent à la guerre en permanence. C’est leur travail.
Dans l’ensemble, les affirmations faites aujourd’hui sont de la propagande facile qui n’est même pas destinée à être prise au sérieux par un professionnel du domaine.
« Le gouvernement britannique a appris » était un mensonge. Saddam n’avait pas cherché à obtenir de l’uranium en Afrique. L’affirmation « Les services secrets américains ont découvert » est également un mensonge.
Les mensonges racontés aujourd’hui visent à construire un récit qui pourra être utilisé plus tard pour obscurcir et cacher le véritable initiateur d’une guerre planifiée en Ukraine.
Il ne s’agit pas de la Russie.
Moon of Alabama
Traduction « les médias institutionnels sont-ils aussi cons qu’ils en ont l’air ? » par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir