par Chems Eddine Chitour.
Voici une contribution sur les mutations du XXe siècle et du XXIe siècle tourné vers la multipolarité
Je prends l’exemple de l’Allemagne qui a été la variable d’ajustement du XXe siècle , mais qui a réussi à s’en sortir seule. J’en appelle enfin s’agissant du Maghreb à la nécessité d’un ensemble viable de 200 millions d’années Maghreb élargi à l’Egypte à l’instar des grands ensembles comme l’Union Européenne qui ont réussi s’entendre alors qu’ils ont peu d’affinité du point de vue culturel et historique. Le Maghreb pourrait s’en sortir s’il compte sur ses propres forces notamment une jeunesse éduquée et une économie de la connaissance
Dans cette contribution je décris la résilience d’un pays qui a pu traverser les tempêtes et qui arrive à s’adapter malgré toutes les tentatives qui ont été mises en œuvre pour sa disparition. J’aborderai aussi rapidement les grandes tendances du Monde actuel malgré les résistances de l’Ordre ancien , le barycentre se déplacera inexorablement vers l’Asie. Enfin en affirmant que pour avoir une visibilité, il est plus que jamais important d’aller vers la constitution d’ensemble comme c’est le cas qui existe à 27 Dans ce cadre je cite je site une utopie à notre portée celle d’un Maghreb de 200 millions d’habitants qui engloberait les cinq pays actuels et l’Egypte. Cette nouvelle vision permettrait à cet ensemble de s’attaquer aux vrais problèmes de développement et donner une ^perspective à une jeunesse en panne d’espérance
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«Le spectacle du monde ressemble à celui des Jeux olympiques : les uns y tiennent boutique ; d’autres paient de leur personne ; d’autres se contentent de regarder.» Pythagore
Dans ce XXIe siècle de tous les dangers, nous nous trouvons présentement à la croisée des chemins ; les derniers soubresauts de l’ordre impérial occidental ancien sont toujours là Et comme l’écrit si bien Antonio Gramsci dans un contexte similaire « «Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres». Cette citation intemporelle est citée souvent quand nous sommes en face d’un basculement de la gouvernance du Monde. On le voit avec les États-Unis et leurs vassaux européens qui ne comprennent pas que le monde évolue. On sait que l’hégémonie de l’Occident pendant près de quatre siècles, après ce que la doxa occidentale appelle les grandes découvertes du Nouveau Monde, fut sans partage. Les peuples faibles furent colonisés.
Tout le XIXe siècle avait pourtant décidé, après le Congrès de Vienne, que les pays occidentaux européens ne devaient plus se battre entre eux après Iéna et Waterloo et le coup d’arrêt donné aux ambitions de Napoléon. Pourtant, la proclamation du IIe Reich, en 1870, par le Kaiser Bismarck dans le château de Versailles du fait de la défaite de la France montre que les ressentiments étaient toujours là. La conférence de Berlin fut convoquée de novembre 1884 à février 1885. Il fut décidé le partage de l’Afrique et l’installation de la colonisation de l’Afrique. Chaque pays européen est allé chercher ailleurs les matières premières et les débouchés. Le répit sera de courte durée. La géopolitique et l’avènement du pétrole ont amené les pays européens à encore plus envahir et coloniser les peuples d’Afrique et du Moyen-Orient. C’est dans ce cadre que la géopolitique et le besoin d’espace ont amené la Première Guerre Mondiale et, vingt ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale.
Déroulement de la Première Guerre Mondiale (1914-1918)
Le 28 juin 1914, un attentat entraîne une crise majeure en Europe. L’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de la couronne de l’Empire austro-hongrois, est assassiné à Sarajevo. C’est un conflit qui s’est déroulé principalement en Europe du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918, il oppose les empires centraux comme l’Allemagne, l’Empire ottoman et l’Autriche-Hongrie aux Alliés tels que la France, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis. L’Allemagne qui soutient l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie, puis à la France. Le Royaume-Uni s’engage alors aux côtés de la France. La Première Guerre mondiale se déroule sur plusieurs fronts en même temps. Les États-Unis entrent en guerre en 1917 sur le front ouest.
La Russie, engluée dans les révolutions communistes depuis mars 1917, cesse les combats. L’Allemagne, secouée par la révolution, demande l’armistice qui sera signé le 11 novembre 1918. La Première Guerre mondiale aura causé la mort de 18 millions de personnes, dont 10 millions de militaires. En France, 1,4 million de soldats ont péri dont une partie des troupes coloniales algériennes marocaines et sénégalaises. En Allemagne, c’est plus de 2 millions de soldats. Il ne faut pas oublier les 21 millions de blessés.
«La victoire des Alliés entraîne le démantèlement des empires et la création de nouveaux États. La France récupère les territoires d’Alsace et de Lorraine. L’Empire austro-hongrois est démantelé pour créer l’Autriche et la Hongrie. Le reste de ses territoires forment de nouveaux pays : la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Pologne… L’Empire ottoman est morcelé, occupé et perd de nombreux territoires. La Turquie verra le jour en 1923. Un lourd tribut est imposé à l’Allemagne par le traité de Versailles, le 28 juin 1919. Le «diktat» de Versailles, comme le surnomment les Allemands, sera source d’un ressentiment réutilisé par Adolf Hitler dans les années 1930.»
Les conséquences dramatiques du traité de Versailles pour l’Allemagne
«Les conséquences du traité de Versailles pour l’Allemagne sont tragiques. Elle perd 15% de son territoire, doit rendre l’Alsace et la Lorraine à la France près de 50 ans après son annexion par l’Allemagne en 1871. Des territoires sont cédés au Danemark. Son armée est limitée à 100 000 personnes et l’ancien empire démantelé perd ses colonies. Sur le plan financier, l’Allemagne sera aussi condamnée à verser des milliards en réparations économiques. L’Allemagne est considérée, par les Alliés, comme le pays responsable du déclenchement de la guerre, et c’est la raison pour laquelle l’Allemagne ne participe pas aux négociations.» Le gouvernement allemand, vaincu par plusieurs armées, tenta d’obtenir un accord de paix sur la base des Quatorze Points et soutint par la suite que c’était sur cette base qu’il s’était rendu…. Des sanctions lourdes, notamment sous le poids du président du Conseil français Georges Clemenceau. «La France veut prendre une revanche, notamment sur 1871, quand elle a cédé l’Alsace-Lorraine», explique Rainer Hudemann, historien allemand.
Comment les conséquences de la guerre sont perçues par le peuple allemand ? C’est avant tout une rage de vaincu de s’être battu contre plusieurs nations en même temps mais aussi une humiliation au vue des sanctions prévues dans le traité de Versailles avec une économie en ruine. Le dollar qui était échangé contre 4,2 marks avant guerre ne valait plus rien ; il faut 4 200 milliards de marks pour un dollar ! «Le sentiment d’humiliation fait son chemin en Allemagne. Et bientôt la crise économique s’aggrave. ‘‘Pour financer la Première Guerre mondiale, l’Empire allemand s’est endetté’’, explique Agathe Bernier-Monod. « Et le fait que l’Empire allemand soit désigné comme le seul responsable du déclenchement de la guerre, condamné à payer les réparations, va aggraver la dette et entraîner une hyperinflation’’, évoquant les images des Allemands qui avaient besoin d’une brouette pour transporter un salaire, tant les billets étaient nombreux.»(2)
Rien n’a été épargné à l’Allemagne ! La haine remonte à loin et la France se réfère au traité de Westphalie du 24 octobre 1648 pour démembrer l’Allemagne. Ces traités mettent fin à l’interminable guerre de Trente Ans du temps de Louis XIV et plus tard avec Napoléon 1er. Ainsi, le sentiment de revanche se retrouve même dans les termes employés. Ainsi, la majorité des auteurs allemands utilisent les notions de «guerres de libération» (Befreiungskriege), «guerres pour la liberté» (Freiheitskriege) ou, «guerres (anti-)napoléoniennes» pour décrire cette période, y compris l’effondrement du royaume de Westphalie en automne 1813. Friedrich Meinecke utilisa même le singulier (Befreiungskampf) et caractérisa les années entre 1795 et 1815 comme l’âge du soulèvement allemand (Zeitalter der deutschen Erhebung) ».
Les racines séculaires des conflits entre la France et l’Allemagne
Sans remonter jusqu’au au partage de l’Empire chrétien d’Occident à la mort de Karl der Gross (Charlemagne), vers les relations entre la France et l’Allemagne ont toujours été difficiles. Ainsi après sa mort l’Empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils, lors du traité de Verdun. la formation en Europe des Etats Nations rivaux condamnent à l’impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l’Empire d’Occident, en particulier les souverains du Saint Empire Romain Germanique d’Otton 1er en 962 à Charles Quint au XVIe siècle et par la suite Napoléon 1er voire La figure de Charlemagne a été l’objet d’enjeux politiques notamment entre le XIIe et le XIXe siècle entre la nation germanique qui considère son « Saint Empire Romain » comme le successeur légitime de l’empereur carolingien, et la nation française qui en fait un élément central de la continuité dynastique des Capétiens .(3)
Bien plus tard, et pour l’histoire récente, lors d’un conflit, le 19 juillet 1870, la France a déclaré la guerre à la Prusse. Elle capitule à Sedan dès le 2 septembre. La Prusse envahit alors la France. Le 19 septembre, elle met le siège devant Paris et ses premières troupes arrivent à Versailles. Après la reddition de l’armée française à Sedan, qui marque la chute du Second Empire, les Allemands arrivent à Versailles et s’y installent un peu partout, le roi de Prusse résidant à l’hôtel de la Préfecture. Une revanche de l’Allemagne sur les humiliations de Louis XIV et de Napoléon Ier à Iéna. L’Allemagne se souvenant sans doute de ce traité exigea que le château de Versailles serve de lieu de la proclamation de l’Empire allemand, le 18 janvier 1871. Dans une France défaite et envahie, le chancelier Bismarck fait proclamer dans la galerie des Glaces l’Empire allemand. Le 16 décembre 1870, une délégation du Parlement de l’Allemagne du Nord arrive à Versailles. Elle vient supplier le roi de Prusse d’accepter le titre d’empereur d’Allemagne. Le 20, la Confédération est dissoute. La proclamation de l’Empire est fixée au 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces. 600 officiers et tous les princes allemands sont présents, sauf Louis II. Après le Te Deum, Bismarck, en uniforme de cuirassier, lit la proclamation. Celle-ci achevée, le grand-duc de Bade s’écrie : «Vive Sa Majesté l’empereur Guillaume !» Les «hourra !» retentissent. Le chancelier a réalisé là son rêve. Il tient aussi sa revanche sur Iéna en 1806. Par la suite, les Allemands laisseront place aux députés de la France vaincue.(4)
Le traité de Versailles : une fausse paix prélude à la seconde guerre mondiale
Bien plus tard et du fait d’un contentieux de plus de trois siècles, la France prend une revanche. La signature du traité à Versailles permet à la France d’effacer symboliquement l’humiliation de la défaite lors de la guerre franco-allemande de 1870. Le traité de Versailles avait pour ambition de juguler la puissance économique et militaire de l’Allemagne afin d’assurer la paix. Malheureusement, il eut des effets funestes sur l’avenir. En fait le traité de Versailles fut une fausse paix un diktat qui préparait la seconde guerre mondiale «La conférence de la Paix accoucha d’un traité qui, devant les insistances anglaises et surtout françaises, érigeaient de nombreuses entraves à la souveraineté allemande tout en imposant de lourdes charges financières. Pour la France, ces entraves devaient être maintenues ad vitam æternam afin de permettre la reconstruction de ses départements dévastés et d’assurer sa sécurité. Il est ironique de constater que le traité devant mettre fin à la Grande Guerre débute en établissant une SDN à laquelle l’ennemi d’hier n’est même pas convié.».
Comme l’écrit l’historien Michel Launay, «entre le XIXe siècle qui meurt avec la Grande Guerre et un XXe siècle qu’elle enfante, le traité de Versailles est une œuvre bâtarde, certes pas bâclée, mais pleine des contradictions qui tissent la terrible période dont il marque l’apparente césure». – Le traité de Versailles de 1919 devait assurer une paix pérenne à l’Europe. Or, vingt ans à peine après que l’encre y fut apposée, la Seconde Guerre mondiale éclata. La conférence de la Paix débuta à Paris le 18 janvier 1919. Pas moins de 27 nations furent invitées à la table des négociations. (…) Cette belle collégialité ne devait pas perdurer. Une importante faiblesse structurelle du traité de Versailles : les Américains, les Britanniques et les Français ne purent s’entendre parfaitement car poursuivant des buts différents. La France voulait morceler son ennemi, lui faire payer de fortes réparations et lui enlever la rive gauche du Rhin. La Grande-Bretagne désirait réduire la puissance économique allemande tout en maintenant l’équilibre européen. Quant aux États-Unis, ils cherchaient à asseoir la paix européenne sur de solides bases et raviver les échanges internationaux le plus rapidement possible.(5)
«Au niveau territorial, les exigences françaises dépassaient de beaucoup celles de leurs alliés anglo-saxons. Paris cherchait avant tout à assurer sa sécurité, quitte à bafouer le principe wilsonien du droit à l’auto-détermination des peuples. Dans certains cercles de droite, on désirait même faire du traité une reprise de celui de Westphalie (1648) afin de démembrer l’Allemagne. Clémenceau cherchera à recréer la frontière franco-allemande de 1814 qui donnerait à son pays le Landau et la Sarre. Ses interlocuteurs le lui refusèrent le 19 mars 1920. (…) Le problème de la sécurité allait demeurer une préoccupation constante de la politique française. (…) Le 16 juin, on remit à la délégation allemande une nouvelle version du traité assorti d’un ultimatum de trois jours en vue de la signature rapide de celui-ci. La délégation allemande signa, dans cette même galerie des Glaces qui avait vu naître ce IIe Reich qui venait de disparaître, le traité de Versailles.»(5)
«Tout y fut fait pour briser l’armée impériale. Il fut décidé que la future Reichswehr (armée allemande) ne serait composée que de 100 000 hommes, tous dédiés au maintien de l’ordre et à la Police des frontières. (… ) Les coûts reliés à ce nécessaire effort, en plus des pensions à verser, étaient estimés à 170 milliards de marks-or. Pour les Français, l’entièreté de cette somme devait être déboursée par l’instigateur du désastre ; d’où le célèbre «l’Allemagne paiera» repris abondamment par le ministre des Finances de France, Louis-Lucien Klotz.
La réticence et l’incapacité allemande à assurer le dédommagement intégral de tous les coûts réels ou supposés engendrés par la guerre se traduiront, en 1923, par une mesure coercitive comme l’occupation militaire de la Ruhr.(5)
«La plus grosse faute consista à refuser à l’Allemagne le droit de participer à la conférence de la Paix. Dès lors, les vaincus considérèrent, avec raison, que ce traité leur était imposé, que c’était une paix de vainqueur, un diktat. Plus dramatique encore pour le futur, Hitler dut une partie de sa popularité au fait qu’il se posait en adversaire résolu du diktat. (…) Lorsqu’enfin la CR divulgua le montant des réparations, à savoir 132 milliards de marks-or (si on prend en compte la valeur en or du mark en 1914, cela équivaut à près de 360 tonnes d’or fin !), il lui était également impossible de s’acquitter de cette somme en or puisque celle-ci représentait plus du double de la totalité du précieux métal extrait depuis la découverte de l’Amérique ! Ce chiffre semblait énorme au regard de la situation économique de leur pays. (…) Enfin, l’Allemagne doit abandonner les droits qu’elle détient sur les brevets de nombreux produits industriels, ce qui va favoriser ses concurrents étrangers. De plus, l’empire colonial allemand est partagé entre la France qui annexe le Togo et la partie allemande du Cameroun, tandis que la Belgique reçoit le Rwanda et le Burundi. Le Royaume-Uni s’empare de la Tanzanie et l’Afrique du Sud s’installe dans le Sud-Ouest africain (Namibie). Les concessions allemandes installées en Chine sont aussi perdues.»(5)
Le cuisant échec de la Société des Nations
Les pays vainqueurs au sortir de la boucherie de la Grande Guerre voulaient stabiliser les relations internationales qui les liaient en l’absence de la principale puissance qu’ils ont laminée et ceci en prenant appui sur les recommandations de la puissance montante. les États-Unis. Ainsi, le Président américain Woodrow Wilson, auteur des 14 propositions, pensait à une organisation internationale où les États régleraient diplomatiquement leurs différends… «Le 28 juin 1919, le traité de Versailles est précédé d’un pacte constitutif de la Société des nations (SDN). On y lit que, pour établir une paix durable dans le monde, il faut «qu’une association générale des nations soit constituée (…) ayant pour objet d’offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux petits comme aux grands États.» La première assemblée de la SDN se tient le 15 novembre 1920, à Genève. Sans les États-Unis ! Le 19 mars, le Sénat (républicain) a infligé un camouflet au président (démocrate), en refusant de ratifier le traité de Versailles et, ipso facto, l’adhésion des États-Unis à la SDN.
«Le facteur-clé de l’échec de la SDN est probablement l’inconduite de toutes les grandes puissances de l’époque. Dans les années trente, les idées de paix et de multilatéralisme sont vite oubliées. On accuse même le traité de Versailles d’être à l’origine de la montée du nationalisme en Allemagne et à l’origine de la Seconde Guerre mondiale. «Il est important de noter aussi que le traité de Versailles reprendra en partie le concept de droit à l’autodétermination, le fait que chaque peuple puisse décider de vivre librement, sans influence étrangère. Mais la Société des nations créée par le même traité réaffirmera dans le même temps son idée de « mission sacrée de la colonisation », justifiant les colonies. Les farouches défenseurs de l’indépendance devront encore, souvent, se battre pendant des décennies.» L’Algérie attendra 42 ans pour arracher, les armes à la main, son indépendance.
L’névitable Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
Pour expliquer en une phrase pourquoi la seconde guerre mondiale Anatole France décrit le mieux ce que représenta l’ordre versaillais lorsqu’il affirma : «La plus horrible des guerres a été suivie d’un traité qui ne fut pas un traité de paix mais la prolongation de la guerre.» Car c’est bien ce que ce traité était : une poursuite de la guerre sous une autre forme. Que se serait-il passé si les États-Unis n’étaient pas entrés en guerre dans les deux guerres de 14 et de 39 ? Le même scénario s’est renouvelé en 1939-45, une très grande partie de l’opinion allemande conteste le traité dès sa signature. Les Allemands sont humiliés de la situation qui leur est faite. Ce sentiment d’humiliation est un bon support pour le développement des idées patriotiques véhiculées par la majorité du peuple allemand.
Le 7 janvier 1935, trois pays (France, Grande-Bretagne, Italie) proposent à l’Allemagne une négociation pour traiter les questions de l’armement. C’était trop tard, l’Allemagne répond le 16 mars 1935 par un réarmement terrestre massif, décision bien accueillie par la population. C’est devant une foule fervente que le ministre de la Propagande, le Dr Goebbels, lit le texte du Führer. À la fin de la lecture, il ajoute: «Ainsi sont honorés les morts de la Grande Guerre, et aux vivants est donnée l’assurance que notre avenir national est assuré.»
La Seconde Guerre Mondiale fut au départ , une guerre éclair (Blitz krieg) après l’Anschluss de l’Autriche en trois semaines, la France (juin 40) et l’histoire retiendra que c’est dans le même wagon à Rotondes que les représentants de la France vaincue signèrent l’armistice en juin 1940. Puis ce fut le tour de la Belgique et de la Pologne d’être occupées. Encore une fois, l’intervention des États-Unis d’un côté et de l’Union soviétique à l’Est fut décisive.
C’est une Allemagne démolie (450 000 tonnes d’explosifs, ce qui représente l’équivalent en puissance de 25 bombardements nucléaires sur Hiroshima ) par une coalition menée par l’Union soviétique qui paya le plus lourd tribut (25 millions de morts), les États-Unis (500 000) et l’Angleterre (500 000). L’Allemagne fut terrassée, elle perdit plus de 5 millions de personnes dont 90% furent des militaires.
La reconstruction de l’Allemagne résiliente : Un exemple à suivre
L’Allemagne sera dépecée et fut une fois de plus occupée par les puissances victorieuses, puis partagée en deux États, d’une part la République fédérale d’Allemagne (RFA), liée au bloc occidental, d’autre part la République démocratique allemande (RDA), intégrée au bloc de l’Est. Tout était à faire. Du fait d’une résilience à toute épreuve et pouvant être un exemple à suivre ;En moins de vingt ans, l’Allemagne rattrape son retard, reconstruit et augmente son potentiel industriel ; l’Allemagne s’est sortie de sa situation précaire par la combinaison de quatre éléments principaux que sont les institutions politiques, l’éducation, la sécurité et l’économie. Ces éléments, combinés avec le capital immatériel ainsi que le désir d’autonomie du peuple allemand, ont fait en sorte que le pays a réussi à redevenir une puissance européenne de premier plan. À la fin des années 1950, l’Allemagne a réussi à se hisser au rang de leader industriel, le taux de chômage est descendu à des niveaux inespérés et le pays est devenu le moteur économique de l’Europe. Le marché mondial s’était ouvert aux produits allemands et les dettes étrangères contractées durant la reconstruction se faisaient rembourser en avance sur le programme.»
L’entrée au XXIe siècle de l’Allemagne Le leg considérable de Merkel
J’ai dans une contribution précédente rendu hommage à Mutte Merkel pour avoir fait de l’Allemagne la première puissance de l’Europe. J’écrivais en la citant à propos de sa position extraordinaire à propos de l’accueil de 1 million de migrants syriens : « «Si c’était à refaire, je recommencerais. Je prendrais les mêmes décisions essentielles. Quand tant de gens se massent aux frontières (…), il faut les traiter avec humanité (…) Nous pouvons y arriver (Wir shaffen das).» «Whir shaffen das», disait Mme Merkel chaque fois qu’elle était en présence d’une difficulté insurmontable ! Elle en appelle à la mobilisation pour la dépasser. Elle ne demande pas aux gens d’être indifférents, elle veut leur engagement en face de la difficulté : «Nous pouvons y arriver» est un mantra qui restera dans l’histoire. Il n’est pas donné à tout le monde de le prononcer ! Il faut d’abord faire ses preuves, en terme de compétence académique, et quelle compétence, s’agissant de Mme Merkel ! Il faut aussi être convaincu de la culture du bien commun et du sens de servir et non être tenté de se servir même en grapillant… Le mantra de ralliement de Merkel pour mobiliser le peuple allemand pour accueillir 1 million de réfugiés syriens qu’elle a sécurisé, logé, nourri, instruit. Le résultat ne s’est pas fait attendre : des enfants syriens eurent des prix d’excellence totalement intégrés et en harmonie pour être de bons Allemands Ainsi, l’Allemagne de Merkel est repartie de zéro après la Seconde Guerre Mondiale. Elle a réussi sa réunification tant combattue par ses «voisins» proches et lointains. Elle a réussi à être la première nation européenne développée dont la parole est déterminante au sein de l’Union Européenne. L’Allemagne étant le moteur de l’Europe, quand elle dit «nein !» c’est nein ! »
La relation franco-allemande qu’elle a su gérer d’une façon intelligente et généreuse fait que l’on ne parle plus de guerre. Si ce n’est une guerre sans mort selon le mot de Mitterand dans un autre contexte. Thierry de Montbrial pense que l’Allemagne après la gouvernance de Me Merkel devra tenir compte des nouveaux enjeux. Il écrit : « Pour adapter sa politique étrangère aux enjeux du XXIe siècle Les seize années du règne d’Angela Merkel ont été marquées par une transformation du monde à laquelle la Chancelière s’est adaptée au jour le jour, mettant en œuvre son exceptionnel talent pour recoller les morceaux après chacune des crises qui ont déferlé depuis son accession au pouvoir Quand Angela Merkel est devenue chancelière en 2005, le monde pouvait encore être qualifié d’unipolaire, du moins à première vue. Les conséquences géopolitiques de l’essor de la Chine semblent abstraites. En fait, l’Occident considérait la Chine principalement comme un immense réservoir de main-d’œuvre bon marché et un débouché presque inépuisable pour ses produits. C’est pourquoi la Chine a été admise à l’OMC. L’idée que les Chinois profitaient de l’idéologie libérale ambiante de l’Occident pour mettre méthodiquement en œuvre une politique de pouvoir, basée sur l’acquisition d’un leadership technologique mondial, n’inquiétait pas beaucoup les Occidentaux. De plus, après la sombre décennie au cours de laquelle l’Union soviétique s’est effondrée le retour d’un homme fort au Kremlin a redonné vie à l’OTAN à un moment où l’Union européenne se développait rapidement et où ses nouveaux membres étaient se tournant vers les États-Unis pour garantir leur sécurité. Telle était la situation internationale à la fin de 2005. Angela Merkel a hérité d’une forte volonté allemande de devenir la première puissance d’une Union européenne la chancelière Merkel a fait la sourde oreille aux provocations du président américain Donald Trump La crise financière de 2007-08 et la rivalité entre la Chine et les États-Unis sont ce qui a vraiment fait entrer le monde dans le 21e siècle »
« Qu’on le veuille ou non, écrit Thierry de Montbrial la doctrine atlantiste de l’époque de la guerre froide est dépassée. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a renforcé sa puissance en tirant pleinement parti du protectorat américain pour sa sécurité. Ce seront des choix à la fois sécuritaires, économiques et technologiques. En théorie, l’Allemagne pourrait rêver de devenir une grande Suisse ou de briser le Sonderwegtabou en empruntant une voie particulière, ce qui la pousserait à élargir ses relations avec la Russie et la Chine, déjà bien avancées sur le plan strictement économique. Le gazoduc Nord Stream 2 en est le symbole en ce qui concerne la Russie et la dépendance à l’égard de ses exportations, notamment automobiles, en ce qui concerne la Chine. Maintenant, le 21e siècle en termes de politique internationale a vraiment commencé. L’Allemagne étant devenue la première puissance européenne, ses choix dans les années à venir seront décisifs pour l’avenir de l’Europe » (11)
Que faut il penser du Monde actuel ?
L’Occident qui a bâti sa suprématie sur le dos des Sud épuisés continue à croire au magister dixit D’où vient cette certitude d’appartenir à la race des élus et de dicter la norme du bien et du mal ? « Dans quelle mesure écrit Cherif Ouabdesselam l’ethnocentrisme occidental peut-il encore prévaloir après la percée d’autres puissances économiques non occidentales ? Après avoir recouvré leur souveraineté, de nombreux pays en développement comme la Chine, l’Inde ou le Brésil ont connu un essor économique considérable. L’Occident chrétien s’imposa militairement L’approche scientiste permit à l’homme occidental de développer son ethnocentrisme triomphant, au détriment de toutes les autres cultures qui lui étaient étrangères. D’où le sentiment d’une supériorité de leur civilisation par rapport à toutes les autres cultures. L’ethnologue Claude Lévy-Strauss écrit : « L’attitude la plus ancienne et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides, puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles, morales, religieuses, sociales et esthétiques qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions : « Habitudes de sauvages, cela n’est pas chez nous. On ne devrait pas permettre cela, etc. Autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères »
Dans son ouvrage Le jour où la Chine va gagner .le diplomate singapourien Kishore Mahboubani analyse la compétition que se livrent la Chine et les Etats-Unis, il en présente les enjeux « Le professeur, secoue les Occidentaux en analysant les conséquences de la montée en puissance de la Chine. Pour lui Washington, sûre de sa puissance, cumule les erreurs notamment en augmentant ses dépenses militaires Selon lui, aucun des deux pays n’aurait intérêt à ce que cette rivalité aboutisse à un affrontement militaire Il l’écrit: «Dans la compétition géopolitique en cours entre Américains et Chinois, les premiers se comportent comme les Soviétiques, et les seconds comme les Américains pendant la guerre froide.» L’inflexibilité du processus décisionnel aux Etats-Unis pousse ces derniers à dépenser plus que de raison pour la Défense. «Il est dans l’intérêt de la Chine que ces dépenses de Défense américaines irrationnelles et ruineuses se poursuivent», poursuit-il. A contrario, dit-il, «le summum de la rationalité chinoise en matière de Défense s’est illustré dans la décision de la Chine de ne pas augmenter son stock d’armes nucléaires».
Dans la préface à cet ouvrage l’ancien ministre des Affaires étrangères français Hubert Védrine,: « Kishore Mahbubani annonce depuis longtemps que la «parenthèse occidentale va s’achever après plusieurs siècles de domination, et que nous devons, en tout cas nous les Européens, si longtemps «fukuyamiesques», l’admettre et surtout nous y préparer». (13)
L’Occident pense s’être installé ad vitam aeternam comme le voulait d’ailleurs, l’un deux Hitler qui martelait que le IIIe Reich allait durer 1000 ans . L’Occident décidément mauvais élève veut faire démentir le postulat khaldounien qui veut que toute civilisation s’épanouit graduellement jusqu’à un certain point ,ensuite elle dépérit par un long délitement jusqu’à disparaitre Les prochaines années verront par la force des choses un nouvel ordre s’installer qui pourrait être le multilatéralisme qui permettra aux grandes puissances de se repartager le Monde avec un Nouveau Yalta avec de nouveaux leaders tels que la Chine L’Inde la Russie,
Du point de vue militaire comme lu sur cette publication : « la Russie ne peut être vaincue militairement par aucune combinaison de forces. Pour la première fois depuis des siècles, la Russie ne joue pas à « rattraper » ses ennemis occidentaux, mais est en fait en avance sur ses forces conventionnelles et nucléaires. L’avantage russe est particulièrement frappant dans ses capacités de dissuasion stratégique conventionnelle. L’Occident, dont les dirigeants sont parfaitement conscients de ce fait, ne veut donc pas d’une guerre ouverte avec la Russie » (14)
Il n’y a donc rien à espérer de cela pour les moyennes puissances européennes qui continueront à se satelliser en vain .autour des Etats Unis qui aura du mal à contenir la concurrence multidimensionnelle de la Chine. Quand aux petits pays, leur sort est encore plus funeste tant qu’ils n’essaient pas de s’en sortir en comptant sur leurs élites scientifiques Nous savons que les Nations Unies jouent présentement le rôle de la Société des Nations qui a disparu Nous sommes loin des promesses faites au Monde lors de la conférence de San Francisco après la seconde guerre mondiale. L’empire soviétique ayant implosé sous les coups de boutoir d’un monde dit libre et d’une église prosélyte sous la houlette de Jean Paul II. Plus rien ne devait s’opposer à l’hégémonie américaine porte avion du monde libre. Ce sera l’hyper puissance dont parle Hubert Védrine et la fin de l’histoire martelée par l’idéologue du pentagone Francis Fukuyama .Cependant c’était sans compter sur la Russie de Poutine qui refusa de disparaitre et Graduellement elle revient sur le devant de la scène . C’était aussi sans compter sur la Chine qui passa du réservoir de main d’œuvre à bas prix à l’atelier du monde Bref qui caracole en tête de l’économie et qui commence à faire valoir ses atouts en tant que superpuissance en un mot qui a son mot à dire sur le théâtre du monde
Où en sommes nous actuellement ?
C’est de fait à la fois la guerre de tous contre tous et aussi « Périssent les faibles et les ratés » dirait Nietzche . Dans ce combat de titans entre les trois grandes puissances Etats Unis Chine Russie, il nous parait évident que les autres pays quelques soient leur taille servent de variable d’ajustement. L’exemple de l’Allemagne qui s’est reconstruite elle-même est à méditer les dirigeants allemands de l’après guerre à l’instar d’Adenauer et jusqu’à Merkel ont tous mis en œuvre cette vertu cardinale du travail.
Le conseil de sécurité cristallisé depuis la conférence de San Francisco fait que les Nations Unies n’ont plus droit au chapitre, elles ont le rôle mineur de s’occuper de l’intendance de l’humanitaire voire des changements climatiques avec les résultats minimes que l’on sait notamment avec le fiasco de la COP 26. Seul un multilatéralisme apaisé pourra ramener de la sérénité dans un monde qui a besoin plus que jamais de paix
Compter sur soi : L’Utopie d’un ensemble maghrébin de 200 millions d’habitants
L’Allemagne et la France qui se sont fait la guerre pendant trois siècles décident souverainement d’exister ensemble . de Gaulle en véritable visionnaire héritier d’un pays qui dans l’histoire a toujours été en conflit décide de donner une chance à la France en signant ce fameux traité de l’Elysée en 1963 avec le chancelier Adenauer -le père de la reconstruction de l’Allemagne- , où on ne parle plus de guerre mais de construction du futur Même si par la suite quand il s’est agit de réunification des deux Allemagne après 1989, on se souvient de la réticence française qui avait peur d’une Allemagne réunifiée la phrase de François Mauriac un écrivain français la position de Mitterand qui lui aussi a été contraint de ne pas aller contre l’histoire et la volonté de Helmut Kohl chantre de l’unification ,: «J’aime tellement l’Allemagne que je voudrais qu’il y en ait deux !»
Voilà deux pays qui après trois siècles de mésentente ont décidé de regarder ensemble vers l’avenir. Et pourtant ce sont deux puissances importantes dans le gotha des Sept plus puissantes. Mutatis Mutandis le Maghreb élargi à l’Egypte peut constituer un ensemble cohérent qui présente plusieurs facteurs à même de donner une visibilité. La langue, la culture et même l’histoire. Souvenons nous pour l’histoire que Chichenaq (Sheshonq dans la Bible) un aguellid amazigh maghrébin s’est installé sur le trône pharaonique vers 950 avant J.C. et fond la 22e dynastie que Juba II a épousé Séléné la fille de la reine Cléopâtre ils eurent un fils avec un nom pharaonique : Ptolémée. Bien plus tard c’est une dynastie maghrébine du fatimide Al -Muizz li- Din Allah qui fonda la ville du Caire en juin 973 .
Devons l’’effervescence du monde dans lequel nous sommes exclus englués dans le quotidien alors qu’un tsunami est à nos portes. Nous risquons d’être des zones grises des Etats qui ont failli ( Fail state) si nous n’arrivons pas à dépasser des querelles qui n’ont pas lieu d’être. C’est une erreur que de chercher sa légitimité ailleurs que dans les peuples qui composent le Maghreb. Nous devons tout faire pour éviter les conflits et nous tourner l vers l’avenir Dans cet ordre que l’on pourrait à penser à ce type d’ensemble au Maghreb. Nous avons la taille critique de 200 millions d’habitants . Si intelligemment nous donnons une utopie à l’Union Maghrébine qui englobera les Cinq pays du Maghreb et l’Egypte.
Cela voudrait d’essayer de s’en sortir par nos compétences notre potentiel humain de 200 millions d’habitants. Un immense ensemble de 7 millions de km2 . Nous pouvons y arriver en faisant un Etat des lieux de nos forces et faiblesses et par-dessus tout prendre l’exemple sur les pays qui ont réussi grâce à leur résilience , je veux citer l’Allemagne mais aussi le Japon ( chacun se souvient de l’ère du Meiji synonyme de l’abolition des anciens statuts sociaux, d’une modernisation accélérée de la société. Par un processus de réformes de fond marquant une coupure révolutionnaire avec l’époque précédente.. Même après la défaite de la seconde guerre mondiale et deux villes rayées d e la carte, le Japon s’est ré-initialisé pour redevenir une grande puissance
Les moyens sont importants ; avec un réseau routier des dizaines d’aéroports des zones industrielles et touristiques parmi les plus enviables du Monde et par-dessus un réseau d’universités et de grandes écoles , autant d’atouts qui donneront rapidement une visibilité scientifique technologique et économique dont le Maghreb a besoin et qui lui permettront cette visibilité de décider seul de son destin.
Nous pourrions alors graduellement sortir de la satellisation actuelle et créer quelque chose par nous même .Cela voudrait le coup que l’Algérie prenne une initiative et la propose dans l’égale dignité des peuples du Maghreb pour montrer qu’elle peut penser à l’avenir de ces jeunes qui auraient alors une raison de se battre pour donner la pleine mesure de leur talent et se comparer ce faisant avec la jeunesse des pays développés pérenniser par les savoirs le peuple maghrébin dans son ensemble
Professeur Chems Eddine Chitour
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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