Par Michael Cook (BioEdge) — Traduit par Campagne Québec-Vie – Photo : stokkete/Adobe Stock
L’euthanasie s’est normalisée en Belgique. Selon les chiffres officiels, environ un décès sur 50 est dû à l’euthanasie ─ mais beaucoup de celles-ci ne sont pas officiellement déclarées. L’image véhiculée par les médias et par la commission belge d’euthanasie est mélancolique mais positive : des personnes malheureuses sont libérées de leurs souffrances, soutenues par leurs proches. Tous les médecins respectent pleinement la loi et il n’y a pas de difficultés ou d’abus.
Cette situation est en train de changer. Une plainte concernant l’euthanasie d’une femme nommée Tine Nys en 2010 a jeté des ombres sur ce panorama placide. Ses deux sœurs ont poursuivi trois médecins devant les tribunaux pendant dix ans, jusqu’à ce qu’ils soient jugés en 2020 pour l’avoir empoisonnée illégalement. Les sœurs ont soutenu qu’elle n’était pas en phase terminale, même si elle souffrait d’une grave dépression. Les trois médecins ont été acquittés.
Cela pourrait sembler être une issue heureuse pour les médecins impliqués dans l’euthanasie. Cependant, elle a montré que les médecins pratiquant l’euthanasie n’étaient pas invulnérables. Cela a apparemment enhardi les proches d’autres personnes euthanasiées ─ et leurs avocats. Il y a eu une explosion de poursuites judiciaires qui intimident les médecins.
Cette semaine, un médecin a passé une nuit en prison suite à une plainte selon laquelle il aurait illégalement euthanasié un homme de 91 ans à l’hôpital Jan Palfijn de Gand. On ignore qui a déposé la plainte.
Un article paru dans le magazine belge Knack il y a quelques mois décrit le cas de Karel (un pseudonyme), un Belge d’une cinquantaine d’années gravement handicapé à la suite d’une hémorragie cérébrale. Il a demandé l’euthanasie pour cause de souffrance physique et mentale et les médecins ont accepté. Cependant, à la date prévue, le médecin euthanasiste a reçu une lettre d’un avocat aux États-Unis, agissant au nom des deux fils de Karel et de son ex-femme dont il vivait éloigné. Cette lettre demandait au médecin de renoncer. Elle dit notamment : « Si vous procédez néanmoins à cette euthanasie, mes clients m’ont ordonné de porter immédiatement plainte pour meurtre ».
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