par Serge H. Moïse.
Si d’aventure nos leaders pouvaient décider de se réunir, pour discuter, en se regardant dans les yeux, et au nom des intérêts supérieurs de la nation, c’eût été un premier petit pas.
Ils se donneraient l’accolade fraternelle, se rappelant qu’ils sont filles et fils de la patrie commune, et par voie de conséquence, des sœurs et des frères.
Les plus sages leur feraient réaliser qu’une famille divisée, est une famille affaiblie, appelée certainement à disparaître!
Ils seraient mis à l’évidence qu’un pays dirigé par des copains devient bien vite une république de coquins.
Et ils prendraient sérieusement conscience que le plus important dans une société, c’est d’abord et avant tout, les femmes et les hommes qui la composent, avec une attention particulière pour la jeunesse qui doit en assurer la relève et la pérennité.
La finalité de toute démarche se doit d’assurer par tous les moyens, le bien-être de tous et chacun, l’ultime objectif étant de bâtir, en tenant compte du contexte géopolitique actuel, une nation souveraine, belle et prospère.
Il faudra donc se mettre d’accord pour être en désaccord mais de la manière la plus civilisée, car selon J.F. Kennedy : « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».
Avec une telle disposition de cœur et d’esprit, l’âme haïtienne ragaillardie, alors la perspective du vrai dialogue, ouvert, franc et constructif constituerait un second petit pas.
Pour le sauvetage de la nation, toutes strates sociales confondues, les intérêts personnels ou de clans doivent être relégués au dernier plan. En conséquence, toutes les options sont envisageables, si l’objectif premier est de faire régner la paix et l’ordre, la finalité n’est autre que la refondation de la patrie commune.
Notre valeureux Évans Paul avait proposé la formation d’un grand collège de notables. Ce ne sera pas en soi une première, puisque nous avons déjà eu, sauf erreur, plusieurs « conseils des sages ». En quoi celui-ci serait-il différent des autres pour faire plus et mieux?
De quels pouvoirs réels et effectifs disposerait ce conseil des notables face à une communauté internationale qui a échoué mais qui continue à donner argent et instructions?
Après tout :
Un gouvernement de consensus
Nous aiderait certes à faire plus
Avec ceux qui tiennent mordicus
À sortir de cet horripilant nimbus
Un tel gouvernement, encadré par le grand collège des notables et doté d’un mandat de quatre (04) ans au moins, aurait pour mission :
D’assainir l’administration publique sans recourir à une chasse aux sorcières évidemment.
De restructurer les institutions républicaines afin qu’elles remplissent leurs fonctions avec compétence et intégrité
De créer sans délai la (CNRJ), Commission Nationale pour la Réforme Judiciaire en vue d’avoir enfin un pouvoir judiciaire indépendant, efficace et efficient. Cette commission se livrerait à une étude approfondie de la constitution en vigueur et en proposer une nouvelle qui ne soit pas un autre « copier-coller » mais une constitution-loi et non une constitution-programme, comme cela a été trop souvent à travers nos vingt-deux textes dits constitutionnels.
De mettre en place, ce qui s’avère d’ailleurs la priorité absolue, une commission pour le développement endogène de la famille haïtienne et la création d’emplois pour tous, par et pour les filles et fils de la nation à travers le (FHS) Fonds Haïtien de Solidarité.
De réunir les compétences avérées en matière d’éducation, autour d’un véritable centre de recherches aux fins d’élaborer un cursus qui puisse combattre toute forme d’acculturation et tenir compte de nos spécificités historiques et identitaires et dispenser une formation en adéquation avec notre réalité social, politique et économique.
Et de manière concomitante, élaborer la loi sur les partis politiques de façon à éliminer la prolifération hystérique de ces particules qui nous rendent tellement ridicules aux yeux de la communauté internationale.
Le (CEP) a fait la preuve de son inefficacité dans sa formulation actuelle, il se révèle une vraie pomme de discorde, en plus d’être inutilement budgétivore. Il faut donc le remplacer par une institution qui soit à l’abri de toute connivence et ou corruption.
L’énumération est loin d’être exhaustive et pour cause car les problèmes fusent de partout et les mentionner tous et en même temps risquerait de décourager les lecteurs, en particulier ceux qui ne se gênent pas pour affirmer que « ce pays est bel et bien foutu »!
En un mot comme en cent, ce gouvernement de consensus aurait pour tâche de jeter les bases solides de cette refondation et reconstruction de la république, mandat qui sera clôturé par l’organisation d’élections, crédibles, honnêtes et véritablement démocratiques.
Soulignons à l’eau forte que ce gouvernement de consensus constituerait le front commun des filles et fils authentiques de la nation et permettrait à la communauté internationale d’être vraiment en appui au peuple haïtien tout entier au lieu de s’acoquiner à une quelconque clique toujours prête à satisfaire les intérêts étrangers au détriment de ceux de la patrie commune. Il est enfin venu le temps de sortir des sentiers battus!
Tache ô combien gigantesque mais certainement pas impossible pour les filles et fils de ces va-nu-pieds qui ont réalisé la geste héroïque qui fit de nous le phare de la race.
Contrairement à ce qui s’est passé pour nos ancêtres, il ne sera pas question de sang versé ni de scander mourir est beau, puisque ce qu’il nous faut aujourd’hui c’est de cesser d’être nos propres ennemis en faisant preuve de transcendance, de dépassement de soi, d’honnêteté entre nous et envers nous-mêmes, pour que pas-à-pas, puisque « l’union fait la force », ce rêve des pères fondateurs devienne la nouvelle réalité de la première république nègre, envers et contre tous!
Me Serge H. Moïse av.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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