par Michel de Lorgeril.
Tout scientifique raisonnable (même médiocre) travaillant dans les sciences de la vie [plus particulièrement dans les sciences médicales] ne peut qu’être étonné de ce qui se passe sous nos yeux depuis deux ans.
J’ai bientôt 50 ans de fréquentation de ces milieux, j’ai appris d’abord, pratiqué ensuite et enfin dirigé.
J’ai travaillé à temps plein dans des services de médecine prestigieux ou des unités de recherche dans plusieurs pays [en France (CNRS et INSERM), en Suisse et au Canada], j’ai collaboré avec de grandes équipes Européennes et nord-américaines, j’ai obtenu 7 contrats de la Commission Européenne et publié des centaines d’articles et rapports ; et aussi près de 20 livres destinés au grand publique.
Aujourd’hui, j’ai l’impression de vivre dans un « nouveau monde scientifique » qui m’est inconnu.
Tous les grands principes qui ont guidé mon métier et mes pratiques pendant ces 50 années sont aujourd’hui piétinés par des hordes barbares.
Tout ce qui faisait la grandeur de ce beau métier [humilité, patience, rectitude et rigueur, respect et admiration des collègues, innovation prudente, « d’abord ne pas nuire »…] est désormais méprisé, épuisé.
En l’espace de deux ans, la médecine scientifique a perdu tout repère et des cohortes d’académiciens, universitaires et praticiens se livrent à une surenchère dans la bêtise qui confine à la folie.
Si tôt ces lignes écrites, je me demande si ce n’est pas moi qui délire et qui a perdu le nord de ma boussole.
C’est dans ces circonstances alarmantes (selon moi) pour le futur de nos sociétés [Quand il n’y a plus de science, il n’y a plus de rationnel ; relire Voltaire ou Kant !], qu’un de mes fidèles compagnons de route intellectuelle (qui m’a probablement oublié) publie un article qui rejoint (presque) exactement ce que je ressens. Je ne serais donc point fou ? Ou bien, si je l’étais, je ne serais point seul ?
Lui en Californie, moi dans les Alpes françaises, nous voyons la même débandade, le mot n’est pas trop fort !
Chacun sur son continent ; mais nous voyons la même chose !
Même le plus élémentaire scepticisme n’est plus toléré par des administrations et des autorités sanitaires devenues dictatoriales, voire sadiques !
Que des médiocres médias populaires ou professionnels (médicaux) diffusent sans discontinuer une désinformation systématique n’est pas étonnant car ils sont aux ordres (et victimes) de leurs donneurs d’ordre qui évidemment exige l’ORDRE ; ce qui est incompatible avec la moindre hésitation : en rangs serrés, nous devons nous soumettre !
Que des perroquets savants répètent leurs messages n’est pas étonnant !
Que des médecins dociles mettent en pratique ces recommandations contradictoires n’est pas étonnant et ce n’est pas nouveau : beaucoup continuent aussi à prescrire des médicaments anticholestérol sans la moindre hésitation ; alors que rien ne les y oblige ; alors que ces malheureux pédiatres sont (presque) contraints à injecter 11 vaccins (probablement) inutiles à nos nourrissons… Tous ceux qui ont lu les 9 livres de la Collection Vaccins & Société apprécieront la prudence de renard dont je fais preuve avec ce « probablement »…
Mais même les comités de réaction de revues scientifiques et médicales (autrefois prestigieuses) sombrent dans la démagogie, les biais et du storytelling du niveau le plus exécrable.
Dit autrement, les sanctuaires scientifiques où nous pouvions nous abriter pour réfléchir en commun ont disparu !
Récemment un universitaire allemand appelait à cesser de stigmatiser les non-vaccinés [Kampf G. « COVID-19 : stigmatising the unvaccinated is not justified ». Lancet. 2021 Nov 20;398(10314):1871].
Les médias professionnels ont fait semblant de ne pas entendre cet universitaire ou bien se sont étonnés qu’on laisse entendre cette voix discordante.
C’était une réponse à un autre universitaire (américain celui-ci) qui appelait (implicitement) les autorités à sévir contre les non-vaccinés [Goldman E. « How the unvaccinated threaten the vaccinated for COVID-19 : A Darwinian perspective ». Proc Natl Acad Sci U S A. 2021 Sep 28;118(39):e2114279118].
Où donc a disparu la collégialité qui devrait caractériser le débat scientifique ? Comment peut-on oser appeler la police contre des collègues scientifiques sous prétexte de discordance ?
Pourtant, tous ces beaux discours souffrent d’une évidente faiblesse : aucun de ces grands hommes ne semblent avoir compris la chose la plus élémentaire qui devrait clore ces débats : les essais cliniques testant les vaccins antiCOVID n’ont pas permis de démontrer leur efficacité.
Une fois comprise cette évidence (qui sous-entend que ces vaccins n’ont pas l’efficacité proclamée), le paysage s’éclaircit et ces disputes devraient cesser. Comment de temps faudra-t-il pour en arriver là ?
En attendant, il fait bon, il est doux, d’entendre quelques voix qui, toute en sérénité…
Il est doux, il est bon, sa parole est sereine…
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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