Il n’est pas lieu ici de faire une longue étude, mais comme il traîne une fausse information selon laquelle les Anglais nous auraient affublés du nom de « Canadiens-Français » pour mieux nous humilier, je crois nécessaire de remettre certaines pendules à l’heure.
On le sait de par les sources, maintenant numérisées, le nom de Canadiens ou Canadois fut d’abord attribué aux Premiers Peuples. Avec le temps, un enracinement toujours plus grand amena nos ancêtres à se nommer eux-mêmes Canadiens dès la fin du 17e siècle. Entre eux, « Canadiens » signifiait « Français du Canada », les Français qui y sont nés. Mais en regard des autres et à l’écrit, il fallut très vite nommer notre identité de manière plus précise.
Si donc Marie de l’Incarnation utilisa « François-Canadois » dès 1666 (et avant elle, dans une lettre de 1648 adressée au Père Lallemant on retrouve déjà « François-Canadiens »), le Père Hennepin, utilise peut-être pour la première fois, la forme de « Canadiens-François » en 1704. Un usage qui ne cessera plus par la suite.
Les vocables « Français-Canadiens » ou « Canadiens-Français » se retrouvent donc dans notre histoire et notre littérature depuis l’origine et ne relèvent en rien d’une quelconque invention anglaise.
Autrement dit, cette forme longue de notre dénomination nationale a toujours eu cours, et ce, de manière largement prédominante de 1840 au tournant des années 1970.
Depuis les pétitions de la fin du 18e siècle, en passant par les écrits de Papineau, de Lafontaine, d’Henri Bourassa, de Groulx, dans le rapport Tremblay, et jusqu’aux déclarations d’État de Lesage ou de Johnson père, c’est naturellement qu’on fera référence aux Canadiens-Français et à la sauvegarde de leur nation. Une sauvegarde pour laquelle les États généraux de 1967 entendront faire reconnaître le Québec comme État des Canadiens-Français. Partis de rien en 1763, les Canadiens-Français auront ainsi presque réussi à relever un État national directement tributaire du Canada de la Nouvelle-France.
Demeurer Canadiens-Français est précisément ce qui nous aura permis de maintenir notre distinction nationale et de nous battre pour nos droits propres. Notre nom séculaire est ce qui nous a permis de ne pas nous fondre dans une masse canadienne toujours plus cosmopolite.
Or, après 50 ans d’usage, qu’en est-il du nom de « Québécois » ? Pourquoi devoir ainsi se fondre dans la masse toujours plus anglophone de ce foutu peuple québécois?
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