Louis Fouché, courageux médecin lanceur d’alerte, derrière une posture affichée un peu baba-cool, mi-désabusée mi-peace and love, porte en lui une véritable force subversive. Car, pour qui sait l’écouter attentivement et lire entre les lignes, il devient clair que son discours est éminemment révolutionnaire. Bien davantage que nombre d’excités des réseaux sociaux qui rêve du Grand Soir gauchiste ou racialo-identitaire. Que ces dons Quichottes de la lutte s’inspirent donc de Louis Fouché !
Je pense que la manifestation est utile à d’autres égards, elle permet aux gens de se rencontrer, elle permet aux gens presque de faire la fête pour certains, on chante, c’est important d’être en lien, elle permet de se donner à voir qu’on est nombreux et qu’on est forts potentiellement et elle permet aussi de partager de l’information qui n’est pas partageable sur les réseaux numériques parce qu’ils sont écoutés, comme ça a été fait à Hong Kong par exemple, les gens discutaient pendant les manifestations pour des informations critiques d’activisme sous-terrain. Je crois que c’est très important aujourd’hui, on a besoin d’un activisme sous-terrain, et ça n’est pas contradictoire avec la doctrine non violente que je porte. Dans la non-violence de Ghandi il y a l’idée de l’action directe, du boycott et de certaines actions qui sont éminemment efficaces au niveau symbolique avec très peu de risques judiciaires mais qui nécessitent d’être partagées dans le secret et portées par quelques petits groupes actifs mais sûrement pas par l’ensemble de la structure narrative et notamment pas par la tête de cortège qui va parler dans un micro. On ne peut pas parler de ça dans un micro, mais ça peut se faire et c’est très bien que ça se fasse. Je n’appellerai jamais bien sûr à faire de l’activisme anti-système ni de désobéissance civile, comme je vous dirais en hypnose « ne pensez pas à une girafe », mais voilà, peut-être que vous y avez pensé…
On a souvent besoin d’un grand méchant loup, d’un ennemi parce que ça permet de structurer un « nous ». Regardez, aujourd’hui l’ennemi c’est tous les gens qui ne pensent pas directement dans le néolibéralisme et dans le transhumanisme, c’est-à-dire que tous ceux qui veulent ralentir, revenir à la nature, revenir à un monde réel et pas fantasmé, numérique, en fait ils sont dangereux, qu’ils soient marxistes, communistes, crypto-marxistes, alternatifs, qu’ils soient dans des ZAD, qu’ils soient anarchistes, qu’ils soient conspirationnistes, rassuristes, complotistes, qu’ils aient discuté avec Dieudonné ou Soral, tout le monde à la fin est étiqueté d’extrême droite. C’est juste la fabrique de l’ennemi, parce que ça permet de se sentir bien entre soi.
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