La loi québécoise sur la laïcité n’a pas d’intention raciste, selon Gabriel Nadeau-Dubois, mais son parti s’est abstenu de se prononcer, jeudi, lors d’un vote de l’Assemblée nationale pour dénoncer l’amalgame entre l’interdiction de signes religieux et l’islamophobie.
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La loi 21 continue de causer le malaise chez Québec solidaire. Alors que des militants la qualifiaient de loi raciste lors du congrès de la formation la fin de semaine dernière, son chef parlementaire ne va pas aussi loin.
«Je pense qu’il n’y a pas d’intention raciste derrière la loi n°21; par contre, c’est une conception de la laïcité qui empêche certaines personnes de travailler dans nos écoles. Selon nous, c’est une mauvaise conception de la laïcité et c’est pour ça qu’on est contre la loi n°21», a tempéré Gabriel Nadeau-Dubois jeudi.
Par la suite, sa formation a toutefois refusé d’appuyer une motion visant à dénoncer une capsule destinée aux écoles ontariennes, qui présente l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité au Québec comme un «exemple évident d’islamophobie».
Ni pour ni contre
Québec solidaire précise avoir donné son consentement pour le dépôt de la motion, mais s’est abstenu de se prononcer pour ou contre lors du vote, chose rare au Salon bleu.
Le libellé affirmait notamment que l’Assemblée nationale «dénonce catégoriquement l’amalgame inadmissible fait entre la loi 21 et l’islamophobie dans du matériel pédagogique destiné aux écoles de l’Ontario».
«On s’est abstenus parce qu’il y avait des éléments avec lesquels on était en accord dans la motion. [Mais] il y avait des éléments avec lesquels on n’était pas à l’aise du tout, explique la leader parlementaire de QS, Christine Labrie. La question des amalgames posait problème pour nous, également la mention que la laïcité de l’État n’empêchait personne de travailler. Ça ne correspond pas à la réalité qu’on observe.»
Mais puisque la motion comportait d’autres éléments avec lesquels QS était d’accord, «on a préféré s’abstenir plutôt que de voter contre», dit Mme Labrie.
QS estime que la motion visait à faire diversion alors que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, se trouve à nouveau sur la sellette. La formation y voit un «show de boucane».
Tous les autres partis ont appuyé la motion, incluant le Parti libéral du Québec qui laisserait aux tribunaux le soin de trancher si, oui ou non, la loi sur la laïcité contrevient aux Chartes des droits et libertés.
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