Gestion de crise de la pandémie
À chacun ses juridictions
François Legault aura beau arguer que tout a été dit et écrit sur les quelque 4000 décès dans les CHSLD lors de la première vague de la pandémie, citant en exemples notamment le rapport de la protectrice du citoyen Marie Rinfret et l’enquête en cours de la coroner Géhane Kamel, la lumière doit être faite sur les zones grises ayant trait, entre autres, à l’imputabilité des décideurs dans le fiasco qui a conduit à l’hécatombe dans les CHSLD.
Précisons d’abord que la chaîne de communication entre les CIUSSS et les directions des CSLD manquait totalement d’arrimage eu égard aux exigences des CIUSSS versus le manque de formation du personnel pour pouvoir exécuter les tâches prescrites, sans parler du fait que plusieurs infirmières et préposés aux bénéficiaires avaient déjà quitté les lieux pour des raisons de santé.
Sur un autre plan, l’enquête de la coroner a fait ressortir que des formulaires remplis par des inspecteurs sur l’état de la situation dans les CHSLD avaient été « écrasés » avant que l’inspecteur de tel CHSLD ne s’y rende pour une seconde visite qui aurait été beaucoup plus efficace s’il avait disposé des données volatilisées.
Par ailleurs, comment se fait-il que le système de santé britanno-colombien avaient déjà, dès janvier 2020, fait parvenir une liste exhaustive des directives à suivre dans le cas d’éclosions dans les résidences pour personnes âgées, et qu’ici, au Québec, il a fallu attendre la mi-mars pour réagir au désastre qui se vivait tous les jours dans les CHSLD?
Devant ces événements pour le moins inquiétants, et nonobstant les recommandations fort à propos de la protectrice du citoyen et le travail minutieux de la coroner, je suis d’avis que seule une commission d’enquête publique fera toute la lumière sur l’ensemble du déroulement des événements et surtout sur les pistes de solutions aux nombreux problèmes rencontrés dans les CHSLD. Les proches des victimes ont le droit de connaître toute la vérité entourant la mort d’un des leurs dans des circonstances encore nébuleuses aujourd’hui…
La caricature d’Ygreck… très évocatrice
https://www.journaldequebec.com/2021/11/24/la-caricature-dygreck
À chacun ses juridictions
Le gouvernement Trudeau persiste et signe, le contrôle des armes de poing devrait être délégué aux provinces alors que, dans les faits, les lois sur le contrôle des armes à feu, qui relèvent du droit criminel, sont de compétence fédérale. Par ailleurs, le même gouvernement fédéral projette d’implanter des normes nationales pour les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), alors que la Santé est de juridiction provinciale, des politiques fédérales pour le moins paradoxales.
Par ailleurs, si Justin Trudeau désire vraiment que les provinces jouent pleinement leur rôle auprès des personnes âgées, il doit augmenter les transferts en santé aux provinces sans ajouter de conditions. Du côté des armes de poing, Ottawa doit légiférer sur le port de telles armes, et renforcir les contrôles de sécurité aux frontières.
Somme toute, le gouvernement fédéral ne dispose d’aucune expertise pour élaborer adéquatement des normes nationales pour les CHSD. Quant au contrôle des armes de poing, compte tenu de la fréquence élevée de passages aux frontières entre les provinces, des normes nationales sont indispensables pour assurer la sécurité des Canadiens aux frontières et à travers tout le pays… En bref, à chacun ses juridictions, et les relations fédérales-provinciales ne s’en porteront que mieux.
Henri Marineau, Québec
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