On l’a dit et redit, la CAQ domine la politique québécoise, et on ne voit pas trop dans quel scénario elle pourrait perdre cette hégémonie d’ici les prochaines élections. En politique, rien n’est impossible, mais disons que la chose semble absolument improbable.
Cela pose la question des partis d’opposition. Que peuvent-ils espérer ? Allons-y dans l’ordre.
Le PLQ, en ce moment, forme l’opposition officielle. Mais sa situation est singulière. Chez les francophones, il s’agit d’un tiers parti. Mais grâce au vote monolithique et soviétique en sa faveur chez les anglophones et les populations issues de l’immigration, il ne risque pas l’effondrement.
PQ
Plus encore : l’immigration massive le sert, et il étend sans cesse grâce à elle sa base électorale. Mais les faits sont là : il s’agit d’un parti étranger au Québec francophone, et qui se définit contre lui.
Comment pourrait-il tendre la main aux Québécois francophones quand dans ses rangs, on trouve des militants et même des députés qui reprochent à Dominique Anglade d’être trop nationaliste et trop molle dans son adhésion au fédéralisme canadien ?
Je pose la question sincèrement : sur quelle planète vivent ces gens ?
Le PQ est dans une situation critique. Il risque la disparition, tout simplement, sauf s’il maintient ses bastions du Bas-Saint-Laurent. Mais cette disparition serait tragique, car le Québec a besoin d’un parti organisé portant l’idéal de l’indépendance.
Surtout, le nationalisme de la CAQ semble de moins en moins convaincant. Le refus de François Legault d’appliquer la loi 101 au niveau collégial et son adhésion à des seuils d’immigration qui condamnent le Québec français à la noyade démographique représentent un gâchis historique.
La simple présence du PQ dans le jeu électoral rappelle à la CAQ qu’elle ne peut complètement négliger la question de l’identité québécoise. J’ajoute que Paul St-Pierre Plamondon fait un travail plus qu’honorable comme chef du PQ. Il aura la chance de sa vie au débat des chefs.
Pour renaître, le PQ devra faire le procès du nationalisme purement verbal de la CAQ, en assumant lui-même une rupture franche avec le politiquement correct. Cela ne le fera pas gagner. Mais il pourra peut-être alors retrouver une dynamique.
Opposition
QS est dans une situation à part. Le parti a la cote, sans le moindre doute. C’est le parti de la gauche militante et des élites artistiques, universitaires et médiatiques.
Il prétend faire la synthèse entre le progressisme et le souverainisme, même si le second est de moins en moins présent dans son discours. Surtout, entre la respectabilité parlementaire revendiquée d’un Gabriel Nadeau-Dubois et une base militante radicale qui verse souvent dans l’extrême woke, l’écart est majeur.
Ce parti peut croître encore, mais son potentiel de croissance est limité. On le voit mal devenir un parti gouvernemental.
Résumons : aucun des partis d’opposition ne peut vraiment devenir le vrai challenger de la CAQ aux prochaines élections. C’est pourtant l’objectif de chacun : devenir l’adversaire principal du gouvernement. La vraie bataille se mène entre eux pour savoir qui sera la véritable opposition québécoise.
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec