parTristan Edelman(son site)
mercredi 17 novembre 2021
Lors des précédents articles à propos des clivages, j’avais dégagé les accointances entre la gauche et la droite (1) et entre les soi-disant complotistes (peu nombreux) et les normopathes (innombrables) qui s’ignorent (2). Le projet de ces prétendus débats est d’esquiver savamment les problèmes de fond. Je conclus ce cycle avec un florilège de diversions, de fausses questions et de pseudo-antagonismes. Les dispositifs de la mauvaise foi sont tellement ingénieux et subventionnés qu’il n’y a aucune exhaustivité possible. Mais à travers ces petits exemples choisis, on se rendra compte que ce sont ceux qui prônent le plus la paix et la liberté qui en veulent le moins.
Sécurité/liberté
On est habitué à concevoir la vie en société comme une balance entre la liberté et la sécurité suivant le calcul du rapport bénéfice/risque. Seulement en passant sous silence que la société c’est avant tout désirer vivre ensemble, le contrat social n’est ni plus ni moins qu’un mariage forcé. La règle avant le désir. Régler le désir avant même de le ressentir. Et nous avons la chance, avec cette crise, de connaitre ce qui se cache derrière la liberté et la sécurité selon le libéralisme. Liberté de monopole diminuant la sécurité en termes de santé, d’accès à l’éducation, de justice sociale, de protection environnementale et de survie économique. Sécurité diminuant la liberté en termes de déplacements, de diversité de pensées, de croyances, de relations et d’associations. Une réussite : la liberté et la sécurité diminuent de manière égale.
Etat/privé
Pour celles et ceux qui ont cru en l’Etat providence, la chute est rude. Nous savons que l’antiquité s’est développée sur l’esclavage, l’ancien régime sur le servage, la modernité sur le salariat, et le futur sur la misère et les chimères d’un revenu universel. Nous avons cru que les 30 glorieuses étaient une providence. Le vernis s’estompe : il s’agissait d’une trêve pour reconstruire après la guerre selon les mêmes modalités de surconsommation, colonisation, contrôle et destruction. L’Etat, de nature pyramidale et bureaucratique, n’a jamais eu pour vocation de protéger. Ce sont les luttes contre les classes marchandes qui ont investi l’Etat avec le CNR. Et encore le ver était dans le fruit puisque dès le début le système bancaire, le marché, les syndicats et le patronat ont torpillé ce qu’on appelle les « acquis sociaux ». On aime rêver d’un monde antérieur resplendissant. Mais le présent est le résultat prodromique du passé. Peut-on s’étonner que l’Etat depuis si longtemps aux mains des intérêts privés favorise l’oligarchie et les ploutocrates ? S’étonner qu’ils aient les moyens de corrompre la plupart des fonctionnaires dans un appareil géré par le haut, par la représentativité et un système de partis ? S’étonner que l’Etat est l’arme bureaucratique parfaite pour soumettre les citoyens ?
Travailleur/chômeur
Le travail était une valeur sure, une fierté, une condition d’existence. Le chômeur était le vaurien, le bon à rien, le paresseux. Aujourd’hui l’on redécouvre que le travail dans un univers capitaliste n’a jamais été autre chose que l’aliénation selon l’exploitation marchande. L’idéologie de l’efficacité est arrivée à un tel point que l’on déclare l’obsolescence de l’homme comme un grand progrès. Le travailleur est un futur chômeur, le chômeur un précaire assuré et le précaire un inutile à supprimer. Au moins revient-on aux vraies questions concernant le travail : pourquoi, pour qui et de quelle manière ?
Revenu universel/salariat
Une réponse nous arrive toute prête. Pas de salariat style ancien monde, pas de partage de richesse pour le nouveau monde, mais… des miettes pour tout le monde ! Tout le monde vaut un peu. L’escadron Etat/syndicats/monopoles décidera la valeur de ce peu. Eventuellement un peu de valeur, un peu d’argent si vous le méritez selon votre porte-monnaie de crédit social. Très certainement fin de l’autonomie, dépendance générale. L’assistanat hier conspué devient aujourd’hui une prière des individus devant ce qui semble la fatalité du marché.
Souverainisme/mondialisme
Les souverainistes souhaitent un retour à la nation, et malgré les déclarations pleines de bonnes intentions, cela va bien souvent avec le repli sur soi sans remise en question des modes productions marchands. Les mondialistes se proclament ouverts et altruistes, mais la globalisation selon la doctrine libérale offre plus une désagrégation du tissu socio-économique qu’une fenêtre de liberté et de philanthropie. Le mondialisme c’est la nation autour d’une banque plutôt que d’un territoire. Ni chez les souverainistes ni chez les mondialistes, on entend une critique sérieuse du salariat, du marché, de la concurrence et de l’Etat. En revanche on entend pérorer sur la régulation des abus et le miracle des politiques de taxation. Rappelons que les amendes sont d’avance comprises dans les business plans de nos généreux monopoles. Comme si le Capital pouvait être régulé par les partis et se mettre à penser au bien du peuple. Ajouter les réquisitoires charitables : les GJ ce n’est rien comparé au Soudan, la dictature française rien comparé à la Chine, la guerre aux pauvres rien comparé à la guerre en Afghanistan. A minimiser ce qu’il se passe en bas de chez soi et à se faire aveugle aux processus de paupérisation qui concernent le monde entier, on devient indifférents et hostiles, mais avec bonne conscience.
Fascisme/antifascisme
On est arrivé à une telle inversion qu’on ne sait plus quoi dire à part qu’il faut bien du courage pour croire que ceux qui prennent les peuples otage, les mettent en demeure et sous chantage, démantèlent le travail, changent les lois selon leur programme, offrent l’Europe aux USA, entament d’ignobles guerres pour s’accaparer les ressources, s’arment et mentent à tout va, spolient et assassinent les individus, bien du courage donc, pour croire que le fascisme se trouvent chez les quelques résistants — tous bords confondus — qui tentent de s’organiser contre cette violence. Bien du courage aussi pour croire que les GJ étaient des casseurs racistes, antisémites, sexistes, terroristes. Bien du courage pour croire que désormais toute contestation est nauséabonde et qu’il est prudent et de bon goût de ne pas s’exposer parce que le pouvoir passe en boucle de manière planétaire que n’importe quel désaveu est du « complotisme d’extrême droite ». Bien du courage toujours que les « intellectuels » et les gens qu’on croyait intelligents et cultivés participent par leur absence, leur stupéfaction ou leur collaboration à ces vrais mouvements de dictatures. On se demande pourquoi les pseudo-antifa dans la tactique « suivez le chiffon rouge », parlent autant de la nocivité de la police, alors qu’elle obéit aux ordres d’un Etat proprement fasciste. Aujourd’hui un policier digne est un policier qui désobéit — et il y en a. Mais de ceux-là, on en parle bien peu.
Colonialisme/Anticolonialisme
Je fais partie de ceux qui ne crois pas un instant aux bienfaits des colonisations, qu’elle soit romaine, musulmane, chrétienne, sioniste ou marchande. Je ne vois aucun « avantage » à imposer son identité idéalisée. De l’autre côté, j’ai de sérieux doutes concernant les mouvements décoloniaux quand c’est pour faire diversion des vrais problèmes qui touchent toutes les races, genres et classes sociales (ou presque). Par exemple G.Floyd qui tombe à pic pour détourner la colère après la folie du confinement. Déboulonner les statuts quand la colonisation des USA à travers les industries pharmaceutique, agro-alimentaire et culturelle se déroule actuellement avec une violence inouïe. Quand un apartheid se met en place sous nos yeux avec l’avale des antifas et des décoloniaux. La critique partiale de la culture occidentale est une perversion typique des gauches politiquement correctes : défendre le progrès scientifique et la vaccination pour tous sans se demander un seul instant ce que cela entraine de destructuration des médecines locales, d’emprise de la science et des lobbys sur les populations et d’endoctrinement aux idéologies scientistes non interrogées, en deux mots… de colonialisme occidental. Ces personnes bien pensantes ont cette mauvaise foi délicate qui consiste à imposer le fanatisme à des peuples qu’ils ne connaissent pas — ou seulement à travers les livres les articles et les voyages touristiques ou anthropologiques — tout en les parant de discours angéliques. Les contradictions qui en ressortent seraient risibles si elles n’étaient dramatiques : « Leur rapport à la nature et communautaire est formidable ! C’est pourquoi il faut les sauver avec des vaccins et l’esprit de concurrence ».
Immigration/sédentarité
La terre est un vaste mélange naturel et culturel et l’Europe en particulier. C’est une de ses beautés. Mais l’immigration déterminée et instrumentalisée par une politique libérale ne peut que créer de la misère et des réactions identitaires. Misère de la part de ceux qui abandonnent leur terre et leur famille pour s’engager dans une aventure pleine de traumas, réaction de la part des hôtes qui ne sont prêts ni dans leur esprit ni dans les structures d’accueil et qui ont leur propre appauvrissement à gérer. Mais voilà on dirait que c’est fait exprès. Ne vous énervez pas contre la finance, les monopoles, les impôts, l’Etat, le taux de profit, et les miettes qu’on veut bien vous donner. Non non surtout pas. Ca va mal parce que l’étranger vient piller ton aide social, ton travail, ton revenu universel, bref tes miettes.
Feministe/machiste
Depuis que Thatcher a fait des petits un peu partout dans le monde soit comme présidente (Nouvelle Zélande, Allemagne, Islande), soit comme directrice de l’EMA, du FMI, ministre de la santé, et moins connues mais plus nombreuses, en juges, policières, directrice de production, agent immobilière, je me demande si ces femmes sont devenues des hommes ou si elles sont encore des femmes. Dans le premier cas, j’assimile le pouvoir de domination au genre masculin, et dans le second aux deux genres. Dans le premier cas, je dois admettre que les femmes doivent devenir des hommes pour avoir accès à une forme de pouvoir et dans le second qu’elle n’ont pas besoin de passer par la case masculine. Même résultat cependant : du fric, de la reconnaissance individuelle, de la domination, du pouvoir, du conformisme. En tant que féministe, je préfère assumer que les femmes veulent autant de pouvoir de domination que les hommes, parce que passer par la case masculine pour assumer qui je suis et ce que je veux, c’est… du patriarcat. Quoi qu’il en soit la réglementation des comportements par le politiquement correcte a du bon : comme chacun sait, plus il y a de règles moins on se comprend.
Transgenre/hétéro
Dans la suite de ce qui précède, on peut se demander avec le mariage pour tous, si les communautés qui critiquaient — à raison — la domination révoltante des valeurs hétérosexuelles n’avaient comme désir inavoué que d’accéder à une normalisation de leur statut selon les mêmes valeurs. Depuis son apparition, le mariage n’a jamais été autre chose qu’une reconnaissance sociale institutionnelle et un contrat de reproduction des familles en vue de leur ascension financière ou sociale. Dans la même lignée du conformisme narcissique, on peut se demander si favoriser par exemple le marché des semences plutôt que celui de l’adoption d’enfants abandonnés à leur sort, n’est pas un désir insufflé par le Capital. La fusion entre science et marchandisation de l’existence est si avancée qu’on peut parfaitement imaginer un citoyen qui, au nom de la jouissance de son autonomie personnelle, achète régulièrement des sexes différents pour en faire des prothèses jetables. Il faut beaucoup de propagande pour dissimuler à nos jeunes âmes occidentales que le vrai motif de la propriété « mon corps mon sexe » est : moins de fertilité, plus d’interventions scientifiques — de qualités variables selon le porte-monnaie. Il n’a jamais été question pour le pouvoir dominant de laisser la liberté aux gens d’expérimenter et de découvrir la richesse et l’évolution de leur sexualité. Au contraire premier commandement : contrôler la reproduction. Voici donc le nouvel évangile posthumain : le genre hétérogène doit disparaître sous le genre homogène de la cybernétique.
Religieux/laïque
On a considéré le voile à l’école comme le signe du péril islamiste. Maintenant les contestations venant de nombreuses religions — en Europe surtout des chrétiens — concernant le passe sanitaire sont considérées comme une émanation de l’extrême droite complotiste. En revanche que les adolescents arrivent avec des accoutrements ostentatoires de toutes les couleurs et surtout avec les bonnes marques vues à la télé ne causent aucun problème. Mais ne s’agit-il pas là de la manifestation de la nouvelle religion avec son lot de dogmes sexuelles, idéologiques, scientistes et marchand ? La séparation de l’Eglise et de l’état a été conçue à la faveur d’une nouvelle religion. Je ne vois aucun laïque dans ce déroulement. Et pourquoi pas. Chacun a ses croyances. Le problème est que le posthumanisme fait comme s’il était laïque pour mieux avilir les anciennes religions et imposer la sienne qui ne dit pas son nom. Mieux vaut qu’elle taise son nom, autrement elle serait prise en flagrant délit d’hypocrisie.
Pro-climatique/climato-sceptique
Le thème du climat a comme caractéristique de noyer l’essentiel de l’écologie, de la même manière qu’accuser la fièvre de tous les maux rate l’essentiel de la médecine. La fièvre comme le climat sont des réactions face à un désordre créé en amont. Toute pratique rigoureuse se concentrera sur les causes, en partant des plus évidentes au plus profondes. Essayons. Si le dérèglement vient — entièrement ou en partie — du cosmos, que faire à part se réfugier sous terre. S’il vient — entièrement ou en partie — de l’activité humaine, on a déjà un peu plus de moyens. L’émission de CO2 est une cause, parait-il, évidente. Il faut donc réduire certaines activités industrielles. Creusons un peu : il faut bien admettre que toute activité industrielle pollue et détruit l’environnement. Nous avons fait un pas : nous sommes passées du climat à la pollution, du pansement « taxes carbone » à réalité de la destructivité de l’industrialisation. On peut dès lors se demander si la pêche, les pesticides, les thérapie géniques, l’exploitation des terres rares, le nucléaire ne font partie de l’industrialisation et de la pollution. Tout le monde en conviendra : oui. Encore un pas de plus : il s’agit donc d’un mode de production éradiquant et déréglant un environnement dans sa totalité. La conclusion vient d’elle-même : on se crêpe le chignon sur les conséquences climatiques, alors que tout le monde serait d’accord que la cause de la dégradation est le mode de production capitaliste. Mais là c’est tabou (ou galvaudé par les antifas qui ne savent même pas ce qu’ils disent). L’intérêt de se concentrer sur le climat c’est de passer sous silence ce fameux mode de production afin de responsabiliser encore un peu plus le consommateur qui ne fait pas bien son tri sélectif, de taxer certaines professions et PME et de favoriser — selon l’agenda libéral du moment — certaines industries (numérique) plutôt que d’autres (pétrole, charbon) et ainsi de continuer à … détruire l’environnement mais en se préoccupant du climat.
Violence/non-violence
Comme on aimerait que tout se passe sans violence. Sauf qu’en décidant a priori comment les choses doivent se passer — avec ou sans violence — on ferme les portes de la pensée, de la stratégie et de l’évolution. Quelques exemples vécus : un policier fonce sur votre enfant pour le défoncer (classique). Le défendez-vous physiquement ou non ? Je parle de l’enfant pas du policier. Quelqu’un ne tient pas sa parole. Il vous évite et se mure dans le silence pour éviter d’avoir à s’expliquer. Ce silence n’est-il pas violent ? Vous vous mettez en colère pour qu’il vous parle. Il vous rétorque que vous êtes violent et que c’est pour cela qu’il ne veut pas causer avec vous. N’est-ce pas un comble de violence et de mauvaise foi sous prétexte de non-violence ?
A contrario : vous décidez lors d’une manifestation, d’investir violemment le ministère du travail avec vos camarades pour avoir un impact sur la politique. Une fois dans le ministère, vous ne savez que faire. Vous retournez chez vous, car n’ayant rien préparé, rien n’a changé.
Vous êtes tout seul devant un auditoire ou une rangée de CRS qui vous provoque. Vous cédez, vous éructez, vous perdez vos mots, vous finissez en garde à vue. Gandhi avait raison, les résistant avaient torts ?
Cela pose au moins trois questions : du point de vue physique, quel est notre rapport au corps et aux émotions ? Du point de vue mental, quel est notre rapport au politiquement correct et à la morale ? Du point de vue politique, quelle est la meilleure stratégie pour arriver à ses fins ?
Réel/virtuel
On a connu la génération x qui voyait dans internet la possibilité d’une liberté qui faisait voler en éclat le vieux schéma des trusts industriel, patriarcat et hiérarchique. Critiquer internet c’était réactionnaire. Aujourd’hui que le digital s’est refait une nouvelle peau rainbow start up qui règle les échanges de la planète, critiquer le numérique c’est encore réactionnaire. Dans cette histoire on oublie que le réel — de la mécanisation à la digitalisation — est toujours soumis à l’exploitation et au remplacement de l’homme par la machine. Le CD mieux que le vinyle ! Le MP3 mieux que l’analogique ! Le vaccin mieux que l’immunité ! D’ailleurs pas le choix. Et si tu veux des subventions pour tes oeuvres d’art, tu dois faire ta communion avec le high tech qui compose et danse mieux que l’homme. C’est une vieille histoire : passer son temps à lire sur écran ou sur papier participe à la même mise entre parenthèse du corps. La question n’est donc pas « réel ou virtuel » mais plutôt comment considère-t-on notre rapport au travail, au corps et aux relations. Si le but du travail est de faire du profit alors l’automation est fatale. Si notre corps est considéré comme une machine alors l’homogénéisation de la médecine est fatale. Si nos relations sont subsidiaires, alors les médiatisations (écran, livre, banque de sperme) sont fatales.
En ce sens les questions autour de la crypto-monnaie doivent revenir aux questions racines telles que : d’où provient l’énergie de fabrication (électricité), de quoi dépend son accès (câbles, satellites, antennes), sur quelle base économique elle se fonde (spéculation), qui peut s’en emparer (pouvoir centraux des banques et des monopoles privés ou d’Etat).
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Ici en Occident et ailleurs, on se raconte beaucoup d’histoires pour éviter le fait — très vexant — que nous avançons dans la barbarie et que nous avons besoin de nous parer de bonnes intentions pour persévérer dans cet obscurantisme. Au programme donc, des civilisations : colonisation, exploitation, destruction de la planète, asservissement de la femme, de l’homme et des enfants, monopole des richesses, isolement, fanatisme, totalitarisme. Comme chacun sait désormais le robot vaut plus que l’homme. Entendez : la nature est odieuse et l’humain répugnant.
A quand la sortie des faux clivages pour affronter les vrais problèmes ? Surement pas avant les présidentielles… Haut les coeurs !
(1) https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sortir-des-clivages-1-droite-230839
Source : Agoravox
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme