par Jean Valmont-Decker.
« Paris possède aussi son lot de sayanim, auxiliaires volontaires juifs de tous horizons… Ce système permet au Mossad de fonctionner avec un personnel de base squelettique. Pensez qu’une antenne du KGB emploie au moins cent personnes, là où le Mossad n’en a besoin que de six ou sept » ~ Victor Ostrovsky, un agent des services secrets israéliens. (Presses de la Cité, 1990)
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Les Sayanim sont des civils qui collaborent étroitement avec le Mossad dans différents domaines, tels que l’espionnage, la manipulation ou la désinformation. Ils sont, en général, juifs appartenant à la diaspora et qui n’ont pas forcément la nationalité israélienne. Les services secrets israéliens récoltent de précieuses infos auprès de ces agents afin d’affiner leurs missions. Le réseau des Sayanim, collaborateurs volontaires, illustre la cohésion des communautés juives dans le monde. Le Sayan, indépendamment de sa nationalité, consent une allégeance envers Israël. Lors de son recrutement, le Sayan s’engage à protéger Israël de ses ennemis. Le Mossad dispose d’un budget colossal pour entretenir tout ce « capital » humain réparti aux quatre coins de la planète. Selon l’écrivain franco-marocain Jacob Cohen, 50 000 personnes composent le réseau des Sayanim dans le monde. Ils seraient près de 4000 en France, 3000 à Londres, 15000 aux États Unis…
Les Sayanim sont répartis dans toutes les couches et classes sociales de la société. Le gouvernement, le parlement, l’économie, les médias, et presque dans toutes les corporations. Un Sayan travaillant dans une agence de location de véhicules fournit à un Katsa (espion) une auto sans exiger de justificatifs. Un Sayan banquier peut débloquer des fonds à toute heure pour une cause d’espionnage. Un Sayan médecin peut pratiquer une consultation médicale secrète sans en informer les autorités. Ils peuvent aussi recueillir des données techniques et toutes sortes de renseignements dits « publics » : rumeurs ou infos anti Israël, à la radio, articles de presse, réseaux sociaux, anecdotes racontées au cours d’une réunion… Toutes ces informations fournissent des pistes précieuses au Mossad.
Les agents du Mossad recrutent constamment de nouveaux Sayanim. La technique fait appel à l’amour des juifs pour leur patrie. Un ex-recruteur racontait : « Je leur expliquais que notre peuple avait passé deux mille ans à rêver. Que pendant deux mille ans d’exil nous autres juifs, nous avons prié pour que vienne le jour de la délivrance. Que dans nos chants, dans notre prose et dans nos cœurs, nous avons toujours maintenu ce rêve en vie – et que ce rêve lui aussi nous a maintenus en vie. Et qu’aujourd’hui, enfin, il est devenu réalité. Et j’ajoutais : pour que cette réalité se prolonge, nous avons besoin de gens comme vous ».
Dans les grands cafés parisiens, dans les meilleurs restaurants de Rhénanie, à Madrid, à Bruxelles et à Londres, il réitérait son émouvante tirade. Souvent, sa vision romantique de la judéité lui permettait de recruter un nouveau sayan. Face aux hésitants, il mêlait adroitement son histoire personnelle au panorama politique, multipliant les anecdotes piquantes sur ses années dans la Haganah, Ben Gourion et les autres dirigeants israéliens. Les dernières résistances ne tardaient pas à tomber. Il finit ainsi par se retrouver à la tête de plus de cent hommes et femmes – avocats, dentistes, instituteurs, médecins, tailleurs, commerçants, secrétaires, femmes au foyer – prêts à exécuter ses ordres d’un bout à l’autre de l’Europe. Il chérissait particulièrement les juifs allemands qui avaient osé regagner le pays de la Shoah après la guerre. Eitan les appelait ses « espions survivants ». (Histoire secrète du Mossad)
Dans une conférence (2013) intitulée « Les Sayanim, une 5ème colonne au service d’Israël », l’écrivain Jacob Cohen décrit parfaitement les méthodes de ces agents de l’ombre. Il parle aussi de l’existence d’une franc-maçonnerie internationale réservée aux juifs, et qui regrouperait 500 000 membres à travers le monde. Ce sont des personnalités de très haut-niveaux disposant de contributions financières très élevées. (vidéo ci-dessous) :
Jacob Cohen : auteur du livre « Le Printemps des Sayanim ». (L’Harmattan, 2010)
source : https://mediazone.zonefr.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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