Il y aurait dans le monde plus de 2 millions de balados (aussi appelés podcasts). Chacun d’eux propose un nombre plus ou moins élevé d’épisodes. Selon certaines sources, il y a en aurait plus de 34 millions actuellement offerts à la population mondiale. Aux États-Unis, le chiffre d’affaires publicitaire des balados a dépassé 1 milliard de dollars en 2021. Il s’agit d’un phénomène technologique et social qui touche également les religions, dont l’Église catholique.
Selon l’Office québécois de la langue française, le balado est « un fichier contenant une émission ou une chronique, mis à la disposition du public sur internet afin d’être lu en continu par l’intermédiaire d’une application prévue à cet effet ou téléchargé automatiquement par abonnement ou sur demande pour lecture ultérieure. »
Ce fichier peut être écouté directement sur votre téléphone intelligent ou sur votre ordinateur personnel. Au fil des années, des sites ont été créés afin d’héberger les balados, tels Apple podcast ou Spotify. Ils sont comme d’immenses catalogues numériques dans lesquels les auditeurs choisissent le balado qu’ils veulent écouter.
Cette abondance est inscrite dans l’ADN du balado, explique Jean-Michel Berthiaume, chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ce spécialiste des communications enseigne aux étudiants de troisième année en journalisme l’art du balado.
Des débuts résistants
Il rappelle qu’à ses débuts, à l’aube des années 2000, le balado se voulait « un mouvement de résistance par rapport à la radio institutionnelle ». Ses pionniers cherchaient à démocratiser la diffusion radiophonique. Ces précurseurs ont réussi à aborder presque tous les sujets possibles. « Tous les domaines sont bien servis. Il y a un balado pour tout », avance-t-il.
« Le balado prend exactement le contrepied des médias actuels qui sont boulimiques, anxiogènes et superficiels. Et les gens aiment cela. »
Guillaume Devoud
Pourtant, malgré leur popularité grandissante, nous n’assistons pas pour autant à une révolution médiatique. « Il n’y a pas de nouveau sous le soleil en balado. Certes, il y a des innovations, de la créativité, mais cela puise dans les sources historiques comme le radioroman. En termes de contenu, on n’invente pas vraiment. On ramène dans l’usage des pratiques radiophoniques perdues », souligne Jean-Michel Berthiaume qui a créé et animé un balado consacré aux films vieux d’au moins 20 ans.
Une opinion que partage Guillaume Devoud, créateur des balados chrétiens Zétéo et Bethesda en France. « Le podcast, c’est ce que l’on écoute le soir avant de fermer les yeux et de s’endormir comme nos parents nous racontaient une histoire pour nous endormir. C’est exactement cela », confie celui qui se décrit comme « absolument passionné de podcasts ».
Guillaume Devoud voit dans le balado « le média de la longueur, de la profondeur et de la lenteur. Cela prend exactement le contrepied des médias actuels qui sont boulimiques, anxiogènes et superficiels. Et les gens aiment cela. »
Du monde et d’ici
Il n’y a pas qu’en France que le balado inspire des catholiques. Au Québec, des expériences sont tentées. C’est le cas du diocèse de Québec.
Dans un courriel, Valérie Roberge-Dion, directrice des communications et attachée de presse de l’archevêque Gérald Cyprien Lacroix, écrit que la section Balado du site internet du diocèse « est en démarrage. Nous n’avons pas fait encore la promotion afin de bien nous installer sur les différentes plateformes de balados. »
Les visiteurs peuvent déjà y retrouver les balados Lumière du monde et Vivre avec le Christ qui reprennent des contenus vidéos diffusés entre autres sur ECDQ.tv. Valérie Roberge-Dion souligne que « des contenus originaux, créés pour le format balado sont déjà sur le site et sur les plateformes de diffusion de balado. Ondes de choc et Christian Beaulieu – le balado sont nos premières offres en ce sens. Nous tendrons le micro à des personnes-ressources de différents horizons. Nous espérons ainsi ajouter notre grain de sel dans l’univers en pleine croissance des balados. »
L’Église en format audio
Francis Denis, animateur et réalisateur de l’émission télévisée L’Église en sortie, diffusée sur la chaine Sel et Lumière, est également créateur du balado Parrêsia avec Francis Denis. Sur le site du balado, le journaliste le présente ainsi : « [il] vous aidera à trouver le sens des réalités de notre monde en constante transformation. Que vous soyez en train de faire votre jogging ou la vaisselle, joignez-vous à ces conversations uniques avec des spécialistes de tous les domaines qui, chaque semaine, adopteront “courageusement la parrêsia” afin d’y voir toujours un peu plus clair. Parrêsia avec Francis Denis, le Balado qui prend le temps de penser ! »
Il se veut un complément à son émission Église en sortie et une opportunité pour ceux et celles qui veulent approfondir un sujet qui a été succinctement abordé lors de l’émission télévisée.
Francis Denis croit essentiel que l’Église catholique soit présente dans l’univers du balado. « Ici, le phénomène du balado n’est pas à son plein potentiel dans le monde religieux, car les auditeurs francophones ne s’intéressent pas à ces questions. Mais il faut le faire ! »
Moins de technologie, plus d’humain
D’autant plus que l’aspect technique du balado n’est pas très compliqué. « L’enregistrement et le montage, cela s’apprend. Cela se fait assez bien. C’est beaucoup plus facile que le montage vidéo », assure Francis Denis.
Pour Guillaume Devoud, outre l’aspect technique, pour réussir un bon balado, « il faut aimer les gens ! » Il ajoute qu’il faut toujours avoir en tête son public cible. « Je pense tout le temps à l’auditeur. Je me dis que la lumière que j’ai reçue, je veux que d’autres la reçoivent. Je pense tout le temps à ceux qui se réveillent la nuit, plein d’angoisse. Je me dis que s’ils écoutaient un épisode de Bethesda, cela leur ferait du bien. »
Et il n’y a pas qu’aux auditeurs que l’écoute d’un balado fait du bien, lance-t-il : « La rencontre avec l’invité est une vraie grâce à laquelle je ne m’attendais pas. Cela me nourrit. »
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