En déposant le projet de loi 11 visant à augmenter l’offre de services de première ligne, lequel fait abstraction, aux dires du ministre, de toute mesure de de « coercition » et de « punition » pour les médecins de famille ne prenant pas en charge suffisamment de patients, le ministre de la Santé, Christian Dubé, affirme continuer de miser sur la politique de la « main tendue » tout en ajoutant du même souffle qu’il désire avoir les médecins omnipraticiens « à l’œil ».
Ceci état dit, voyons maintenant quelles sont les grandes lignes de ce projet de loi. Grosso modo, M. Dubé demande à l’Assemblée nationale d’autoriser la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) à communiquer les « plages horaires de disponibilité » de tous les médecins omnipraticiens aux gestionnaires du réseau de la santé. En plus, le projet de loi stipule que le ministre aura la possibilité de « planifier » des « effectifs médicaux » en « déterminant, par exemple, « le pourcentage des plages horaires de disponibilité d’un médecin qui doivent être offertes du lundi au vendredi, avant 8 h et après 19 h, ainsi que le samedi et le dimanche ».
Somme toute, Christian Dubé aura en main les plages horaires de tous les omnipraticiens du Québec et pourra, de la sorte, avec la collaboration des gestionnaires du réseau de la santé, combler les espaces « libres » sur la grille horaire de tel ou tel médecin de famille, tout en ajoutant qu’il désire, de cette façon, établir un « canevas de négociation pour les prochaines semaines » avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
À mon avis, l’approche « comptable » proposée par Christian Dubé entre en contradiction avec la politique de la « main tendue » dont il a fait allusion dans son point de presse. Je suis plutôt d’avis qu’il devrait ouvrir ses horizons et rechercher des solutions en amont, notamment du côté des infirmières cliniciennes spécialisées, en augmentant leurs champs de compétence au lieu de chercher des moyens d’ « avoir à l’œil » les omnipraticiens.
Autres changements au programme…
« Le gouvernement a d’ailleurs abaissé la barre dans le plan stratégique du ministère de la Santé et des Services sociaux, alors que l’on vise à donner accès à un médecin de famille à 85 % des Québécois d’ici 2023. Dans le même plan, on a retiré la promesse caquiste visant un délai maximal de 36 heures pour une consultation médicale. »
Henri Marineau, Québec
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