Le réseau collégial anglais participe à l’anglicisation, selon un nouveau rapport
Le résultat du déni des gouvernements québécois successifs face à l’invasion migratoire orchestrée par le Canada
10 novembre à 0h
Des cégeps anglophones accueillent désormais une majorité d’étudiants allophones. Cette anglicisation des nouveaux arrivants préoccupe certains élus caquistes, qui plaident à l’interne pour imposer la loi 101 aux cégeps, après avoir entendu les craintes des démographes.
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Au cégep Vanier, dans le nord de Montréal, 52 % de la clientèle était allophone en 2020, selon des données provisoires.
Lui aussi dans la métropole, le Collège Marianopolis compte 53 % d’étudiants qui n’ont ni le français ni l’anglais comme langue maternelle.
Les allophones forment également une majorité dans le populeux cégep Dawson, même si c’est dans une moindre proportion, avec 41,6 %.
En fait, la part d’étudiants allophones dans le réseau collégial de langue anglaise est en progression depuis l’an 2000, passant de 30 % à 38 % cette année.
Lieu d’anglicisation
Pour le démographe de l’Institut national de la recherche scientifique qui a compilé les données obtenues par notre Bureau parlementaire, le réseau collégial anglais participe à l’anglicisation des allophones.
« Les allophones, c’est un groupe très hétérogène, avec beaucoup de langues maternelles, et ils se rejoignent avec une langue commune qui est l’anglais, souligne Patrick Sabourin. Dans ce sens-là, le cégep anglais est une espèce de lieu de socialisation où le point commun est la langue anglaise. »
Débat à la CAQ
La question d’étendre la loi 101 aux cégeps fait d’ailleurs à nouveau l’objet de débats au sein de la Coalition Avenir Québec (CAQ), selon nos informations, au moment où débutera bientôt l’étude article par article du projet de loi sur la langue du ministre Simon Jolin-Barrette.
Le premier ministre avait fermé la porte avant le dépôt du projet de loi 96, mais il devra trancher à nouveau sur cette idée d’interdire l’accès aux cégeps en anglais aux jeunes francophones et allophones, souligne une source.
Plusieurs intervenants entendus récemment en commission parlementaire ont convaincu certains députés du gouvernement de la nécessité d’aller plus loin.
Les démographes ont notamment souligné que le projet de loi ne permettra pas de renverser le déclin du français, tandis que le sociologue Guy Rocher a mis son poids dans la balance en faveur de la loi 101 dans les cégeps.
Une « aile économique » est toutefois plus sensible aux arguments du monde des affaires, qui craint un impact du projet de loi 96 sur l’attrait et l’intégration des immigrants, selon nos sources.
Langue maternelle parlée dans les principaux cégeps anglophones
2018
- Français: 26 %
- Anglais: 37 %
- Autres: 37 %
2019
- Français: 26 %
- Anglais: 35 %
- Autres: 39 %
2020
- Français: 26 %
- Anglais: 36 %
- Autres: 38 %
Cégeps répertoriés : John Abott, Dawson, Vanier, Marianapolis, Champlain
*Source : DGPP, DSIG, Portail informationnel, système Socrate, données au 20 février 2021
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec