Élections municipales
Le chef du PQ se présentera-t-il dans Marie-Victorin?
À l’époque où j’ai enseigné le français au jeune Bruno Marchand en troisième secondaire à la fin des années ‘80, il se démarquait comme un travailleur infatigable, un élève consciencieux, avide d’apprendre et doué d’une curiosité intellectuelle peu commune. À cet effet, il lui arrivait fréquemment de me rencontrer après les cours pour échanger son point de vue sur un sujet d’actualité quelconque.
À la tête de l’Association québécoise de prévention du suicide pendant plusieurs années, et par la suite président de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, Bruno Marchand est un homme de terrain qui a toujours placé en priorité l’écoute de ses commettants, une attitude à laquelle il s’est engagé envers les citoyens de Québec au cours de sa campagne.
En l’emportant sur la dauphine du maire sortant Régis Labeaume, Marie-Josée Savard, l’élection de Bruno Marchand vient confirmer, à mon avis, le désir de changement des citoyens de la Capitale nationale, un changement basé sur la concertation que le nouvel élu de 48 ans à l’Hôtel de Ville entend créer avec la population.
Le défi remarquable que M. Marchand a su relever avec enthousiasme à la tête du parti Québec forte et fière qui est né depuis seulement quelques mois, démontre à quel point le dynamisme de son chef a su mobiliser un nombre suffisant de partisans pour se hisser petit à petit au coude à coude avec Marie-Josée Savard lors des derniers sondages.
Enfin, Bruno Marchand est un rassembleur qui place ses convictions au sommet de ses valeurs. Nul doute qu’il saura créer auprès des citoyens le sentiment d’une ville « forte et fière ».
Le chef du PQ se présentera-t-il dans Marie-Victorin?
Maintenant que le comté de Marie-Victorin est devenu vacant à la suite de l’élection de Catherine Fournier à la mairie de Longueuil, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) en profitera-t-il pour se présenter lors de l’élection complémentaire qui doit se tenir, selon l’article 130 de la loi électorale, au plus tard dans les six mois suivant la démission d’un élu?
La décision du chef du PQ est cruciale. En effet, s’il décide de ne pas se présenter, PSPP ayant toujours invoqué qu’il préfère travailler à la reconstruction du PQ sur le terrain, certains pourraient lui reprocher de manquer de cran et de craindre les effets négatifs d’une défaite. D’un autre côté, s’il se présente et qu’il perd, la défaite pourrait être fatale pour le moral des troupes, voire même sonner le glas du PQ, déjà très fragilisé par le dernier scrutin de 2018.
Dans un autre scénario plausible, le premier ministre François Legault pourrait choisir de ne pas présenter de candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Marie-Victorin afin de de permettre au chef d’un des partis d’opposition de siéger à l’Assemblée nationale. En revanche, très présente sur la rive-sud de Montréal, la CAQ pourrait profiter de l’occasion pour tenter de ravir cette circonscription au PQ, alors que Catherine Fournier avait récolté une mince avance de 705 votes en 2018, avec 30,8 % du vote, contre 28,3 % d’appuis à la CAQ.
Quoi qu’il en soit, la balle est maintenant dans les mains de PSPP. En ce qui me concerne, le chef du PQ a tout avantage à profiter de cette occasion d’intégrer l’Assemblée nationale, là où il pourra faire avancer les dossiers sur la souveraineté du Québec, laquelle, il faut bien l’admettre, ne pèse pas lourd, par les temps qui courent, sur l’échiquier politique du Québec.
Henri Marineau, Québec
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