par Charles Gave.
Je suis affligé d’une énorme mémoire et du coup, je me souviens de tout, ce qui est une malédiction.
Par exemple, pendant les années Sarkozy, nous avons eu la grande crise financière en 2008-2009 (voir mon livre « Libéral mais non coupable » pour une explication de cette crise) et monsieur Sarkozy, à cette époque avait expliqué que de tous les pays, la France était celui qui avait eu la baisse la plus faible de son PIB, et donc qu’il avait fait un superbe travail de protection des Français.
Et à ce jour, c’est ce que pense encore nombre de nos concitoyens, alors même que la qualité de la protection rappelle celle qu’il avait offert aux Libyens en suivant les conseils de BHL, notre irremplaçable Trissotin national.
Ce qui m’amène à expliquer comment le PIB, cette vache sacrée du monde moderne, est calculé.
Dans nos pays, à l’heure actuelle, il existe deux sortes de biens et services mis à la disposition des Français :
- Ceux pour lesquels existe une liberté de choix et donc une concurrence fondée sur la qualité du produit et sur son prix. Citons en exemple les voitures, les voyages à l’étranger, les restaurants, les bars et les hôtels, les commerces etc…Chacune des transactions dans ces biens et services est volontaire et donne lieu à un échange d’argent entre le vendeur et l’acheteur et cet échange est lui aussi volontaire et en principe, au moment de l’échange, chacune de deux parties est contente. Dans cette économie, la main invisible d’Adam Smith règle le système.
- Ceux pour lesquels il n’existe aucune concurrence, et qui sont en fait des monopoles étatiques. En principe, dans ces secteurs, il n’y a donc pas de prix libre. Les plus connus sont la Police, la Justice, l’Armée (défense nationale) et la Diplomatie. Ces services sont en général payés par les impôts (Ils en sont la justification). Et là, le secteur privé n’a pas le droit d’aller. En fait, depuis des lustres, l’État a pris sur lui d’offrir aux citoyens des produits et services du style santé, éducation, aides diverses et variées (transferts sociaux), retraites, transports publics etc… et la caractéristique des transactions qui y ont lieu est qu’il n’y a ni prix de marché ni concurrence dans ces secteurs. Dans cette économie, ce qui l’emporte toujours c’est le grand coup de pied dans le derrière de Joseph Staline. Essayez simplement de travailler en France et de ne pas vous inscrire à la Sécurité Sociale, pour souscrire à une assurance privée et vous comprendrez ce que je veux dire.
Nous avons donc deux catégories de produits et services offerts aux citoyens.
Ceux qui fonctionnent dans un marché, dans lequel existe la concurrence et donc qui génèrent des profits ou des pertes et ceux qui bénéficient d’un monopole et qui sont payés par nos impôts ou par des contributions sociales volontaires et obligatoires, (je ne blague pas, j’en paye …) et où il y a rarement des profits (les syndicats y veillent), et donc presque toujours des pertes (SNCF, hôpitaux, écoles, culture etc…).
Retournons à notre PIB.
Théoriquement de quoi s’agit-il ?
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées produite dans une économie.
Revenons à nos deux secteurs.
- Si une entreprise du secteur privé « consomme » 100 de matières premières, 100 de travail et 100 de divers (amortissement du capital, loyer, frais financiers etc…) et si elle vend ce qu’elle a produit 330, sa valeur ajoutée sera de 30, et ces trente entreront dans le calcul du PIB. Pour le secteur privé dans l’économie, calculer la valeur ajoutée est donc un jeu d’enfant. Il suffit de consolider toutes les valeurs ajoutées produites par le secteur privé, en soustrayant les pertes des entreprises qui sont en déficit, et voilà, nous avons la valeur ajoutée produite par le secteur privé en France.
- Pour le secteur public, calculer la valeur ajoutée est quasiment impossible (comment calculer la valeur ajoutée créée par un professeur, un docteur ou un employé municipal ?) puisque les transactions n’y sont pas volontaires, qu’il n’y a pas de prix de marché et que les activités déficitaires voient leurs trous comblés par l’état. Et donc, la valeur ajoutée du secteur public sera calculée comme égale à la somme des salaires payés par le secteur non concurrentiel.
La conclusion est assez simple : Partout dans le monde, on calcule la richesse produite dans le pays en ajoutant les résultats de la main invisible d’Adam Smith et du coup de pied dans le derrière de Joseph Staline.
Ce qui ne peut-être que complétement idiot.
Mais voilà qui n’a pas empêché les politiques de saisir une telle opportunité…
En termes simples, pour faire monter le PIB il suffit en effet d’embaucher quelques milliers de fonctionnaires de plus et le tour est joué.
Décréter que les fonctionnaires créent une valeur ajoutée égale à leur salaire permet en effet de faire monter la mesure de la richesse mesurée, mais qui n’a rien à voir avec la richesse réellement créée puisque la contrepartie de cette soi-disant création est une dette qu’il faudra rembourser un jour, mais ils auront pris leurs retraites depuis longtemps et après eux, le déluge….
Et c’est ce qu’ont fait tous nos hommes politiques depuis Mitterrand, avec beaucoup de constance et qu’il s’agisse de politiciens de droite ou de gauche, le résultat a toujours été le même : dépenser de l’argent qu’ils n’avaient pas pour subventionner des dépenses qui ne rapporteraient jamais rien, mais qui leur permettraient de gagner la prochaine élection.
Ce qui m’amène à la question suivante : comment mesurer la vraie richesse créée. On ne peut pas la calculer, mais on peut essayer de comprendre si elle monte ou si elle baisse.
La ligne noire représente le ratio entre les PIB de la France et de l’Allemagne tels que calculés officiellement selon la méthodologie mentionnée plus haut.
Comme chacun peut le voir, le rapport entre les deux pays est passé de 100 en 1994 à 100.4, c’est-à-dire que nous avons eu une quasistabilité du rapport des PIB entre les deux pays.
Circulez, il n’y a rien à voir nous disent donc les hommes politiques français.
Hélas, arrive la ligne rouge qui infirme ce constat.
Il s’agit du rapport entre les productions industrielles des deux pays.
Et là, dans le domaine de la production industrielle, il n’y a pour ainsi dire que des intervenants du secteur privé (grâce sans doute à la commission européenne, pour une fois…) et ce ratio raconte une autre histoire, celle de l’effondrement de la production industrielle (et donc sans doute du secteur privé) de la France par rapport à l’Allemagne et par rapport à tous les autres pays du monde.
Et pour masquer la baisse, les politiques empruntent à tour de bras.
Et donc les deux signes de l’effondrement du secteur privé sont toujours les mêmes : une production industrielle qui s’effondre par rapport aux pays voisins et une explosion de la dette étatique. C’est ce deuxième point que le graphique suivant illustre.
Conclusion : Le peuple français va bientôt voter et ce vote sera le plus important depuis 1945.
Il faut que le peuple français mette sous tutelle financière l’état français comme on le fait pour les prodigues dans les bonnes familles. Ce dont notre pays a besoin, c’est d’interdire à la classe politico-administrative qui nous ruine depuis quarante ans d’emprunter en notre nom, jusqu’à la ruine finale, comme en Argentine ou au Venezuela.
Et pour cela, il faudra sans doute un référendum constitutionnel pour interdire à l’état français d’avoir un déficit budgétaire. Mais il faudra aussi interdire aux hauts fonctionnaires de faire de la politique, sauf à donner leur démission de la fonction publique pour toujours, en cas de candidature.
Et c’est pour cela que nous aurons besoin du référendum d’initiative populaire, car, après tout, les dindes votent rarement pour Noel et les brigands qui nous gouvernent pour se faire retirer les outils qui leur permettent de nous voler sans vergogne depuis 1981.
via http://echelledejacob.blogspot.com/
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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