La guerre a repris au Sahara Occidental, un territoire non autonome selon l’Organisation des Nations Unies, revendiqué par le royaume du Maroc qui contrôle près de 80% de ce territoire derrière un immense mur de sable, et la République arabe sahraouie démocratique, laquelle contrôle le reste du territoire.
La première guerre du Sahara Occidental a duré de 1975 jusqu’en 1991. Elle a opposé le Maroc et la Mauritanie, lesquels ont annexé cette ancien protectorat espagnol (1884-1975) dès son évacuation au Front Polisario (Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro), un mouvement de guérilla soutenu par l’Algérie au nom du principe du droit à l’autodétermination des peuples occupés. La Mauritanie s’est retirée du conflit en 1979. Le Maroc, soutenu par la France (soutien aérien tactique, logistique, reconnaissance, renseignement), les pays du Golfe (fonds spéciaux, acquisition d’armes et de munitions, soldes des personnels militaires) et Israël (expertise, génie militaire, stratégie) dut faire face à une guérilla extrêmement mobile en érigeant un mur de sable, appelé “Berm” long de 2700 kilomètre au Sahara Occidental. Cette stratégie statique face à un adversaire mobile n’a pas permis de gagner le conflit mais a consacré un statu quo. Le statut de ce territoire de 266 000 kilomètres carrés au Nord ouest de l’Afrique reste en suspens depuis le cessez-le-feu de 1991.
Les hostilités ont repris depuis le 13 novembre 2020 mais passées sous silence, voire niées. Pour Rabat, le calme règne au Sahara Occidental en dépit de l’entrée en action de drones d’attaque israéliens dans le cadre d’une coopération militaire et stratégique croissante entre le Maroc et Israël. En attendant les drones Bayraktar turcs TB-2 dont l’efficacité au Nagorno KaraBagh, au Donbass (Ukraine) et en Syrie n’est plus à prouver, les EADS/IAI Harfang ciblent les technicals du Polisario d’où partent quotidiennement des dizaines de roquettes non guidées vers les territoires à l’intérieur du “Berm”. Une guerre sans image au bout du monde, dans le néant.
Source: Lire l'article complet de Strategika 51