Ryssen vient de bénéficier en appel de la réduction d’une peine d’un an à quatre mois.
Si à ce jour il était encore à Fleury-Mérogis, ces quatre mois supplémentaires seraient venus s’ajouter à la durée de sa détention. Mais heureusement comme depuis six mois Ryssen est libre, chez lui sous bracelet électronique, cette condamnation est aménageable. Il ne retourne pas en prison.
Mais rappelons que lorsqu’il est entré en détention le 18 septembre 2020, la date prévue de sa libération était le 15 septembre 2022. De plus une peine d’un an était en suspens après opposition à un jugement, ce qui portait potentiellement sa détention au 15 septembre 2023. Et d’autres affaires étaient en cours ou prévisibles, lui valant de nouvelles peines d’emprisonnement qui toutes auraient été exécutées si elles l’avaient trouvé encore incarcéré. Il pouvait alors rester cinq ans en prison.
Heureusement une première mise en liberté lui a été accordée en février 2021, ce qui lui a déjà fait gagner huit mois. Et surtout, grâce à la régularisation d’un acte d’appel d’une condamnation à un an, il a bénéficié d’une seconde mise en liberté pour cette durée. C’est uniquement ce gain d’un an et huit mois de liberté qui a permis que Ryssen soit libéré le 17 avril 2021, après (seulement) sept mois de détention.
Cette victoire remportée sur les associations de lutte contre l’antisémitisme, sur les Parquets et sur le ministre de la Justice est le fruit d’un travail collectif.
Il a fallu d’abord travailler à éclaircir sa situation et à reconstituer le « dossier Ryssen », qui n’existait pas, soit dix ans de procédures complexes liées à des livres, des vidéos, des faits et des gestes, Ryssen ayant négligé sa défense depuis des années, parfois sans faire même appel à un avocat, ne se rendant pas aux audiences et jetant au panier les courriers des policiers ou des magistrats. C’était retrouver les informations, les analyser, ce qui suppose la mobilisation de beaucoup de temps et de matériel.
Rappelons que Maître Viguier a répondu immédiatement et dans l’urgence à l’appel à l’aide de Ryssen. Près de cinq mois durant il s’est mobilisé à temps plein pour sa libération, encadrant une équipe d’une vingtaine de militants, dont trois autres avocats et des greffiers. Et cette liberté a été acquise de haute lutte. Il fallait éclaircir une situation embrouillée par dix ans de procès, faire de multiples demandes, rattraper les erreurs commises, fixer une ligne de défense, constituer tout un dossier de réinsertion et s’y reprendre à plusieurs fois, malgré les premiers refus des autorités judiciaires. La régularisation d’un appel, en particulier, a été compliquée, et jusqu’au dernier moment les associations et le Parquet ont cru pouvoir gagner cette année supplémentaire de prison ferme et définitive. Ce sont les victoires d’un collectif qui ont été offertes à Ryssen.
À E&R nous pouvons nous en féliciter. Sans la mobilisation de centaines de soutiens il n’aurait pas été possible de libérer Ryssen. Et nous pouvons à nouveau remercier maître Viguier, mon avocat – comme il le fut aussi de Robert Faurisson jusqu’aux ultimes moments de sa vie – pour le travail accompli.
En ce jour de relative victoire pour Hervé Ryssen, l’exactitude et la morale exigeaient que tout cela fût rappelé, voilà qui est fait.
Alain Soral pour Égalité & Réconciliation
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