« Cette semaine sera décisive pour l’hôpital » expliquait Serge Aribo, membre de la direction de l’intersyndicale du CHUM, avant de poursuivre « il faudra faire un choix entre l’accès aux soins pour les malades ou alors l’application de cette loi sur l’obligation vaccinale et le passe sanitaire ». Un propos repris en termes très proches à l’Assemblée lors des débats parlementaires sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire.
Le choix sera donc l’apaisement pour le moment. La direction du Centre hospitalier universitaire Pierre Zobda-Quitman, dit CHU de Martinique, a annoncé ce mardi par une note qu’« à partir d’aujourd’hui et suite à la demande d’agents hospitaliers, tous les personnels hospitaliers pourront entrer dans leur service quelle que soit leur situation au regard du passe sanitaire ».
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Depuis cet été, de fortes tensions émergent aux Antilles, entre ceux souhaitant appliquer les mesures gouvernementales sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 et une forte proportion de la population réticente aux vaccins et favorables aux traitements précoces. Les soignants sont en très grands nombre sceptiques envers les produits de ces grands laboratoires.
Dans ce CHU, plus de 50% des agents sont opposés à la vaccination, car s’ils ne sont pas vaccinés, ce n’est pas faute d’une forte campagne pro-vaccination effectuée ces derniers mois. Sur place, la population dénonce des manipulations faites par le gouvernement, pour enlever les moyens de soigner et ensuite de se plaindre de la gravité de la situation.
Le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, avait à la fin du mois d’août expliqué que l’obligation vaccinale aux Antilles allait être repoussée car « on n’allait pas leur rajouter cette contrainte ». En réalité, cette vaccination obligatoire n’est pas applicable actuellement, sous peine que l’hôpital ne perde plus de 50% de ses agents hospitaliers suite à cette loi.
Allocution d’Olivier Véran, fin août 2021
La direction de l’établissement surveille toutefois ses salariés : ceux qui ne souhaiteront pas effectuer de tests pour s’assurer qu’ils ne sont pas positifs au virus devront se présenter face à la direction des ressources humaines de l’hôpital.
Ces dernières semaines, ces tensions s’étaient accentuées avec des échanges verbaux tendus dans les couloirs de l’établissement et surtout un sit-in où des centaines de martiniquais protestaient pacifiquement devant le CHU Pierre Zobda-Quitman.
La direction précise toutefois que ceux n’ayant pas reçu deux doses des vaccins contre le Covid-19 restent en situation de « non-conformité », et en plus de « l’invitation » à réaliser des tests des dépistage, « le contrôle systématique du passe sanitaire n’est en aucun cas abandonné ».
Cette décision de Benjamin Garel, le directeur général du CHUM, est surtout une décision de médiation. L’avocate de l’établissement, Me Pascale Berté, avait observé : « nous avons assisté dans les constats d’huissier à des menaces, à des intimidations, à des injures, à des pressions de toute sorte qui empêchent la continuité du service public de santé et d’assurer la sécurité », témoignait-elle auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Auteur(s): FranceSoir
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