par Francis Goumain.
Quelque chose dans les statistiques de la mortalité en période de Covid commence à poser question, on nous dit que la plupart des décès sont des personnes qui seraient de toutes les façons mortes dans les 12 mois…
Alors, prenons un exemple simple : supposons qu’il y ait habituellement 100 morts par mois en France (toutes causes confondues, liées ou non au Covid).
Si Pierre, Paul et Jacques sont morts du Covid en mars 2020 alors qu’ils auraient dû décéder en mars 2021, cela donne donc trois morts de plus que la normale en mars 2020, soit 103 morts et, étant donné que les gens ont une tendance très répandue et avérée à ne mourir qu’une et une seule fois, trois morts de moins que la normale en mars 2021, soit 97.
Or, le cumul INSEE des décès de 2021 reste au-dessus de 2020 et nettement au-dessus de 2019.
Attention, il ne s’agit absolument pas d’accuser l’Insee de truquer les chiffres. Mais, si la mortalité cumulée toutes causes confondues ne baisse pas, c’est soit que les personnes décédées du Covid – ou dites telles – avaient en réalité une espérance de vie plus élevée que 12 mois, soit qu’il y a une autre cause de mortalité qui s’est activée, une cause qui fait plus que compenser la baisse de mortalité qu’on devrait constater aujourd’hui.
Nous avons posé la question à l’INSEE qui a très aimablement répondu en nous orientant vers l’article qui se rapprochait le plus de notre question. Certes, l’article montre surtout en creux que l’on ne s’est pas encore occupé de la question du contrecoup de la hausse transitoire de la mortalité, mais il a au moins le mérite de faire état d’un concept de simulation intéressant : la mortalité s’il n’y avait pas eu de Covid.
Ceci prouve qu’on commence à vouloir faire des simulations sur le sujet, c’est en cela qu’il se rapproche de notre propre questionnement.
Nous avons donc nous-mêmes tenté une petite simulation en reprenant le concept de « mortalité sans Covid » et en partant de la mortalité mensuelle donnée par l’INSEE en retenant l’historique depuis 2000. Voici ce que cela donne en annuel glissant (chaque point des courbes contient 12 mois) :
Il y a une courbe haute en bleu, c’est la mortalité réelle source Insee, une courbe basse en rouge, c’est la mortalité théorique sans Covid, sachant qu’il y a en moyenne 13 000 décès de plus par an dus au vieillissement de la population, et enfin, en jaune, une courbe simulée pour visualiser la baisse de mortalité qu’on devrait observer en 2021 s’il n’y avait plus de Covid: les décès en avance d’un an de 2020 viennent en déduction de la mortalité théorique (sans Covid mais avec la hausse de fond) de 2021.
Précision, pour isoler les écarts liés au Covid entre 2020 et 2019 nous avons retiré de 2020 la hausse tendancielle (donc enlevé 1 020 décès de chaque mois), en effet, cette hausse est définitive et ne sera jamais récupérée en moins par la suite.
On voit que le cumul réel tarde à baisser, la moyenne avant la crise était de 600 000 morts par an, elle est passée à 660 000, donc, si vraiment les morts avaient une espérance de vie de moins d’un an, elle devrait commencer à plonger – non pas seulement vers sa moyenne habituelle, 600 000 – mais corriger vers 560 000.
Sinon, c’est qu’une ou plusieurs autres causes ont pris le relais : variants, vaccins, cancers non soignés, suicides, fusillades de Marseille …
Pour illustration, voici ce qui s’était passé autour de la canicule de 2003, laquelle avait également surtout affecté les personnes âgées. La moyenne des décès était avant la canicule de 530 000 morts, elle a bondi à 560 000 (+30 000) et ensuite, elle est revenue corriger à 510 000.
Logiquement, elle aurait même dû revenir taper 500 000, mais voici la tendance de long terme (depuis 2000), visiblement, la tendance sous-jacente des décès est croissante (liée à la hausse de la population en France et à son vieillissement, tout simplement, en moyenne, il y a 13 000 décès de plus chaque année).
Attention, sur les graphiques, notez un petit artifice de tableur, les graphiques ne démarrent pas à zéro mais à 500 000, c’est une astuce pour accentuer les variations, ce n’est pas de la triche, c’est juste que le Covid n’étant pas le fléau du millénaire, si on ne prend pas une loupe, on ne voit pas grand-chose.
Bien entendu, le Covid est en réalité encore en cours, le raisonnement qui précède vaut surtout à titre de grille de lecture, si d’ici janvier prochain, le cumul glissant de la mortalité ne baisse toujours pas – voire, qu’il augmente – il faudra vraiment se poser des questions.
L’approche qui précède est simpliste et globale, par exemple, on attribue 68 000 décès au Covid en 2020 alors que notre approche donne une surmortalité de 42 000, ceci parce qu’on estime que d’autres causes de mortalité ont régressé, Cf l’article de Gilles Pinson et de France Meslé.
Le même article soutient en outre qu’il est faux de dire que les vieux meurent plus du Covid que les autres selon le schéma suivant :
Il n’y a de toute façon que 10 jeunes décès par an, le Covid n’en rajoute qu’un.
- Dans les adultes, il y 100 décès par an, le Covid en rajoute 10.
- Dans les vieux, il y a 1 000 décès par an, le Covid en rajoute 100. D’où une illusion d’optique selon laquelle ce sont surtout des vieux qui sont touchés.
Mais, ceci ne remet pas en cause le fait que ce sont bien les vieux qui pèsent le plus dans la mortalité covid, des personnes qui avaient une espérance de vie résiduelle faible, et qui devraient donc venir en moins de la mortalité d’aujourd’hui.
On pourrait néanmoins estimer qu’il est trop tôt pour faire ce genre de simulation, mais :
- ce n’est pas après coup qu’on a besoin de simulation
- au début de la pandémie, on ne s’est pas gêné pour nous gaver de prévisions apocalyptiques sur la base de simulation.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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