« Depuis un an et demi, il n’y a pas un mois où on n’a pas fini dans le rouge »

« Depuis un an et demi, il n’y a pas un mois où on n’a pas fini dans le rouge »

 

Avant d’entrer dans le réel de Marion, son mari et ses deux enfants, écoutons Aude Lancelin interroger le communiste (et dernier mao) Alain Badiou sur la situation actuelle.

Badiou évoque les divisions de la gauche, entre PS et PCF. En voici un exemple, cette fois-ci à l’intérieur du PS, quasiment laminé et défait avant même le combat de 2022.

 

Montebourg essaye de sauver les meubles, mais plus grand-monde ne croit les déserteurs du PS (Mélenchon en fait partie), qui ont plus de panache que de chances de renverser la situation actuelle, celle qui produit et fait souffrir de plus en plus de pauvres.

 

Cela fait quand même depuis 1983 que le PS – qui a saboté le PC – a abandonné le peuple pour devenir un parti de catégories sociologiques (on va la refaire, pour l’exemple : femmes, jeunes, homos, bobos, migrants) et donc renoncer au social pour le sociétal. D’où cette caricature de l’homo modernus, alias Emmanuelle Wargon, la techno qui est le pur produit de cette évolution « socialiste » néolibérale.

 

Le PS, le PCF, la gauche tout entière a été achetée, corrompue, et l’écologie, qui se reforme sur les restes de ces deux grands partis, est encore plus inféodée au Système que ses « parents ». Adieu production, adieu travail, adieu social, bonjour uberisation, bonjour précarité, bonjour débrouille. Un jour, on verra Yannick Jadot sur la scène du CRIF avec Kalifat qui lui lève le bras, autoritairement. En attendant Jadot, on a Greta, l’employée de la Banque en herbe.

 

Quant à l’écologie réelle, elle finit à la poubelle, sans passer par la case tri, dans le dos des naïfs qui y croient encore…

 

Tout est lié.

– La Rédaction d’E&R –


 

Avec un peu moins de deux smic par mois, Marion vit avec son mari et leurs deux enfants à Saint-Étienne (Loire). Si, en moyenne, le pouvoir d’achat des Français s’est accru constamment depuis 2014, cette famille continue de « tout compter, tout le temps ».

Marion s’éloigne du vieil ordinateur poussiéreux posé sur la table basse, profite du temps de chargement de la bécane noire pour aspirer une gorgée de thé, puis revient au clavier. Elle décale l’appareil d’un pouce – le câble du chargeur est capricieux. Patiente de nouveau. Ça y est ! Le solde de son compte bancaire apparaît enfin à l’écran : 631 euros. « Pas si mal », pour la fin de la première semaine d’octobre, conclut la trentenaire, tatouage sur l’arrière du bras et cheveux relevés en un chignon flou.

Ce rituel se répétera encore deux fois dans le mois, pour garder un œil sur les finances familiales. Pourtant, cette brune dynamique tient surtout les comptes dans sa tête. Avec deux salaires, l’un de 1 500 euros net (le smic est à 1 258 euros) et l’autre de 908 euros (pour un temps partiel), le budget de Marion et de son époux, Julien, parents de deux filles âgées de 6 ans et 8 ans, ne tolère aucun écart.

« Il n’y a pas un mois où on ne finit pas dans le rouge »

Côté logement, le couple dépense 302 euros chaque mois pour rembourser le prêt d’accession sociale sur vingt-cinq ans qui lui a permis de devenir propriétaire, en 2012, du premier étage d’une maison en lisière de Saint-Étienne (Loire). La localisation de la bâtisse, coincée entre l’autoroute et la voie ferrée dans un quartier modeste, n’est pas « idéale », concède Marion. Mais les mensualités du crédit pour cette « ruine » au charme de l’ancien (grandes fenêtres, parquet et cheminée dans le salon) étaient moins élevées que le loyer d’un T3. Et tant pis s’il faut tout refaire au fil des ans : électricité, isolation, peinture, sol de la cuisine, salle d’eau… Il y a deux ans, Julien et Marion ont d’ailleurs contracté un deuxième prêt pour remédier aux infiltrations de la façade – pour 130 euros par mois. Ils s’accommodent en revanche du lambris vert pomme qui orne l’escalier, ou du mur rouge du salon laissé par les anciens propriétaires.

Il faut ajouter à ces premières dépenses 284 euros mensuels de crédit, encore, pour la voiture achetée il y a deux ans ; 167 euros de gaz et d’électricité ; 160 euros de mutuelle ; 240 euros d’essence pour Julien, qui parcourt chaque jour en voiture 50 km aller-retour pour rejoindre la ludothèque où il travaille à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire) ; 60 euros d’assurances diverses ; 107 euros de taxe foncière ; 44 euros pour la box internet et 28 euros de forfaits téléphoniques ; 450 euros de courses et 32 euros de cantine, 134 euros de périscolaire pour garder les enfants car le couple travaille le soir et le samedi… « Depuis un an et demi, il n’y a pas un mois où on n’a pas fini dans le rouge », soupire Marion, elle aussi ludothécaire dans une commune du département.

« On se lève tous les matins pour aller travailler »

Du fait de son budget, la famille a banni les « achats plaisir » comme les livres ou les vêtements pour adultes, se prive de soins médicaux (dentiste pour lui, psy pour elle, qui se décrit pourtant en « burn-out »), renonce à changer avant Noël le frigo qui lâche après quinze ans de services, ne part en vacances que dix jours par an, l’été, en camping, et n’a jamais pu financer d’activités extrascolaires aux filles. Alors quand Marion voit les ministres défiler sur les plateaux télé en fanfaronnant sur la hausse du pouvoir d’achat, elle bout de rage.

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Marion et Julien vivent avec leurs deux filles au premier étage de cette maison de Saint-Etienne (Loire), ici le 8 octobre 2021

Mais les prix du gazole, de l’alimentation et de l’énergie n’ont eux cessé d’augmenter, réduisant d’année en année la part des revenus « disponibles » du couple. Et l’arrivée de leurs deux filles les a astreints à une frugalité plus grande encore. « On fait des efforts, on se lève tous les matins pour travailler et on a l’impression d’être dans une situation de plus en plus difficile », s’emporte Marion, qui se demande de quoi la famille pourra bien encore « se priver » avec la hausse annoncée des tarifs de l’électricité.

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À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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