Les Wargon, ou la fin du rêve français

Ils sont beaux, ils sont riches, ils sont célèbres, mais ils ne sont pas très gentils, et plus précisément, ils ne sont pas très gentils avec nous. Nous ? Eh bien les gentils Français, les Français pas très riches, car très travailleurs, et animés d’un esprit patriotique qui se transmet de génération en génération. Les Wargon voudraient changer la France, pour en faire un pays plus moderne, à leur image, jeune et qui réussi. D’accord, mais pour nous, les pauvres, les gentils, les sans-pouvoir, qu’est-ce que ça signifie ?

D’abord, les présentations : Emmanuelle, qui a un CV mondiliste de ouf, est ministre du Logement, et Dieu sait si le logement est important pour les Français, qui se débattent dans les affres de la crise économique qui est la définition toute simple du néolibéralisme.

Oh, pas crise pour tout le monde, car il y a désormais deux camps : ceux qui s’enrichissent et ceux qui s’appauvrissent, et il semble, comme la loi de Hubble pour les galaxies, que la distance entre les deux camps ne cesse de croître.

Dans son désir de régenter la vie des Français, Emmanuelle a fait une sortie pour le moins hasardeuse, et violente :

Même à l’intérieur du pouvoir néolibéral, par exemple Nicolas Beytout, on a réagi vivement :

Le Figaro résume l’affaire :

L’idéal des Français, c’est la maison individuelle, mais pas celui de la ministre du Logement semble-t-il. Trois quarts d’entre eux la plébiscitent, selon une consultation que le ministère du Logement a menée. Si possible avec un jardin, une terrasse ou un balcon. Mais, seulement 55 % des propriétaires (58 % des Français) en possèdent une. Le rêve se confronte souvent à la dure réalité : les prix sont si chers que beaucoup de ménages ne peuvent pas s’offrir leur logement idéal.

Une aspiration renforcée par la crise du Covid. Les Français veulent faire de leur logement un cocon, quitte à ce que les villes s’étalent. Au grand dam du gouvernement qui soutient, au contraire, la densification des villes. Et la ministre du Logement, qui veut voir fleurir les logements collectifs, l’a fait savoir aux professionnels. Pour Emmanuelle Wargon, les maisons individuelles, « ce rêve construit pour les Français dans les années 70 », « ce modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture pour les relier », sont un « non-sens écologique, économique et social », a-t-elle déclaré dans un discours jeudi. « Le modèle du pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse », a déclaré la ministre.

Voilà pour Emmanuelle, qui a rétropédalé, mais le mal était fait : des millions de Français qui aspirent à la maison individuelle ont cru qu’Emmanuelle voulait détruire leur rêve, sous un prétexte écologique, et qu’elle voulait les foutre de force dans des logements collectifs. Quel malentendu ! Alors qu’Emmanuelle pense le contraire e ce qu’elle a dit, regardez :

On peut lui faire confiance, c’est quand même un ministre, merde. L’affaire Wargon 1 est close.

De son côté, Mathias, le soignant qui a insulté pendant des mois le Pr Raoult, et qui voit des antisémites partout, a lui aussi dérapé dans la semoule. Pour ceux qui n’ont pas suivi l’affaire Wargon 2, on vous remet le film :

Décidément, ces Wargon, qui incarnent la réussite, la beauté, la jeunesse et notre avenir, sont l’objet de bien des caricatures et de malentendus ! Ils insultent globalement le Pr Raoult – qui représente tant pour les Français soucieux de leur santé et d’une santé publique non corrompue par le Big Pharma – et les travailleurs qui rêvent d’avoir un jour une maison, mais c’est pour notre bien.

Que justice leur soit rendue ici. Et zut à tous les jaloux !

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation