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par Christelle Néant.
Deux jours après l’enlèvement d’un observateur de la RPL (République populaire de Lougansk) au sein du CCCC (Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu) par des soldats ukrainiens, près de Zolotoye, tant l’Ukraine que l’OSCE sont mises sous pression à la fois par la Russie et par la population du Donbass, pour que Kiev libère son prisonnier.
Rappel des faits. Le 13 octobre 2021 au matin, un groupe de sabotage-reconnaissance ukrainien a capturé un observateur de la RPL au sein du CCCC près de Zolotoye alors que ce dernier surveillait le nettoyage de la route dans la zone de désengagement.
Très vite, l’Ukraine a essayé pitoyablement de justifier cet enlèvement en disant que l’homme était prétendument armé (ce qui est totalement faux, ces observateurs sont non-armés), puis qu’il espionnait les positions ukrainiennes dans la zone de désengagement, ce qui est là aussi faux, l’homme avait bien assez à faire à surveiller le respect du cessez-le-feu pendant que les employés de la société Lougansk Avtodor nettoyaient la route. Kiev a aussi essayé une fable sur le fait serait soupçonné d’un crime commis en 2010.
Si l’Ukraine essaye de justifier cette ignominie, c’est parce qu’avec cette provocation, Kiev a franchi toutes les lignes rouges, compromettant même la possibilité d’une réunion au Format Normandie au niveau ministériel, d’après les informations de la chaîne Telegram ukrainienne, Legitimny.
« Notre source au sein du cabinet présidentiel rapporte que la partie russe fait pression sur eux pour libérer le gars de RPL qui est prétendument membre du CCCC, détenu par le SBU. Le SBU l’accuse d’espionnage. Ils disent que le ministère russe des Affaires étrangères refuse même d’organiser une réunion des ministres des Affaires étrangères du Format Normandie tant que l’Ukraine n’a pas libéré le prisonnier. Les négociations se déroulent au plus haut niveau. Pour notre cabinet présidentiel, c’est une question de principe, si nous libérons le prisonnier, cela peut peut-être considéré comme une trahison. Par conséquent, les fonctionnaires du cabinet présidentiel feront plier les Russes », écrit l’administrateur de la chaîne.
Il faut croire que le manque d’intelligence frappe autant les administrateurs de chaîne Telegram que les fonctionnaires ukrainiens. Car croire que la Russie va « plier » sur cette affaire, alors que l’homme enlevé, né à Altchevk (en RPL) est un citoyen russe, et qu’avec cette action, l’Ukraine a franchi toutes les lignes rouges, c’est vraiment prendre les officiels de Moscou pour des buses.
D’ailleurs le message se poursuit en disant que la Russie refusera toute autre alternative que la libération pure et simple du représentant de la RPL au sein du CCCC.
« Il existe un autre cas de figure, un échange rapide de personne à personne, mais les Russes ne veulent pas non plus faire de concessions sur cette question, car cela constituera un précédent où nos forces de sécurité pourront constamment détenir des membres « intouchables » du CCCC, les accusant d’espionnage et de sabotage-reconnaissance, ce qui alimentera rapidement le fonds d’échange. Les négociations sont en cours », conclut le message.
Maintenant qu’elle a commis l’impensable, l’Ukraine est incapable de se sortir la tête haute du bourbier dans lequel elle s’est plongée avec cette provocation. Et les seules alternatives qui lui restent sont : 1) assumer la honte et rendre rapidement le prisonnier, ou 2) assumer l’escalade de la situation dans le Donbass, et la multiplication des morts de soldats ukrainiens, avec le risque que le conflit reparte comme en 14.
Car tant du côté de la Russie, que de celui des républiques du Donbass, il est hors de question de plier face à de telles méthodes.
La RPL a ainsi annulé toutes les garanties de sécurité accordées à l’Ukraine pour des réparations sur la ligne de front, restreint le mouvement des patrouilles de la MSS de l’OSCE, et refuse de négocier toute autre problème avec l’Ukraine que la libération du représentant de la RPL au sein du CCCC.
Et si vous vous demandez pourquoi l’OSCE est punie est la même enseigne que l’Ukraine, c’est que l’organisation s’est montrée une fois de plus totalement inutile. Et là ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
En effet, suite à ce qui s’est passé, la RPD (République Populaire de Donetsk) et la RPL ont demandé à l’OSCE d’agir et de dénoncer les actions de l’Ukraine. Une tache simple, que l’OSCE a pourtant été incapable d’accomplir correctement.
Face à ce qui est ni plus ni moins qu’un acte terroriste, et une violation totale de tous les accords signés par l’Ukraine, l’OSCE s’est en effet fendu d’un communiqué de presse d’une nullité affligeante.
« La réunion a été informée d’un incident qui s’est produit dans la zone de désengagement de Zolotoye-Pervomaisk. S’il est important d’éviter toute nouvelle escalade à ce stade, tout doit être mis en œuvre pour que de tels incidents ne se reproduisent pas à l’avenir », peut-on lire dans le communiqué.
L’enlèvement d’un observateur du CCCC est simplement qualifié « d’incident », il n’y a aucune condamnation de l’Ukraine pour cet acte ignoble ni aucune exigence de libérer l’observateur. Je doute que le communiqué aurait été de cette teneur si cela avait été un de LEURS observateurs qui avait été ainsi enlevé sur la ligne de front !
Ce communiqué de presse déplorable a mis le feu aux poudre en RPD, où les habitants en ont plus qu’assez de cette mission de surveillance de l’OSCE qui ne fait pas son travail. Résultat ce matin, des habitants de Donetsk se sont rassemblés devant l’hôtel où sont logés les observateurs de l’OSCE, et ont installé un piquet de grève sur le parking, empêchant les observateurs de prendre leurs voitures.
Voir le reportage en russe de News Front :
« Cet homme faisait son travail, observait et ne menaçait personne, mais il a été enlevé par un groupe de sabotage-reconnaissance ukrainien. Et le personnel de l’OSCE n’a pas voulu faire son travail et a simplement fermé les yeux, et continue de fermer les yeux sur cet arbitraire », déclare Mikhaïl, participant au piquet de grève.
Les gens sont restés toute la journée devant l’hôtel avec des pancartes où on pouvait lire « Nous sommes fatigués de subir les actions illégales des forces armées ukrainiennes », « OSCE, remplis ton mandat ! » et d’autres. Ils scandaient également « Liberté pour Andreï ! ».
Et ils comptent bien revenir tous les jours devant l’hôtel où sont logés les observateurs de l’OSCE jusqu’à ce qu’Andreï Kossiak soit libéré, comme l’ont indiqué plusieurs manifestants.
« Nous sommes prêts à rester ici jusqu’à ce qu’Andreï soit libéré », a déclaré Nikolaï, un des chefs de la manifestation, qui n’a pas exclu l’installation d’un village de tentes près de l’hôtel de l’OSCE afin de pérenniser la manifestation.
« La capture par Kiev d’un représentant de la RPL au sein du CCCC est le résultat de l’inaction de l’OSCE et des actions de plus en plus provocatrices qui ont lieu avec leur consentement tacite. C’est un acte effronté, un homme a été fait prisonnier alors qu’il travaillait et il est maintenant torturé. C’est inacceptable et notre patience est à bout. L’OSCE devrait déjà prendre certaines mesures pour faciliter la libération d’Andrei », a déclaré Oksana, une des manifestantes.
La police de la RPD était sur place pour s’assurer que la manifestation restait non violente, mais les forces de l’ordre n’ont même pas cherché à disperser la foule qui s’était rassemblée devant l’hôtel.
Il faut dire que les autorités de la RPD sont au diapason de la population qui en a assez de l’inaction de l’OSCE. La ministre des Affaires étrangères de la RPD, Natalia Nikonorova a ainsi dénoncé l’inaction de l’OSCE dans ce dossier, et a mis en garde l’organisation sur le risque d’escalade brutale de la situation si elle ne réagit pas de façon ferme, et ne condamne pas les actes de Kiev.
Il semble en tout cas que contrairement à l’OSCE, la Russie a adopté une position tellement ferme et inflexible, que les autorités ukrainiennes se retrouvent à discuter aujourd’hui de ce dossier au plus haut niveau, si on en croit la chaîne Telegram Legitimny.
« Notre source rapporte que la réunion du Conseil de Sécurité Nationale et de Défense [qui doit avoir lieu ce soir – NDLR] abordera la question liée à la détention par le SBU d’un « militaire de la RPL » portant l’insigne du CCCC sur la ligne de contact. En raison de cette situation, les réunion du Format Normandie et du Groupe de Contact Trilatéral sont retardées. Par exemple, la RPL a déjà retiré les garanties de sécurité données à l’Ukraine au sein du CCCC pour le travail près de la ligne de contact jusqu’à ce que Kiev rende son officier. Comme l’explique notre source, cela menace d’aggraver le conflit dans le Donbass », peut-on lire dans un message.
Si l’Ukraine ne rend pas rapidement l’observateur de la RPL au sein du CCCC enlevé près de Zolotoye, il est en effet à craindre que la situation militaire dérape dans le Donbass. Mais ça Kiev aurait dû y réfléchir avant, et l’OSCE aurait dû réagir il y a bien longtemps concernant les provocations de l’Ukraine pour éviter qu’on en arrive là.
source : https://www.donbass-insider.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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