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par Alexandre Lemoine.
La déclaration de Donald Trump que la Russie et la Chine ont pu accéder en Afghanistan aux hélicoptères Apache américains abandonnés a surpris à la fois Moscou et Washington. Plus tôt, cette information avait déjà été démentie par le porte-parole du Pentagone. Selon la version officielle, aucun Apache n’a été laissé en Afghanistan. Aucun hélicoptère n’est non plus apparu sur de nombreuses photos et vidéos des extrémistes avec leurs trophées.
Le fait est qu’au moment de la chute du gouvernement en Afghanistan, il n’y avait tout simplement pas de matériel ou d’armement qui puisse susciter l’intérêt des renseignements militaires étrangers.
Les appareils les plus curieux dont les extrémistes se sont emparés étaient sept anciens hélicoptères à rotor en tandem CH-46E Sea Knight. Mais ils avaient plutôt une valeur de musée que technologique. Bien que ces appareils aient subi plusieurs modernisations, ils se souviennent encore de l’évacuation des Américains de Saïgon (Vietnam) en 1975.
Il est tout à fait possible que ces aéronefs américains étaient dotés de systèmes de navigation modernes et de liaison numérique cryptée. Mais le personnel américain disposait de plusieurs jours pour retirer les équipements sophistiqués ou secrets.
Pour se familiariser aujourd’hui avec le matériel aérien mis à disposition des alliés afghans, il n’est pas du tout nécessaire de pénétrer sur le territoire contrôlé par les talibans. Sa majeure partie a été envoyée dans les pays voisins en août. Mais ce matériel ne représente pas un grand intérêt. L’armée de l’air afghane était munie d’appareils bon marché construits sur la base de modèles civils très accessibles.
Selon les informations officielles, 22 avions et 24 hélicoptères des forces gouvernementales afghanes ont atterri en Afghanistan. Notamment des hélicoptères américains de reconnaissance MD-530F Cayuse Warrior, qui pèsent moins de 1,5 tonne et ont des racines civiles. Il est également difficile d’étonner quelqu’un par des hélicoptères de transport Sikorsky UH-60 Black Hawk, des appareils aussi répandus que la gamme russe Mi-8 et Mi-17.
Il n’y a pas d’informations détaillées sur les « visiteurs » au Tadjikistan, un allié de la Russie dans le cadre de l’Organisation du Traité de Sécurité collective (OTSC). L’arrivée d’au moins 12 avions d’attaque légers Cessna AC-208 Combat Caravan et d’un avion de reconnaissance Pilatus PC-12NG y a été rapportée. Ces aéronefs suisses étaient en service dans les forces spéciales afghanes. Mais ils ne représentent aucun intérêt en soi. Plusieurs versions civiles sont utilisées en Russie dans le secteur privé.
Les équipements de reconnaissance des Pilatus afghans conviennent pour une guerre contre la guérilla, mais rien de plus. Ils se limitent aux bonnes caméras infrarouges et aux appareils ordinaires d’interception radio.
Les pilotes et militaires afghans, qui ont fui à l’étranger avec leur matériel, se sont réfugiés dans des bases américaines. Et rien n’a été rapporté concernant le sort de ce matériel. Il n’a pas été rendu aux talibans ni envoyé aux États-Unis. Il est tout à fait possible que des spécialistes chinois et russes aient déjà eu la possibilité de l’inspecter. Mais c’est une pratique normale.
Les États-Unis ont créé une escadrille d’étude spéciale pour laquelle ont été acquis des chasseurs MiG-17, MiG-21 et même des MiG-23 à travers le monde. Après la chute de l’URSS, Washington a continué d’acheter du matériel militaire soviétique pour le tester. Ils ont réussi à mettre la main sur des chasseurs Su-27 d’Ukraine et des chars T-80U de Corée du Sud.
Après la victoire dans le conflit armé en Ossétie du Sud en août 2008, les militaires russes ont pu se familiariser avec du matériel étranger en service en Géorgie. Parmi les trophées se trouvaient des véhicules blindés turcs, des chars T-72 modernisés par Israël et des véhicules de combat d’infanterie ukrainiens. Ainsi que plusieurs véhicules tout-terrain américains HMMWV avec des systèmes de transmissions. Bien évidemment, personne n’a cherché à les copier, mais les caractéristiques et les capacités opérationnelles ont été attentivement analysées.
La vision du monde contemporain de Donald Trump semble obsolète. La Chine est restée plus longtemps que l’URSS dans une phase de reproduction minutieuse et de production sous licence de modèles étrangers. Mais même Pékin est déjà passé au développement national de pratiquement tout l’éventail de matériel militaire. C’est pourquoi même un Apache en parfait état de marche entre ses mains n’aurait certainement suscité aucun intérêt. Et tout l’arsenal des forces afghanes est encore moins capable de susciter aujourd’hui le moindre intérêt et d’inciter les militaires à le tester sur un polygone.
source : https://www.observateurcontinental.fr
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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