-
Campagne de dons Octobre 2021
Chers amis lecteurs. Nous lançons une nouvelle campagne de dons pour ce mois d’Octobre et nous comptons sur vous pour nous aider à continuer notre travail de réinformation. Comme vous le savez, les sites alternatifs comme Réseau International se voient de plus en plus interdire l’accès aux plateformes publicitaires. Aussi, votre aide est cruciale pour nous permettre de résister aux pressions de toutes sortes que Big Tech exerce sur nous. Faites un don.
170,00 € donated
par Mohamed El Bachir.
Une cuillère rouillée comme arme pour gagner la liberté.
Le 24 juin 2021, Nizar Bitat, militant des droits humains et dénonciateur de la corruption qui sévit en Cisjordanie meurt quelques heures après son arrestation par la sécurité palestinienne.
Le 6 septembre 2021, six Palestiniens s’évadent de la prison israélienne de Gilboa.
À l’aide d’une cuillère rouillée, ils ont creusé un trou aboutissant à des passages souterrains. Cinq membres du dihad islamique et un dirigeant éminent de la Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa, une branche armée de la jeunesse du Fath dont l’un des premiers dirigeants fut Marwan Barghouti. Arrêté en Cisjordanie en 2001 par l’armée occupante et condamné à perpétuité. À noter que les sensibilités politiques des évadés n’ont eu aucun impact dans le projet de « construction du tunnel » de la liberté.
A contrario, les dirigeants de l’Autorité nationale palestinienne (ANP) et ceux du Hamas sont dans l’incapacité de s’entendre sur l’essentiel, à savoir, faire front face à l’occupation sioniste. Une occupation contre laquelle les six évadés ont mené la résistance. Aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza.
Pourtant, côté Gaza comme côté Cisjordanie, les populations vivent dans des prisons à ciel ouvert. Certes, les conditions de vie à Gaza sont beaucoup plus dures. Mais côté Cisjordanie, les expropriations, c’est à dire la colonisation rampante de la Cisjordanie, y compris à Jérusalem font de beaucoup d’habitants des locataires éphémères.
Bref, les six évadés palestiniens, repris par l’armée d’occupation donnent aux dirigeants palestiniens de Gaza et de Cisjordanie une leçon en leur rappelant à travers leurs actes que les Palestiniens ont « trois mots d’ordre : l’unité nationale, la mobilisation nationale et la libération ». (Charte nationale de l’OLP ; article 11).
Concernant la libération nationale, l’ANP sous l’autorité de Mahmoud Abbas est, depuis 2005 pour le moins, dans une situation ambiguë. En effet, on ne peut pas en même temps collaborer avec l’occupant sur le plan sécuritaire conformément aux Accords d’Oslo (1993) et exiger un État palestinien avec Jérusalem-est comme capitale pendant que la force occupante continue la colonisation de la Cisjordanie.
À n’en pas douter, l’article 8 de la Charte de l’OLP est toujours d’actualité. En effet, cet article stipule que « la phase historique que traverse actuellement le peuple palestinien est caractérisée par la lutte nationale pour la libération de la Palestine. De ce fait, les dissensions entre les forces nationales palestiniennes sont d’une importance secondaire et doivent être résolues eu égard à la contradiction fondamentale qui existe entre les forces du sionisme et de l’impérialisme, d’un côté, et le peuple palestinien arabe, de l’autre »[1].
En Palestine, rien de nouveau !
Certes, M. Abbas a déclaré à l’Assemblée générale de l’ONU, le 23 septembre 2021, qu’ Israël a « un an pour se retirer des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-est » tout en ajoutant que « si nous n’y parvenons pas, alors à quoi bon maintenir la reconnaissance d’Israël sur la base des frontières de 1967 ? »
Une telle déclaration devant l’Assemblée générale de l’ONU implique l’inscription de la lutte politique de la population palestinienne à Gaza et en Cisjordanie dans l’esprit de l’article 8, cité ci-dessus. Dans un an, pour rester en cohérence avec sa propre déclaration, M. Abbas aboutira à la conclusion suivante : les Accords d’Oslo furent une erreur stratégique. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer à la réponse des dirigeants sionistes.
Un plan « Abraham » pour les Palestiniens
Les États-Unis et l’entité sioniste préparent un nouveau plan pour le peuple palestinien dans le cadre de la normalisation. Et comme on vient de fêter l’anniversaire du sommet des Accords d’Abraham sous les auspices des États-unis, appelons ce plan qui est en préparation avec la collaboration de certains proches de M. Abbas, le « plan Abraham ».
Et c’est le premier ministre de l’entité sioniste, Naftali Bennett qui, en avouant être, « choqué comme israélien et juif de savoir qu’un travailleur palestinien doit se lever chaque jour à trois heures du matin, et faire la queue pour prendre son travail à Tel-Aviv à 7 heures du matin » donne en filigrane l’idée centrale de ce plan. Choqué, certes, mais le 30 juillet 2013, ministre de l’Économie et chef du Foyer juif, il déclara : « …Tuer tous les terroristes attrapés par les autorités plutôt que de les mettre en prison… J’ai tué beaucoup d’Arabes, aucun problème avec ça… ».
Point de commentaire !
Pour répondre à la question palestinienne, le premier ministre Naftali Bennett résume ce plan « Abraham » en quelques mots: dissoudre cette question dans un conflit régional tout en réduisant le problème politique à une simple réponse sociale et économique.
En effet, sur la question nationale palestinienne, c’est le ministre de la Défense,Benny Gantz, qui répond à M. Abbas : « il grimpe un arbre immense dont il va être difficile de redescendre ».
En revanche sur la question sociale et économique, le ministre précise qu’il est nécessaire « de reconnaître que le seul moyen de gérer cette réalité [palestinienne] est de développer la sécurité, de développer l’économie et de renforcer la gouvernance de l’Autorité palestinienne »[3].
Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid ne dit pas autre chose en annonçant « un plan économique pluriannuel à Gaza en échange de la sécurité »[5].
Mais il est important de souligner que dans l’entourage de M. Abbas, des responsables palestiniens abondent dans le même sens en qualifiant les propos de Lapid comme étant un « nouvel accord d’Oslo… Il pourrait sauver Gaza… »[5].
D’État point mais des enclaves reliées par des corridors avec Gaza comme ouverture vers la mer sous l’autorité d’une administration autonome palestinienne. Éligible pour faire État.
Alors pourquoi plan « Abraham » ?
En écho aux déclarations de M. Abbas à l’ONU, le premier ministre N. Bennett a répondu en occultant la question palestinienne. Mais seulement en apparence !
Puisqu’il n’a pas hésité à dénoncer les organisations palestiniennes, le djihad islamique et le Hamas comme étant des groupes terroristes. Citons à ce sujet ses propos : « alors qu’Israël s’efforce de faire le bien, nous ne pouvons pas perdre de vue un seul instant ce qui se passe dans notre région. Israël est littéralement encerclé par le Hezbollah, les milices chiites, le djihad islamique et le Hamas ».
Un préliminaire pour dénoncer l’Iran comme étant la menace principale pour toute la région. Il va de soi que les monarchies du Golfe, les signataires des Accords d’Abraham et les États-unis ne peuvent qu’acquiescer. À n’en pas douter, la question palestinienne est à l’ordre du jour dans certaines chancelleries arabes mais pas selon les désirs de M. Abbas. Et parions que dans le cadre des Accords d’Abraham, pour « sauver Gaza » et « renforcer la gouvernance de l’Autorité palestinienne »[3], le « nouvel accord d’Oslo » présuppose la pacification de cette bande côtière… Avec l’aide de l’État égyptien ?
Déjà, en gelant les avoirs de sociétés liées au Hamas, les autorités soudanaises ont apporté leur part dans cette pacification… Tout indique que l’espoir pour le peuple palestinien prend la direction de l’Iran et de la résistance arabe dont le Hezbollah …
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International