par Andrey Kots.
La Serbie a averti qu’elle était prête à envoyer des troupes au Kosovo au milieu d’une impasse d’une semaine à la frontière. Le président Aleksandar Vucic a déclaré que si l’OTAN ne faisait rien, il prendrait des mesures extrêmes et répondrait avec force aux pogroms dans les zones de résidence des Serbes du Kosovo. Ce qui se passe dans la région est couvert par RIA Novosti.
Conflit sur les chiffres
Aleksandar Vučić a appelé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Apparemment, rien de concret n’a été convenu. Dans une interview à la télévision locale, le président n’a pas caché son irritation : « Pendant sept jours, l’Occident était indifférent, mais il a commencé à s’exciter lorsque la Serbie a montré qu’elle ne permettrait pas les pogroms. Ils ont cru que je plaisantais ».
Il faisait référence à la réaction très nerveuse des pays de l’OTAN à la décision de Belgrade de faire décoller des avions de combat.
Les tensions à la frontière entre la Serbie et le Kosovo partiellement reconnu se sont intensifiées depuis lundi dernier. Pristina a exigé que les Serbes vivant dans la république changent leurs plaques d’immatriculation pour celles du Kosovo. En réponse, ils ont organisé des manifestations pacifiques près des postes-frontières de Jarinje et Brnjak, et ont bloqué la circulation des camions sur les autoroutes reliant la Serbie au Kosovo.
Pristina a déployé les forces spéciales du Ministère de l’Intérieur, au moins 350 soldats et des dizaines de véhicules blindés. Les forces de sécurité ont lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Il n’y a bien sûr eu aucune réaction de l’OTAN et de l’UE.
Le week-end dernier, Belgrade a pris l’air avec des avions de chasse MiG-29 et des hélicoptères d’attaque Mi-35 achetés à la Russie. Les avions, armés de missiles air-sol, ont survolé à très basse altitude le poste de contrôle de Jarinje. Cette fois, l’OTAN a réagi.
« L’Alliance de l’Atlantique Nord insiste sur une désescalade immédiate dans le nord du Kosovo », a déclaré la porte-parole du bloc, Oana Lungescu. Nous appelons Belgrade et Pristina à faire preuve de retenue, à éviter toute action unilatérale et à revenir au dialogue. En tout état de cause, les forces internationales de la KFOR continueront à assurer la sécurité et la stabilité dans la région.
Transfert de troupes
L’Ambassade de Russie à Belgrade, pour sa part, a noté que les dirigeants serbes ont agi de manière responsable et légale. Selon les diplomates, le conflit a été provoqué par Pristina. Dimanche, le chef de la mission diplomatique, Alexander Botsan-Kharchenko, et l’attaché militaire, le général de division Alexander Zinchenko, ont visité la frontière. Ils étaient accompagnés du ministre serbe de la Défense, Nebojš Stefanović.
« Nous voulons informer nos amis de la situation, de ce qui se passe, pour montrer que la Serbie respecte les accords internationaux et agit dans le cadre légal », a déclaré M. Stefanovic, cité par le service de presse du ministère de la défense de l’État des Balkans. Pour désamorcer la situation, Pristina doit retirer les troupes de la ligne de contact. Il est impossible de négocier avec ceux qui ne respectent aucun accord et cherchent à déstabiliser pour expulser les Serbes du nord du Kosovo.
Le ministre a également demandé au bureau du procureur serbe d’ouvrir des dossiers contre des policiers kosovars et de vérifier si des actes de terreur ont été commis contre des Serbes ces derniers jours. Le vice-ministre de la défense, Aleksandar Vulin, a souligné que Belgrade était prêt à faire face aux provocations du Kosovo, bien qu’il ne souhaite pas une escalade du conflit.
De nombreuses vidéos circulant sur les médias sociaux serbes montrent des équipements militaires, notamment des chars, circulant sur les routes. Il s’agit vraisemblablement des chars T-72MS modernisés livrés par la Russie l’année dernière. Selon les médias locaux, les véhicules sont déplacés vers Raška, à dix kilomètres de la ligne administrative avec le Kosovo. Selon les journalistes, cela dure depuis plusieurs jours.
Tant qu’il n’y a pas de guerre
Pour l’instant, la situation reste dans le cadre légal. Le bureau du procureur serbe vérifie la légalité des actions violentes des unités spéciales du Kosovo contre les Serbes.
« Dans les prochains jours, le bureau du procureur examinera s’il y a des raisons d’engager des poursuites contre les unités spéciales du ROSU, qui ont commis divers crimes contre les Serbes dans notre province méridionale », a déclaré le ministre de la Défense, Nebojsa Stefanovic. « Nous informerons toutes les instances internationales de ce qui se passe au Kosovo-Metohija et des raisons pour lesquelles les règles internationales, la résolution des Nations unies et l’accord de Bruxelles ne sont pas respectés ».
Selon lui, depuis huit ans, Pristina n’a pas respecté l’accord conclu dans le cadre du dialogue avec Belgrade sous les auspices de l’UE sur la formation de la Communauté des communautés serbes avec des droits d’autonomie dans la province. Le ministre a déclaré que la police sévissait contre les Serbes qui ont placé des symboles serbes au Kosovo.
« Nous n’avons détenu personne, nous ne sommes pas entrés dans le nord de la province, nous n’avons pas brandi d’armes au Kosovo-Metohija et nous n’avons pas fait un seul pas qui pourrait accroître la tension », a souligné M. Stefanovic. « Dans le même temps, il y a une action de Pristina dans le nord, dont le seul but est de déstabiliser et de menacer le peuple serbe ».
Pour rappel, la province autonome du Kosovo-Metohija a déclaré son indépendance unilatérale en février 2008 et s’efforce activement de rejoindre les organisations internationales, notamment l’UNESCO et Interpol. Le Kosovo n’a pas été reconnu par plus de 60 pays, dont la Russie, l’Inde et la Chine, ainsi que par cinq États de l’UE.
Bien que Belgrade ait tacitement accepté l’indépendance du Kosovo, personne ne l’a officiellement confirmée. Fin juin, la Serbie a effectué des manœuvres « Lightning Strike » sur huit terrains d’entraînement, impliquant plus de 15 000 soldats. En particulier, la deuxième brigade de troupes terrestres, actuellement déployée dans la zone de confrontation, a été impliquée.
source : https://ria.ru
traduit par Avic pour Réseau International
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