Quelques pays ont commencé à administrer une troisième dose de vaccin contre la COVID-19 à leur population. Le Québec s’apprête à l’offrir à ses aînés vivant en milieux fermés. Que pensent les scientifiques de cette troisième dose ?
Membre du Comité sur l’immunisation du Québec, le Dr Gaston De Serres explique que l’une des raisons qui ont motivé une telle recommandation au gouvernement du Québec est la baisse d’immunité contre la COVID-19 six mois après la seconde dose du vaccin, baisse qui a été observée dans certaines études menées dans d’autres pays, comme Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis. « Même si nous ne disposons pas de données ici, au Québec, sur le maintien de l’efficacité du vaccin chez les personnes en CHSLD et en RPA, les données publiées ailleurs ainsi que la remontée des éclosions en CHSLD et en RPA depuis quelques semaines nous ont incités à recommander cette troisième dose en prévention », explique-t-il.
Autre raison invoquée : le grand âge et la grande fragilité des personnesvivant dans les CHSLD et les RPA. « Chez ces personnes fragiles, l’infection [la COVID-19] peut s’avérer plus grave que chez les personnes plus jeunes et en bonne santé, fait-il remarquer. Il faut aussi se rappeler que l’efficacité du vaccin n’est pas de 100 %. Si quelqu’un introduit le virus dans un de ces milieux fermés, il y aura des personnes vaccinées qui développeront l’infection et certaines d’entre elles pourront souffrir d’une infection grave et en mourir parce que ce sont des gens tellement frêles qu’une infection peut être suffisante pour les tuer. »
Décision « prudente »
Pour sa part, le Dr Don Vinh rappelle qu’une troisième dose est absolument nécessaire pour les personnes immunodéprimées, greffées, sous dialyse ou souffrant d’un cancer d’abord qui développent une protection immunitaire plus faible à la suite de la double vaccination que la population générale.
La décision d’offrir une troisième dose de rappel également aux aînés est « prudente », croit-il, compte tenu de « la transmission communautaire [du virus] qui demeure élevée », « des éclosions dans les CHSLD et les RPA » et « des données nous venant d’autres pays qui indiquent une diminution des niveaux d’anticorps avec le temps ».
L’efficacité du vaccin n’est pas de 100 %. Si quelqu’un introduit le virus dans un de ces milieux fermés, il y aura des personnes vaccinées qui développeront l’infection et certaines d’entre elles pourront souffrir d’une infection grave et en mourir.
Le Dr Vinh relève par ailleurs que « l’administration d’une troisième dose aux personnes qui ont été adéquatement vaccinées ne changera toutefois rien pour celles qui ne sont pas vaccinées ». « Parmi les personnes âgées de 60 ans et plus qui sont hospitalisées en raison de la COVID-19 dans notre hôpital [le CUSM], presque 95 % ne sont pas vaccinées », souligne-t-il.
Les experts s’accordent toutefois pour dire que cette troisième dose de rappel n’est pas justifiée pour l’ensemble de la population, car la double vaccination demeure très efficace contre les formes graves.
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