Quelques jours après avoir reçu une première dose de vaccin Pfizer, Quentin Caron, 18 ans, entre en réanimation à l’hôpital de Narbonne. Le jeune Audois est victime d’une myocardite. Sa mère, Céline, témoigne «pour que ça n’arrive pas à d’autres enfants».
Publié le 28/07/2021 à 06h31 • Mis à jour le 28/07/2021 à 18h56
Le 8 juillet dernier, Céline Caron a cru perdre son fils de 18 ans. Vacciné contre le Covid avec une première dose de Pfizer, Quentin se plaint de maux de tête et de thorax. Après quatre jours d’une douleur grandissante, sa mère décide de l’emmener aux urgences. Il restera 8 jours à l’hôpital, dont 3 en réanimation.
Quentin se plaignait de douleurs, mais on nous avait dit que ça pouvait être des effets secondaires du vaccin. Il jouait avec son frère quelques heures avant que je l’emmène aux urgences. Je crois que j’ai eu comme un sixième sens. Si on avait attendu le lendemain, il ne serait peut-être plus là.
Céline Caron, maman de Quentin
La responsabilité du vaccin “fortement suspectée”
Une fois à l’hôpital de Narbonne, le diagnostic est posé : Quentin souffre d’une myocardite, une inflammation du muscle cardiaque. Selon le compte-rendu médical, que France 3 Occitanie a pu consulter « l’imputabilité du vaccin est fortement suspectée ». « L’avis de l’ensemble de l’équipe de cardiologie de l’hôpital de Narbonne s’accorde pour conseiller d’éviter la deuxième dose, puisque la relation de cause à effet semble très probable ».
L’ARS Occitanie n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.
Ni Quentin, ni son frère de 16 ans, vacciné le même jour, ne recevront donc leur 2ème dose.
Cette complication ou effet indésirable rare, chez les jeunes adultes, est connue et documentée. La myocardite est causée, la plupart du temps, par une infection virale.
81 cas de myocardie suite à une injection vaccinale anti-covid ont été recensés en France depuis le début de la vaccination en décembre 2020. 64 cas après l’injection du sérum Pfizer, 7 après une vaccination Moderna et 10 après de l’Astrazeneca. Les symptômes survenant dans la majorité des cas dans les 14 jours suivant la 2e injection, sur des hommes jeunes. Et 80% de ces cas ont eu une évolution favorable.
Depuis le 9 juillet 2021, le comité de sécurité de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a conclu, après avoir analysé 145 cas de myocardite en Europe, que la myocardite et la péricardite pouvaient survenir dans de très rares cas après la vaccination. La Commission a donc recommandeédonc d’inscrire la myocardite et la péricardite parmi les nouveaux effets secondaires dans la fiche produit de ces vaccins, accompagnée d’une mise en garde pour sensibiliser les professionnels de santé.
Selon les autorités de santé, “cet effet indésirable reste rare et son évolution sur le patient est favorable. Il ne remet pas en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin”. Le suivi du signal de myocardite, en particulier dans la population jeune, se poursuit. Ces cas sont signalés à l’EMA, l’Agence européenne des médicaments et partagés dans le cadre de l’évaluation européenne.
Quentin, avec une réaction 4 jours après sa 1ère dose est un cas très rare.
Aujourd’hui, Quentin va mieux, mais n’a pas retrouvé sa vie d’avant. « C’était un jeune en parfaite santé et très sportif. Aujourd’hui, il est très fatigué, et aussi très choqué. Quand on passe à côté de la mort à 18 ans, ça laisse des marques », souffle sa maman, enseignante à Narbonne.
Durant 3 mois, le jeune homme est sous traitement et doit éviter toute activité qui sollicite trop son cœur. Un IRM de contrôle révèlera ensuite la présence de séquelles ou non.
“J’ai failli tuer mon fils”
C’est moi qui ai pris rendez-vous pour la vaccination de mon fils, j’ai l’impression que j’ai failli le tuer… Je me sens coupable d’avoir écouté le gouvernement sans m’être assez renseignée.
Céline Caron, maman de Quentin
En colère et inquiète, Céline Caron espère que son témoignage puisse éviter que cette situation ne se répète. « On nous dit que les jeunes doivent se faire vacciner, mais il faudrait être sûr qu’il y ait moins de risque dans le vaccin que dans le Covid lui-même pour cette classe d’âge. Et aujourd’hui, ce n’est pas le cas », s’inquiète l’enseignante.
La vaccination des mineurs
Ce mardi 27 juillet, le Sénat s’est prononcé contre l’instauration d’un pass sanitaire pour les 12-17 ans. Une première victoire pour Céline Caron.
Pour les jeunes et notamment les 12-17 ans, autorisés à se faire vacciner depuis le 15 juin, seul le vaccin Pfizer-BioNTech est administré en France. Les mineurs de 16 et 17 ans peuvent décider de leur vaccination, en revanche pour les 12-15 ans, il faut l’autorisation d’un parent ou d’un titulaire de l’autorité parentale.
Source : France TV Info
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