Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en date du 2 juillet 2021, plus de 500 ménages du Québec se sont retrouvés à la rue faute d’avoir pu trouver un logement.
Derrière ce nombre, il y a des personnes :
Une femme qui a la même adresse depuis 30 ans et qui a reçu un avis d’éviction pour rénovation. Un gros promoteur immobilier vient de racheter l’immeuble, qu’il souhaite diviser en plus petits appartements.
Une famille venue d’un pays en guerre qui, dans sa recherche de logement, se heurte à la fois à la discrimination et à la rareté des grands logements.
Un homme sortant à peine de la rue et vivant dans une maison de chambres qui sera transformée en immeuble résidentiel.
Leur histoire n’est pas qu’une affaire personnelle.
Le danger avec ces hausses et subdivisions de loyers, c’est de se retrouver avec des communautés de plus en plus homogènes et désaffiliées.
Quand des gens sont privés de vivre dans un quartier, que ce soit pour une question d’argent, d’origine ethnique ou de nombre d’enfants, c’est toute une communauté qui est perdante.
À mon sens, la diversité des personnes selon leur âge, leur nationalité et leur condition sociale contribue à rendre une communauté vivante. Sans oublier les « locaux » présents depuis des décennies et qui sont tellement précieux à cause de la mémoire des lieux qu’ils portent.
Le danger avec ces hausses et subdivisions de loyers, c’est de se retrouver avec des communautés de plus en plus homogènes et désaffiliées.
Répondre à la crise par l’amitié
En solidarité avec la cinquantaine de comités pour la défense du droit au logement qui font déjà un travail acharné à travers le Québec, comment agir devant cette crise et les impacts qui en découlent ? Tout en me posant cette question, je suis tombée sur une intention de prière du pape François pour le mois de juillet. Dans celle-ci, il nous appelle à « nous convertir en architectes de l’amitié sociale ».
Il entend par cette expression le fait d’exercer un effort de rencontre fraternelle avec des personnes en dehors de nos communautés d’affinités, et ce, en vue du bien commun. Concrètement, c’est aller vers mes voisins, chercher dans ma communauté à fraterniser avec des gens d’autres cultures, religions et statuts socioéconomiques.
Que faire pour que, par considération envers les délogés et les mal-logés, cette prière ne demeure pas qu’un vœu pieux ?
C’est par exemple contribuer de près ou de loin à un projet de coopérative d’habitation qui implique directement les personnes moins nanties ou marginalisées. Vouloir construire avec elles plus que des appartements, mais un milieu de vie propice aux rencontres de voisinage.
Si je veux me lancer dans l’entrepreneuriat immobilier, c’est faire le choix d’un mode de gestion à échelle humaine et de proximité qui tranche avec les pratiques exercées par certains promoteurs.
Cette invitation à être architectes de l’amitié sociale est pertinente parce qu’elle met en lumière le fait que l’être humain a besoin d’habiter une communauté vivante pour s’épanouir.
En matière de logement, c’est espérer pour notre prochain plus qu’un endroit utilitaire où s’encabaner, mais un village pour l’entourer.
Tu as aimé cet article ? Regarde aussi notre magazine, écoute notre balado et reçois notre infolettre VIP pour tout savoir en primeur !
<strong><a href="https://blockads.fivefilters.org/">Adblock test</a></strong> <a href="https://blockads.fivefilters.org/acceptable.html">(Why?)</a>
Source : Lire l'article complet par Le Verbe
Source: Lire l'article complet de Le Verbe