Le rappeur Nick Conrad, condamné en 2019 à une amende de 5 000 euros pour son clip Pendez les Blancs, a été relaxé en appel du délit de provocation à commettre des meurtres, en raison d’un vice de procédure.
Condamné en première instance à une amende de 5 000 euros pour son clip Pendez les Blancs, le rappeur Nick Conrad vient d’être relaxé par la cour d’appel de Paris en raison d’un vice de procédure. « C’est une victoire, j’en suis fier, j’ai dit ce que j’avais à dire au tribunal et c’est une façon de passer à autre chose », a réagi le rappeur auprès du Parisien.
Selon le quotidien, le vice de procédure concerne la date de convocation remise à l’artiste le jour de son audition, qui était postérieure aux trois mois de délai de prescription pénale de la presse. LCI précise que l’erreur remonte au tout début de l’affaire. Après avoir été entendu par la police, Nick Conrad est convoqué par le procureur devant le tribunal correctionnel à une date ultérieure à trois mois, alors qu’il aurait dû l’être à une date à moins de trois mois.
La cour d’appel a ainsi conclu qu’elle était dans l’impossibilité de juger cette affaire. « C’est une victoire pour nous », ont déclaré les avocats du rappeur, Chloé Arnoux et David Apelbaum, cités par Le Parisien, « même si un débat sur le fond aurait été intéressant ».
Estimant qu’il avait « outrepassé les limites autorisées de la liberté d’expression dans ce genre singulier qu’est le rap », le tribunal correctionnel avait condamné le rappeur en 2019 à 5 000 euros pour « provocation au crime ». Il devait également payer 1 000 euros de dommages et intérêts à deux associations parties civiles, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF). Les deux associations ont encore la possibilité de faire un pourvoi en cassation.
Après Pendez les Blancs, dans son clip Doux pays, le rappeur Nick Conrad faisait mine d’étrangler une jeune femme blanche et disait notamment : « J’ai baisé la France jusqu’à l’agonie », s’en prenant à ceux qui avaient fustigé sa chanson précédente. Le ministre de l’Intérieur de l’époque Christophe Castaner avait saisi la justice et le parquet de Paris avait ouvert une enquête sur ce second clip, finalement classée sans suite.
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