par Karine Bechet-Golovko.
L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, une fois de plus, fait preuve de sa ligne russophobe : le vaccin russe n’étant pas idéologiquement compatible, il n’est toujours pas reconnu, ni en Europe, ni par l’OMS.
Ainsi, les membres de la délégation russe se sont vus signifier il y a quelques jours la fin de leur liberté de déplacement en France. Quand le business et l’idéologie marchent main dans la main, ça donne ça. Si au moins cela pouvait faire réfléchir les élites politiques à l’intérêt et au danger de se lancer corps et âme dans la grande foire globaliste de la gouvernance sanitaire … Mais il semblerait que trop d’intérêts soient en jeu pour revenir sur ce renoncement politique. Quoi qu’il en soit, cela ne règle toujours pas l’intérêt de la Russie à participer à cette institution, question par ailleurs judicieusement posée par Volodine, le speaker de la chambre basse du Parlement russe. À quand une réponse courageuse ?
L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est un organe représentatif, non pas de l’Union Européenne, mais du Conseil de l’Europe, qui était censé après la Seconde Guerre Mondiale regrouper les pays européens autour de mêmes valeurs et qui, depuis la chute de l’URSS, est devenu l’organe de pointe de la ligne russophobe en Europe. Non doté de pouvoirs contraignants, il fait partie de cette myriade d’organes de soft power des intérêts globalistes, mis en place sous couvert démocratique.
Cette fois-ci, grâce à la furie du tout-vaccinal en vogue dans la gouvernance sanitaire qui s’est imposée sur les ruines de nos États, la délégation russe s’est vue refuser non pas l’accès à la séance qui s’ouvre cette semaine, mais le droit de se déplacer librement dans Strasbourg, ne pouvant que faire des aller-retour entre l’hôtel et le bâtiment du Conseil de l’Europe. N’oublions pas que le vaccin russe n’est pas reconnu en Europe et que la Russie est classée en zone « rouge », cela vaut bien une mise en résidence surveillée …
Le pseudo-sanitaire a bon dos et la question de la discrimination vaccinale est invoquée en Russie par les politiques. De son côté, la population se demande plutôt ce que la Russie continue à faire dans ce cirque de bas étage, affirmant qu’il serait temps d’arrêter de se ridiculiser.
Alors que Volodine estime que la délégation russe n’a pas à participer à la session parlementaire qui s’ouvre, la décision a été prise d’y participer à distance. Ce qui n’est pas un signal des plus sérieux envoyé après une telle claque …
Quel est l’intérêt d’une participation, même à distance, quand il est évident que l’attaque est dirigée contre la Russie (puisque les Turcs, également en zone rouge, n’ont aucune limitation) et que de toute manière la Russie n’aura pas les moyens d’influer sur le cours politique pré-décidé ? Quel intérêt politique et géopolitique retire-t-elle de sa participation au Conseil de l’Europe ? Toute participation, toute discussion, n’est pas un but en soi, il doit y avoir une finalité précise, un but à atteindre.
À jouer sans retenue dans la globalisation, on passe du compromis à la compromission. Il est vrai que la Russie participe activement à la course au vaccin, que la vaccination obligatoire de fait existe en Russie (dans des proportions minimes par rapport à la France, mais le principe est accepté par les élites russes), la propagande covidienne et l’excuse sanitaire sont également largement utilisées dans la vie courante pour justifier certaines incartades à l’état de droit. La propagande SOS-Covid a même été utilisée contre le pouvoir fédéral, en lançant cette piteuse campagne de communication d’un Poutine, testé négatif et vacciné, mis en confinement « au cas où » (voir notre texte ici). Et Peskov d’annoncer hier que, finalement, il n’y a que quelques cas de covid dans l’administration présidentielle, que tout va bien, mettant fin ainsi pour quelque temps à l’opération de comm covidiste au sommet de l’État. La main est dans l’engrenage, l’engrenage continue à tourner et attire le reste du corps petit à petit, inexorablement, d’autant plus que le corps s’affaiblit au fur et à mesure des ingérences.
Ce ne sont pas les éléments techniques qu’il faut remettre en cause, c’est le principe. Que la Russie travaille à un vaccin, c’est très bien. Mais en entrant dans la danse de la gouvernance sanitaire, elle ouvre la porte à la globalisation ; en flirtant dangereusement avec le tout-vaccin, sans prendre le temps d’analyser les effets secondaires, elle montre sa faiblesse, elle est donc attaquée sur le flanc le plus faible. Et en continuant à participer, au-delà des déclarations outrées, elle monte qu’il est possible de continuer – à frapper.
Quelle est la stratégie des élites dirigeantes russes en faisant participer ainsi la Russie à un jeu dont elle ne maîtrise pas les règles ? L’exercice réel de la souveraineté exige de la force et des convictions. Comme la France aujourd’hui qui se trouve trop faible pour être souveraine, pour pouvoir être une puissance en elle-même (comment a-t-elle vécu pendant des siècles ?), les élites russes ne font-elles pas la même erreur, le même renoncement a priori ? Ce ne sont pas les pays qui sont faibles, ce sont les hommes.
Comme l’écrivait Blaise Cendrars :
« Un être vivant ne s’adapte jamais à son milieu ou alors en s’adaptant, il meurt. La lutte pour la vie est la lutte pour la non-adaptation. Vivre, c’est être différent ».
Les élites dirigeantes de nos pays ont-elles encore cette énergie vitale qui fait les grandes nations ?
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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