Campagne électorale fédérale
Justin Trudeau prendra-t-il la décision de se retirer de la vie politique avant la fin de son mandat?
Dans la foulée de nombreux analystes de la scène politique fédérale, je suis d’avis que Justin Trudeau, en prenant la décision de déclencher des élections précipitées en pleine pandémie, visait l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire. Toutefois, les électeurs canadiens sont venus brouiller les cartes, et le chef du Parti libéral du Canada (PLC) doit se contenter de récolter un gouvernement minoritaire.
Quoi qu’il en soit, lors de son discours prononcé devant ses partisans à la fin de la soirée électorale, le premier ministre réélu, malgré le fait que le PLC n’ait récolté qu’un siège supplémentaire au pays, que le taux de participation de l’électorat canadien n’ait atteint qu’un faible 58,7 %, et que le Parti conservateur ait recueilli le plus fort pourcentage des voix au pays, estime avoir reçu un « mandat clair » de la population canadienne. «Vous avez fait un choix, vous avez donné aux parlementaires un mandat clair pour qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec cette pandémie», a déclaré Justin Trudeau. Soit dit en passant, c’est la première fois que j’entends un premier ministre d’un gouvernement minoritaire se targuer d’avoir reçu un « mandat clair », un tel mandat étant réservé d’ordinaire aux chefs d’État élus avec une majorité de sièges.
De toute évidence, nonobstant le fait que Justin Trudeau était tout sourire en fin de soirée devant ses partisans, je demeure convaincu que, dans sa tête, il aurait souhaité « avoir les deux mains sur le volant » .plutôt que d’avoir à négocier avec les oppositions pour faire adopter ses projets de loi.
Justin Trudeau avait fait le pari, en août dernier, de déclencher une campagne électorale éclair, espérant ainsi obtenir une majorité, tout en offrant aux Canadiens la possibilité de choisir l’orientation des politiques du pays en cette sortie de crise de la COVID-19.
Une question demeure toutefois en suspens : Justin Trudeau aura-t-il la patience, voire la résilience, de naviguer une deuxième fois consécutive dans les eaux troubles d’un gouvernement minoritaire ou prendra-t-il la décision de se retirer de la vie politique avant la fin de son mandat? Une histoire à suivre…
Henri Marineau, Québec
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