Entre les mois d’avril et août 2021, les coûts de fret maritime des marchandises ont augmenté de manière significative (+6000 USD en moyenne pour un conteneur de 40 pieds sur une ligne desservant l’Asie à l’Europe). La tendance inflationniste du transport maritime de marchandises, la rareté de certains produits et une très forte demande ont un impact sur la hausse des prix sur le marché mondial. Cette situation remet en avant l’option de rapprochement des marchés des centres de production mais mis à part la Chine, aucun autres pays ne dispose des capacités nécessaires pour inverser le processus et relocaliser la production. La globalisation et la segmentation des marchés ont rendu de vastes régions du monde totalement dépendantes et vulnérables aux aléas d’une économie mondiale beaucoup plus complexe que ce que les économistes pensent imaginer. La relocation en tant que politique aura un coût tellement élevé s’il excluera toute rentabilité à court et moyen termes. Elle sera impossible dans la plupart des pays poste industrialisés.
Le prix des produits alimentaires sont en hausse dans la plupart des pays de la planète et cette tendance devra se poursuivre pour les 30 mois à venir. Cette tendance que certains experts veulent attribuer aux changements climatiques et à impact de ce que l’on désigne sous l’appellation COVID-19- l’une des plus grossières manipulations de masse de l’histoire, sur les chaînes d’approvisionnements, est liée à des interventions occultes et des pratiques para- spéculatives de type interventionniste en dehors de tout cadre organisationnel ou formel. En d’autres termes, le prix de la nourriture est contrôlé par les manipulations orientées d’une main invisible dont le fonctionnement demeure opaque et de nature simili-oligopolique.
Après la fausse pestilence, un début de disette par une perturbation des lignes logistiques et un accroissement de la précarité ? Cela conduira systématiquement à une hausse des coûts des filets sociaux divers mis en place par nombre d’États-nation qui disposent de capacités et d’outils financiers, incluant le recours à la planche à billets et le recours aux expédients d’un revenu minimal universel et des chèques stimulus. D’autres pays n’ayant pas ces outils de la guerre financière et monetaire sombreront en silence comme on le constate au Liban. Dans tous les cas, le résultat ne sera pas très agréable à voir ou à supporter: inflation déguisée galopante que les organes de resencement tenteront d’atténuer auprès des opinions, une monnaie manipulée selon le contexte et les équilibres macro-économiques, un accroissement de la précarité sur fond d’inégalités, un renforcement des flux migratoires humains fuyant les pays où les systèmes de couverture socio-économiques sont faibles, basiques ou inexistants vers d’autres pays où les coûts sociaux exorbitant alimentent un cycle profitant aux interets d’une oligarchie aux commande de l’économie à travers la création et le maintien de la fausse consommation “durable” ou sans fin. Le système dans son ensemble est intenable mais perdurera tant qu’il engrangera des profits astronomiques à une minorité croyant tenir le timonier.
Les nouvelles générations pourront-elles briser ce cycle infernal drapé sous les apparence normatives d’un quotidien “normal”? Le harcèlement mondial que subissent les classes d’âge de 2010 n’est pas anodin et relève d’un phénomène de masse créés sur les plateformes des réseaux sociaux par effet d’émulation. C’est une spécialité de ce que l’on appelle l’État profond depuis l’émergence de ces réseaux et leur utilisation dans la survenue de ce que l’on a appelé par ironie ” le Printemps Arabe” ( sept pays détruits ou mis hors-jeu en quelques années à travers l’ingénierie sociale et l’internet en évitant un scénario onéreux à l’irakienne) et comme le mot d’ordre (on dit maintenant Hashtag) “MeToo” (moi aussi) ou d’autres créés par des agences de communication bénéficiant de marchés de gré à gré (le copinage est de plus en plus la norme dans le domaine de l’action stratégique omnidirectionnelle ou la guerre tous azimuts), il s’agit bel et bien de campagnes orientées et ciblées visant un objectif précis dans le cadre d’un agenda prédéfini avec cahier de charge et une stratégie. Il fut un temps où c’était le droit humanitaire ou le droit d’ingérence, désormais c’est la Woke culture et la fragmentation sociale à l’infini en installant la fabrique de la dissension, la fausse dissidence et des vrais clivages au sein d’un même groupe social ou entre plusieurs groupes. Ce qui est paradoxal est que ces campagnes visent aussi bien des sociétés névrosées obsédées par l’uniformité et le conformisme socioculturel en dépit d’un individualisme que des sociétés éclatées mais solidaires. La fausse pestilence, la disette, le conflit sans fin à tous les niveau pour finir par l’esclavage consenti ,adopté, voire adulé et perçu comme normatif. On le constate sur des sujets aussi mineurs que d’accepter ou de refuser une inoculation d’un produit chimique. Des personnes y bâtissent une attitude et un parti pris sur n’importe quelle futilité. Ça ne vole pas haut. On appelle ça la bassesse. A cela s’ajoute la vilénie systémique d’un guilde criant au loup lorsqu’une escroquerie juteuse échoue face à un escroc plus fort que lui.
Le monde de 2021 est finalement pas très beau à contempler. Les jeunes nés en 2010 qui demeurent des victimes pourront-ils sauver ce qui reste? L’endoctrinement et le formatage de systèmes de transmission de réflexes pavloviens excluant toute innovation et toute initiative ont déjà détruit un empire disposant d’un très fort potentiel militaire. Ce sera le cas si les choses continuent à ce rythme là. A moins que du fin fond de la périphérie de l’Empire ne surgisse une surprise dont seule l’histoire a le secret.
Photographie d’illustration : hommes vêtus de tenues Hazmat rouges marchant au pas, parade militaire nocturne lors du 73ème anniversaire de la fondation de la Corée du Nord, Pyongyang, septembre 2021
Source: Lire l'article complet de Strategika 51