Rivarol : L’affaire Epstein connaît un regain d’attention médiatique outre-Atlantique, alors qu’approche l’heure du procès de Ghislaine Maxwell. La presse française semble s’être curieusement mise aux abonnés absents depuis le début de cette affaire a priori très vendeuse pourtant…
Xavier Poussard (rédacteur en chef de l’indispensable revue Faits & Documents) : L’affaire Epstein – du nom du maquereau de l’establishment économique, politique, universitaire et artistique occidental – a été très médiatisée aux États-Unis et en Grande-Bretagne mais assez peu en France. Le sujet reste tabou chez nous, les réseaux de pouvoir ayant très efficacement étouffé le scandale.
Évoquons simplement deux faits pour illustrer notre propos :
1– À l’été 2019, quand le Livre noir, c’est-à-dire le carnet d’adresses de Jeffrey Epstein, a commencé à circuler dans sa version non censurée sur Internet, partout dans le monde les journalistes ont listé factuellement les personnalités se rattachant à leur pays, les ont contactées et ont publié leurs explications. En France, pays dont deux des principaux protagonistes de l’affaire sont des ressortissants (Jean-Luc Brunel et Ghislaine Maxwell) le traitement de l’affaire s’est résumé à une dissertation du Monde sur « les névroses américaines » et à un article lunaire de L’Obs sur « l’honneur perdu de Ghislaine Maxwell ». Pourtant, comme chacun peut le constater en ouvrant le Livre noir à la rubrique « Island » – rubrique relative à la désormais fameuse « île de la pédophilie » –, c’est le nom de Madison Cox, époux, veuf et héritier de Pierre Bergé, et accessoirement coactionnaire du Monde et de L’Obs qui saute aux yeux. Madison Cox, paysagiste de son état, a-t-il contribué à l’aménagement de ladite « île de la pédophilie » ? Nous attendons toujours l’enquête des fins limiers de Médiapart et du Canard enchaîné…
2- Dans la même veine, il est tout à fait anormal qu’une toute petite publication comme la nôtre ait été la première à révéler (trois heures avant l’AFP) l’arrestation de Jean-Luc Brunel à l’aéroport de Roissy en décembre 2020. Notons ici que Brunel qui passe pour avoir été un des principaux rabatteurs d’Epstein, vient de recruter Me Mathias Chichportich, un avocat à l’agenda très chargé puisqu’il assure déjà la défense de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur accusé de viol…
Comment les éléments autorisés du récit s’articulent-ils aux éléments laissés dans l’ombre ? Quels sont les enjeux cachés de cette affaire ?
L’affaire Epstein recouvre trois niveaux de lecture. Le premier est le niveau #MeToo, du nom de ce mouvement qui encourage la prise de parole de femmes abusées sexuellement. C’est à ce niveau que l’affaire a été traitée jusque-là dans les médias « mainstream » qui peuvent aller jusqu’à admettre qu’avec ses « lolitas », Jeffrey Epstein était bien le proxénète du gotha mondial. Rien de nouveau sous le soleil donc, avec cette « simple » affaire de ballets roses…
Puis arrive un deuxième niveau que nous appelons niveau Mossad. De simple illustration du combat féministe (#MeToo), le scandale devient ici une affaire d’espionnage international, les rapports sexuels ayant été filmés et enregistrés à des fins de chantage dans ce qui constitue une gigantesque opération de piège à miel coordonnée par les services secrets israéliens.
Comment passe-t-on de #MeToo au Mossad ?
Comme souvent, c’est grâce à une fausse chronologie des faits qu’on a tenté dans un premier temps de cacher cet aspect de l’affaire. Cette reconstruction chronologique visait à rompre tout lien entre Jeffrey Epstein et le père de Ghislaine Maxwell, le magnat Britannique des médias Robert Maxwell dont on découvrit en 1991, à l’occasion de son décès dans des circonstances très suspectes, qu’il était, selon l’expression du journaliste gallois Gordon Thomas, le « super-espion d’Israël ».
Pour masquer toute continuité entre l’activité de Robert Maxwell et celle de Jeffrey Epstein, il fut rapporté que ce dernier avait connu Ghislaine Maxwell à New York où elle avait trouvé refuge après la mort de son père. Or il est aujourd’hui admis que le couple qu’elle a formé avec Jeffrey Epstein avait en fait été constitué au début des années 80 à Londres par Robert Maxwell au sein du Aman, le renseignement militaire israélien que dirigeait alors Ehud Barak, futur chef de file des travaillistes et Premier ministre d’Israël.
Longtemps qualifiée de « théorie du complot », cette continuité non seulement entre le père et la fille Maxwell, mais aussi entre Jeffrey Epstein et Robert Maxwell est aujourd’hui parfaitement « officielle ». Y compris en France où Salto, une plateforme de vidéo à la demande regroupant TFI, M6 et France Télévisions, a acheté les droits et diffuse actuellement Ghislaine Maxwell, dans l’ombre de Jeffrey Epstein, un documentaire britannique traitant l’affaire Epstein sous cet angle, à savoir celui d’une opération de chantage internationale pilotée par les services de renseignement israéliens.
Epstein menait grand train pour un simple agent du renseignement militaire…
Oui, parce qu’en définitive cette histoire de renseignement israélien ne répond pas à la vraie question, la question ultime qui est : comment fut créé sa « légende » à Epstein ? Qui avait les moyens financiers pour assumer une telle légende ?
En effet, si tous les services de renseignement du monde créent des légendes à leurs agents, peu bénéficient des fonds gigantesque nécessaires à la création d’une légende comme celle-ci. En effet, construire sa légende, celle d’un financier philanthrope de premier plan, agissant au sommet du Nouvel Ordre mondial comme membre de la Commission trilatérale et du Chairman Circle du Council on Foreign Relations, impliquait de lui offrir un train de vie au moins égal à celui d’un Bernard Arnault ou d’un Bill Gates. Bref, financer un train de vie similaire à celui des plus grosses fortunes mondiales, avec île privée, appartement avenue Foch, hôtel particulier dans l’Upper East Side (le bien immobilier le plus cher de Manhattan), villa à Palm Beach, ranch immense au Nouveau-Mexique, etc. Sans parler de la flotte aérienne, des équipements, de la logistique et de l’entretien. Epstein va par exemple fréquenter la Edge Foundation et son « dîner des milliardaires » afin de « d tamponnerd » les géants de la Silicon Valley. Jeff Bezos le PDG d’Amazon, Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook ou encore Larry Page et Sergei Brin de Google ont fréquenté, aux côtés d’Epstein, ces dîners des milliardaires… Les mêmes qui, par la grâce du covid, se trouvent aujourd’hui en situation de contrôler intégralement nos vies. Dans son dernier entretien accordé en août 2018 au New York Times, Jeffrey Epstein s’était vanté de connaître tous les secrets de ces rois de la Big Tech, de leur consommation de drogue jusqu’à leurs déviances sexuels…
Il faut donc bien comprendre que pour qu’Epstein appartiennent au « club », il fallait lui fournir le train de vie d’un membre du « club » à savoir d’un Bezos ou d’un Zuckerberg. Ce qu’aucune agence de renseignement de par le monde n’a les moyens de faire à cette échelle. Répondre à cette question explosive – le fameux « Qui ? » –, c’est aborder la question du Mega Group, un club ultra secret, regroupant les plus grandes fortunes de la communauté dite « organisée » et constitué pour soutenir « coûte que coûte » la cause sioniste…
Comment l’existence du Mega Group fut-elle dévoilée ?
Retour en 1997 : cette année-là, une communication téléphonique entre un agent de l’ambassade d’Israël à Washington et le patron du Mossad est interceptée par la NSA. En pleines négociations autour du conflit israélo-palestinien, l’agent informe son supérieur que l’ambassadeur lui a demandé d’obtenir une copie d’une lettre remise par le secrétaire d’État Warren Christopher à Yasser Arafat, et s’il peut aller chez « Mega », un agent introduit dans le premier cercle du président Clinton, pour récupérer une copie du document. Ce à quoi, le patron du Mossad lui répond : « Ce n’est pas pour cela que nous utilisons Mega ».
Cette interception sonne le branle-bas de combat dans la communauté américaine du renseignement qui enclenche la traque de « Mega ». Mais au bout de quelques semaines, l’affaire est étouffée. Un an plus tard, en 1998, paraît dans le Wall Street Journal un article assez mystérieux révélant l’existence du Mega Group, un groupe totalement inconnu jusqu’alors où des milliardaires juifs se sont associés dans le plus grand secret pour peser en faveur de l’État d’Israël.
Ce club, apprend-t-on, a été cofondé par Edgar Bronfman, le président du Congrès juif mondial et par Leslie Wexner, le patron de Victoria Secret. Cette révélation intrigue très rapidement la presse israélienne qui, liant les deux affaires, s’interroge sur un possible lien entre la taupe « Mega » et le « Mega Group ». Puis les années passent jusqu’à l’arrestation de Jeffrey Epstein en juillet 2019. Et quand Leslie Wexner apparaît comme étant celui qui a assumé financièrement son train de vie et que sont mis en lumière les liens entre Epstein et Clinton, beaucoup s’interrogent sur la possibilité que l’agent Mega apparu en 1997 dans les interceptions de la NSA soit en fait le nom de code de Jeffrey Epstein et que ce dernier ait été financé par un Leslie Wexner agissant comme courroie financière du Mega Group. Cette hypothèse sur laquelle nous avons conclu notre « Who’s Who » de l’affaire Epstein (Faits & Documents n°471 à 481) a fait l’objet d’une longue enquête parue cet été dans l’édition américaine de Vanity fair (juillet-août 2021) qui rejoint et confirme intégralement toutes nos conclusions.
Pourquoi ces milliardaires se seraient associés pour donner à Jeffrey Epstein ce train de vie de milliardaire ?
Aussi explicite que soit son nom, le Mega Group doit être lu comme un terme anglais. Il s’agit donc, en bon français, du groupe des Mega. Mais qui sont ces « Mega » ? Sa constitution et les postes occupés par ses membres dans la communauté dit « organisée » montrent qu’ils sont tout simplement les méga-donateurs des Appels unifiés juifs (United Jewish Appeal en anglais, Keren Hayessod en hébreu) ou du moins ceux qui contrôlent ces levées de fonds répondant au commandement de la Tsedaka. En bref, ceux qui contrôlent le pot commun, la corbeille. Nous touchons là au sommet de la hiérarchie communautaire.
C’est un sujet très peu étudié dans les médias traditionnels, car éminemment dangereux. Et en premier lieu pour les parrains de ce réseau eux-mêmes (voir les morts violentes de Robert Maxwell ou celle d’Edmond Safra par exemple). Est-il besoin de rappeler que le sommet de la hiérarchie communautaire est omniprésente dans la logistique de l’affaire Epstein ? C’est par exemple le Ronald Lauder, successeur d’Edgar Bronfman à la tête du Congrès juif mondial, qui a été identifié comme le fournisseur du faux passeport autrichien retrouvé chez Epstein à New York. Rappelons ici que l’actuel président du conseil d’administration du Congrès juif mondial n’est autre que David de Rothschild à propos duquel notre président de la République a déclaré qu’il n’était autre que « sa couverture, son hedge »…
À quel besoin répond la création du Mega Group ?
Le Mega Group est créé en 1991, l’année de la mort de Robert Maxwell. Ce moment charnière correspondant à la sortie du schéma de la bipolarité USA-URSS dans lequel avait prospéré Robert Maxwell qui, comme Samuel Pisar, faisait office d’intermédiaire entre les deux blocs. Rappelons ici que Samuel Pisar, dont le nom figure en bonne place dans le Livre noir, n’est autre que le beau-père de Tony Blinken, actuel secrétaire d’État des États-Unis de l’administration Biden, ce qui, au passage, répond à la question de la permanence du réseau…
Mais revenons en 1991. La chute de l’URSS consacre l’hyperpuissance américaine et, au sein des « élites » occidentales s’impose une vision unipolaire du monde. Avec la certitude que s’ouvre une ère d’extension inéluctable de la démocratie et du marché devant déboucher sur la fin de l’Histoire…
Les éléments dont nous disposons permettent d’affirmer que les membres du Mega Group ont compris qu’ils pourraient tirer profit de ce nouveau paradigme, en disposant des États-Unis comme « gendarme du monde ». À condition de tenir intégralement Washington pour la politique, New York pour la finance et Los Angeles pour la propagande. L’université et la recherche seront aussi « tamponnés » et corrompus, d’où les volets de l’affaire Epstein ayant ébranlé le MIT et l’université de Harvard. De la grande à la petite histoire, l’affaire Epstein apporte donc un éclairage résolument nouveau sur ces 40 dernières années. De la montée en puissance des néoconservateurs aux États-Unis et en Grande-Bretagne à la chute du nabab d’Hollywood Harvey Weinstein, grand ami d’Epstein qui recyclait certaines de ses « Lolita » dans des séries B. Qui sait, par exemple, que la très jeune muse de Woody Allen pour son film Manhattan fut également une « assistante » de Jeffrey Epstein ? Y a-t-il un lien entre les aussi étranges qu’innombrables prophéties contenues dans les Simpson et le fait que Matt Groening fut un habitué du Lolita Express ? Le créateur de ce dessin animé populaire était-il initié aux grands secrets de la politique mondiale à bord du jet privé de l’agent « Mega » ?
Qu’est-ce qui a fait trébucher ce Mega Group ?
D’abord il faut reconnaitre ici le rôle primordial de Donald Trump. Contrairement à ce que suggère une couverture médiatique systématiquement trompeuse, Jeffrey Epstein racontait à qui voulait l’entendre qu’il maudissait Trump de l’avoir « balancé » à la police de Palm Beach. Les avocats des plaignantes ont signalé qu’il avait été le seul contact du Livre noir à leur avoir répondu et à les avoir aidés à démêler certains nœuds de l’affaire. Enfin, même si peu le reconnaissent publiquement, les journalistes américains ayant étudié le dossier expliquent tous en privé que Trump a volontiers collaboré à leur enquête et que, homme à femme s’il en est, il ne peut être suspect ni de pédophilie ni de sympathie pour Epstein.
Pour le reste, il faut saluer le courage des plaignantes, des enquêteurs de la police de Palm Beach et de quelques journalistes d’avoir osé affronter ce qui constitue sans doute le réseau de pouvoir le plus influent au monde.
Du dévoilement du Mega Group (c’est-à-dire, in fine, du cœur nucléaire du Nouvel Ordre mondial) à l’été 2019 au déclenchement, six mois plus tard, du Great Reset (appelé dans les médias « Covid-19 »), nous sommes passés de la théorie à la pratique puisque les principaux acteurs de l’affaire Epstein sont aujourd’hui à la manœuvre du Great Reset qui n’est jamais qu’une prise d’otage des populations par un groupe déclinant, prêt à entraîner le monde dans l’abîme pour se maintenir au pouvoir.
Quel est l’enjeu précis du Grand Reset et pourquoi cette fuite en avant prend-elle la forme d’une crise sanitaire ?
Comme toujours, le diable se cache dans la chronologie. C’est l’antériorité des événements qui fait foi. Toute notre « vraie chronologie » de la crise du coronavirus (parue dans Faits & Documents n°482 à 489) montre une planification minutieuse, depuis au moins 2003, avec la théorisation du confinement dans les couloirs de l’administration Bush junior, jusqu’au « road map » publié le 23 mai 2019 sur le site de la Commission européenne, expliquant, 10 mois avant le début de la « pandémie » que nous entrions dans une phase de mise en place du « passeport vaccinal ». Et ce ne sont ici que quelques éléments.
Toute cette opération (en fait la tentative du passage à une identité numérique intégrée par l’intermédiaire d’un programme vaccinal) a été préparée depuis des lustres dans le cadre du Nouvel Ordre mondial. Évoqué lors du sommet du groupe Bilderberg en 2008 comme nous le rapportions dans Le Vrai Visage de Manuel Valls , ce projet articulant Big Tech et Big Pharma a été discuté il y a déjà dix ans au manoir new yorkais d’Epstein, en présence de Bill Gates (Bill & Melinda Gates Foundation et Microsoft) de Jes Staley (JP Morgan) et de l’économiste Lawrence Summers que l’on retrouve aujourd’hui au conseil économique mis en place par Emmanuel Macron à l’Élysée et au sein de la « Task Force » constitué par la Commission trilatérale et le forum de Davos dans le cadre du Great Reset.
Al Gore, véritable pape du climato-réchauffisme figure parmi ceux qui ont fréquenté l’île de la pédophilie et le banquier Mark Carney devenu en 2020 envoyé spécial des Nations unies pour le climat était également un contact d’Epstein. Al Gore et Mark Carney siègent par ailleurs au conseil d’administration du forum de Davos qui assume médiatiquement de porter le Great Reset. Il est sidérant de voir aujourd’hui une Lynn Forester de Rothschild, qui avait introduit le couple Epstein/Maxwell à la Maison-Blanche dans les années 90, être chargée par Bergoglio de piloter le Great Reset au sein du Vatican via son Conseil pour un capitalisme inclusif ! La même Lynn Forester Rothschild qui contrôle The Economist, magazine aux couvertures étrangement prophétiques et qui a représenté un Emmanuel Macron en « sauveur de l’Europe » marchant sur l’eau !
Il semble évident que nous assistons à un mouvement comparable à celui de l’ascenseur : plus le Nouvel Ordre mondial est démasqué et s’effondre (affaire Epstein), plus il accélère son agenda et l’applique brutalement (Great Reset).
Quelle est la place de la France sur l’échiquier du Nouvel Ordre mondial ?
La France, c’est le fort Alamo du mondialisme et de ces réseaux qui, partout dans le monde, perdent leurs positions. Emmanuel Macron est leur hologramme, leur ultime incarnation. Pour le comprendre, il faut là encore analyser la permanence des réseaux. Qui se rappelle qu’à la fin des années 80, Jacques Attali, Jacques Lang et Lionel Stoleru avaient introduit en France Robert Maxwell, ce qui a fait de lui le deuxième actionnaire de TF1 et l’actionnaire majoritaire de la société de la Grande Arche de la Défense ? Plus de trente ans plus tard, Emmanuelle Wargon, la fille Stoleru est membre du gouvernement Castex, Jack Lang a encore été reconduit à la présidence de l’Institut du monde arabe par un Emmanuel Macron que Jacques Attali se vante d’avoir « fabriqué ».
Rappelons que le sulfureux Alan Dershowitz, avocat et complice supposé de Jeffrey Epstein, a préfacé aux États-Unis les essais d’Attali, lequel a, en retour, préfacé en France les livres de Dershowitz. Quelle est la nature de leur relation ? Rappelons encore qu’en mars 2019, soit quatre mois avant son arrestation à New York de retour du Bourget, Jeffrey Epstein trônait au milieu du petit Paris, invité par son associé Jack Lang au trentenaire de la pyramide du Louvre.
Rappelons enfin que Ghislaine Maxwell s’est réfugiée en France après le « suicide » d’Epstein, localisée par la presse Britannique à Paris, à deux pas de l’ambassade d’Israël, en juin 2020, avant de réapparaître dix jours plus tard dans le New Hampshire lors de son arrestation par le FBI. Fait étrange : aucune photo ni vidéo de Ghislaine Maxwell n’a été publiée dans le cadre de cette arrestation comme c’est pourtant l’usage aux États-Unis pour les VIP – on se rappelle de la couverture en mondovision des péripéties de Dominique Strauss-Kahn après son « comportement inapproprié » au Sofitel de New York. Ghislaine Maxwell a-t-elle vraiment été arrêtée aux États-Unis ? S’agit-il d’une opération de communication, d’une couverture ? Prenons ici les paris : son procès programmé pour cet automne n’aura pas lieu…
Pour en revenir à l’hologramme Macron, les fées s’étant penchées sur son berceau à l’international, tant au niveau des structures (Institut Aspen, Commission trilatérale) qu’au niveau des individus (Henry Kravis, le patron du fonds KKR, l’ancien maire démocrate de New York Michael Bloomberg, l’héritier Olivier Berggruen ou encore le vétéran Henry Kissinger) apparaissent tous dans les pans les plus stratégiques de l’affaire Epstein. Emmanuel Macron est donc bien leur « hedge, leur couverture » comme il le dit si bien.
Dans son fort Alamo même, la bête est blessée. Ne risque-t-elle pas de n’en être que plus dangereuse ?
En effet. En témoigne la répression tous azimuts de la moindre opinion contraire aux intérêts de la bête, comme vous dites. Ce Mega Group, dont les membres sont issus de familles ayant fait fortune dans le crime organisé, ne peut toutefois pas être considéré, malgré ses pratiques, comme une organisation mafieuse traditionnelle. Car dans un contexte d’homogénéité ethnique, comme au Japon ou dans le sud de l’Italie, une organisation mafieuse est, in fine, un facteur de stabilité. Or partout où ce groupe règne – en Grande-Bretagne, en France, aux États-Unis et en Israël – les populations sont soumises à une insécurité culturelle, physique et matérielle quasi permanente et y sont maintenues en état de stress constant. Ce groupe gouverne par le chaos et peut être considéré sans exagération comme une organisation terroriste. Après la levée des sanctions contre l’Iran, on a ainsi vu des patrons du CAC 40 envisageant de commercer avec ce pays être menacés de mort par United Against Nuclear Iran, un lobby sioniste émanant directement du Mega Group. Le silence dans les hautes sphères face à ses pratiques, résulte en fait d’un état de terreur…
Que savons-nous de Macron à ce jour au-delà de la légende jupitérienne ?
Cela faisait longtemps que nous voulions écrire sur Emmanuel Macron, mais nous ne trouvions pas d’angle d’attaque. Ce que nous lisions paraissait assez faible et surtout, tous les travaux biographiques sur le sujet, loin de se compléter, se contredisaient les uns les autres, comme si la biographie d’Emmanuel Macron était sans cesse réécrite. Plus nous accumulions de la documentation, plus se dégageait la certitude que cette biographie était quasi intégralement fausse, qu’elle avait été créée de toute pièce par les spin doctors, ces communicants si bien décrits dans le film Des hommes d’influence avec Dustin Hoffman et Robert De Niro.
Pour avancer, il fallait donc partir d’éléments, de faits indiscutables et gravés dans le marbre. Il n’y en avait pas mille, il y en avait deux. Le premier porte sur un pacte de corruption, le second sur une corruption de mineur. Je m’explique.
Le premier, c’est le pacte de corruption, par lequel Emmanuel Macron a bradé en novembre 2014 la branche énergie d’Alstom à General Electric, amputant ainsi la France de son indépendance énergétique et de son autonomie stratégique. Cette opération s’est faite sous l’égide de la banque Rothschild, avec pour contrepartie, l’accession à la présidence de la République d’Emmanuel Macron rendue possible par un soutien financier de la banque Rothschild à sa candidature et par une mise au pas de la machine médiatique à son service. Tout cela est bien sourcé, notamment grâce au travail remarquable de la commission d’enquête parlementaire menée par le député LR Olivier Marleix. La commission a mis en évidence qu’Emmanuel Macron avait menti en expliquant que lors de l’offensive de General Electric, le gouvernement français aurait été mis devant le fait accompli en apprenant l’opération en avril 2014 par l’intermédiaire d’une dépêche de l’agence Bloomberg. Nommé ministre de l’Économie et des Finances au cœur de l’été 2014, il n’aurait donc eu d’autre choix que d’apposer sa signature pour la vente d’Alstom. Or il fut établi qu’Emmanuel Macron avait en fait œuvré, en liaison constante avec la banque Rothschild, au démantèlement d’Alstom dès le mois d’octobre 2012, c’est-à-dire, dès son arrivée à l’Élysée comme secrétaire général adjoint du cabinet de François Hollande. Encore une fois, c’est dans la chronologie des faits que se nichait le mensonge. Emmanuel Macron est apparu comme la pierre angulaire de ce complot contre les intérêts français. Le Canard Enchaîné publia à l’époque un article très complet sur le rôle central de la banque Rothschild, tout à la fois ancien employeur d’Emmanuel Macron, conseil de Martin Bouygues (vendeur de ses parts dans Alstom) et de Patrick Kron, le PDG d’Alstom, mais cet article n’a bizarrement pas eu le même écho que celui sur l’emploi d’assistant parlementaire de Pénélope Fillon…
Le second élément biographique bien documenté est le délit de corruption de mineur autour duquel s’articule la vie privée d’Emmanuel Macron, à savoir sa rencontre avec « Brigitte » à l’occasion d’un atelier théâtre au lycée La Providence à Amiens. À l’époque des faits, en 1992, l’élève avait 14 ans et sa professeur 39. C’est une information importante parce que pénalement, elle implique deux circonstances aggravantes : le fait précisément que cela se produise en milieu scolaire et le fait que le mineur ait moins de 15 ans. Si les parents de Macron avaient porté plainte à l’époque, Brigitte aurait certainement fini en prison. Tout le travail des communicants consiste précisément à ce que ces trois mots – « corruption de mineur » – ne soient jamais prononcés. Ce chef d’œuvre de travestissement des faits est en grande partie une production des équipes de Gilles Finchelstein, le spin doctor de Dominique Strauss-Kahn, passé quasiment sans discontinuer de la couverture de la vie privée du libidineux DSK à celle d’Emmanuel Macron. C’est ainsi qu’a été écrit le roman selon lequel Macron aurait eu 17 ans et Brigitte 36 ans, afin d’accréditer l’image d’un Emmanuel Macron conquérant et vigoureux ayant réussi à séduire sa jeune et jolie professeure. Une inversion des rôles et un énorme mensonge comme le montrent des photos méconnues de « Brigitte » à l’époque des faits que nous dévoilons dans Faits & Documents.
En dehors du pacte de corruption et de la corruption de mineur, tout le reste, la biographie d’Emmanuel Macron est très floue.
Pour ne citer que son parcours professionnel, je rappelle qu’étrangement sa promotion à l’ENA est la seule promotion dont le classement a été invalidé par le Conseil d’État après une fronde des élèves contre ce classement qui avait permis à Macron d’intégrer l’Inspection générale de finances, véritable accélérateur de carrière s’il en est…
Ce classement a-t-il été trafiqué pour permettre à Emmanuel Macron d’accéder à l’Inspection générale des finances ?
Beaucoup dans le petit Paris de la haute fonction publique le pensent en privé mais le sujet fait l’objet d’une véritable omerta. Le seul témoignage public sur le sujet a été publié dans Les Macron, une biographie du couple paru chez Fayard en 2017, où on lit que « le rang de sortie d’Emmanuel Macron a fait quelques jaloux. Le futur conseiller de Nicolas Sarkozy, Sébastien Proto aurait été surpris, voire marri d’une telle réussite. Il n’est pas le seul, quoique second au classement de sortie ».
Sa « pantoufle » chez Rothschild s’est également produite dans des circonstances totalement inédites puisque Macron a été exempté de procédure de mise en disponibilité de la fonction publique, une procédure très rigoureuse avec arrêté signé par le ministre et parution au Journal officiel. Vous n’en trouverez aucune trace et là encore, comme pour l’affaire du classement de sortie de l’ENA, c’est du jamais vu, selon les termes utilisés par le président de la commission de déontologie de la fonction publique. L’hebdomadaire Marianne avait sorti l’affaire en 2014 mais, comme toujours quand il s’agit de Macron, un black-out médiatique complet s’en est suivi.
Pour autant, Macron a-t-il étincelé dans sa « pantoufle » ?
Quand il entre chez Rothschild, les associés de la banque s’étonnent de son incompétence, de son côté dispersé et surtout des appuis dont il semble bénéficier dès le début au sommet de la banque, appuis lui permettant de contourner la hiérarchie pour en référer directement à David de Rothschild et à son bras droit François Henrot… Il sera nommé « associé-gérant » en un temps record, devenant le plus jeune à accéder au plus haut grade au sein de la banque. Comme s’il fallait faire comprendre aux autres, y compris des piliers de la banque Rothschild comme Grégoire Chertok, qu’il n’y avait pas égalité entre eux : « David de Rothschild a dû les violer pour le nommer associé-gérant » a rapporté le journaliste Marc Endeweld. Selon les témoignages de ses collègues à l’époque, son parcours au sein de la banque ressemble bien plus à celui d’un pistonné qu’à celui du « Mozart de la finance » dépeint par la grande presse.
Peu de temps après, il entame son ascension politique…
Oui. Là encore, son arrivée à l’Élysée en 2012 a fait l’objet d’un mensonge, puisqu’il fut rapporté partout qu’il avait été recommandé par Jean-Pierre Jouyet à François Hollande au lendemain de son élection, alors que sa nomination avait été imposée au candidat socialiste six mois avant lors d’une rencontre secrète chez Bernard Attali. L’engagement à nommer Emmanuel Macron secrétaire général adjoint à l’économie avait alors conditionné le soutien des réseaux parfaitement incarnés par ce frère jumeau de Jacques Attali identifié depuis vingt ans comme la pièce centrale du jeu d’intérêts américains communautairement très marqué dans la guerre économique menée contre la France. Précisons qu’ayant été exempté de la procédure lors de sa « pantoufle », Emmanuel Macron ne réintègre donc pas la fonction publique à l’époque… et conserve ses liens d’intérêts avec la banque Rothschild comme le démontrerons ses propres déclarations d’intérêts fournis à la Haute Autorité de la transparence de la vie publique en 2014. Et toute son action à l’Élysée et à Bercy consistera à favoriser l’agenda de la banque Rothschild sur ce qu’on appelle pudiquement les mécanos industriels, pour ne pas dire le pillage de la France…
Le couple Macron suscite l’incrédulité. Que pouvez-vous nous en dire ?
On est dans le flou le plus total puisque écrire une histoire de Macron avant Brigitte et une histoire de Brigitte avant Macron s’avère un exercice quasiment impossible. Extrêmement peu de documentation et beaucoup d’incohérences se sont nichées au fil des réécritures. Pour ne citer que quelques exemples, il n’existe pas de photo de Macron avant l’âge de 12 ans (la traditionnelle photo avec les parents et le tricycle..), aucune photo de Brigitte enceinte, aucune photo de Brigitte avec ses enfants en bas âge alors même que nous parlons ici d’une époque qui correspond à l’âge d’or de la photo argentique et du caméscope ! Pour conclure, nous invitons les lecteurs de Rivarol à retrouver les révélations de notre enquête explosive sur Brigitte Macron, son vrai rôle à l’Élysée et son vrai parcours, dans Faits & Documents…
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