« Quebec has a problem with racism! » Voilà la phrase qui ouvre le débat des chefs en anglais devant un public du Canada anglais. Suit une question sur l’appui du Bloc Québécois aux lois ou projets de loi qualifiés de « discriminatoires » soit la loi 21 et le projet de loi 96 visant à renforcer la langue française devant son déclin rapide.
En plus d’être présidente de la maison de sondage Angus Reed, celle qui a ouvert le débat ainsi, sans broncher, était la porte-parole du consortium des médias les plus puissants au Canada, CBC, Global et CTV. Rien de moins!
Le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, y a répondu fermement, rapidement et correctement durant le débat et après, comme il se doit. Mais il aurait plus dire beaucoup plus.
Car cette question/insulte, parfaitement anglo-canadienne, renferme des siècles de préjugés hérités d’un Empire britannique, qui s’est toujours arrogé une autorité morale supérieure, mais totalement infondée, pour étendre son influence mondiale en assujettissant peuples et nations du monde entier, souvent dans la destruction et le sang.
Les Anglais sont « the chosen race of liberty » selon le libéral Edmund Burke, champion de cet empire. Thomas Jefferson, révolutionnaire américain, mais aussi propriétaire de 600 esclaves – il faut le faire –, aspirait à créer « an empire for liberty », ce qui inclurait, selon lui, l’assujettissement du Canada et de Cuba. « Un peuple sans littérature et sans histoire » disait le libéral Lord Durham après la sanglante répression des Patriotes, en recommandant la disparition par l’assimilation du peuple canadien (français). « I hate the Indians, disait Churchill peu avant l’indépendance de l’Inde. A beastly people with a beastly religion ».
Ayant subi cette expression de mépris et d’arrogance aux relents colonialistes devant des millions de téléspectateurs anglo-canadiens, on peut se demander en retour pourquoi le Bloc Québécois et son chef s’inscrivent si promptement dans une campagne à l’esprit colonial similaire visant la Chine, campagne dirigée par Washington, Londres, Ottawa et autres capitales de l’Anglosphère héritée de l’Empire britannique.
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