Après la fondation d’Israël en 1948 et la suppression des restrictions de sortie en 1951 la plupart des juifs afghans, 5 000 environ à l’époque, émigrèrent vers le nouvel État juif. Après l’invasion soviétique ce fut la fuite de la presque totalité des 300 Juifs qui restaient. En 1996 il ne devait plus y avoir que dix personnes environ, presque toutes dans la capitale Kaboul. Lors de la terreur talibane, seuls deux Juifs restaient dans le pays : Simentov et Isaac Levi, son aîné d’environ 35 ans. (Wikipédia)
Il s’appelle Zebulon Simentov, et sa date de naissance est assez nébuleuse : il serait « né à la fin des années 1950 à Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan », écrit l’AFP le 29 avril 2021.
L’Agence France-Presse, sous la plume de Jay Deshmukh et Usman Sharifi, a taillé le portrait très particulier de ce résistant à l’invasion talibane en Afghanistan, sachant que les talibans sont des Afghans et que les occupants étaient américains, soit dit en passant. C’est comme si en 1944 on avait parlé de l’invasion des FTP et FFI en France. Par contre, on peut parler de l’invasion des migrants, organisée par les forces mondialistes et européistes. Mais ce n’est pas le sujet du jour.
On apprend que des dizaines de milliers de juifs ont vécu en Afghanistan depuis 2 500 ans, et on se rappelle qu’il reste encore aujourd’hui 40 000 juifs en Iran, qui ne sont pas plus persécutés que ça par le pouvoir islamique, même si parmi eux il peut y avoir des taupes du Mossad.
C’est peut-être pour ce genre de rapport que Zebulon a été incarcéré à quatre reprises. Un Zebulon qui ne montre pas une grande gratitude envers ses concitoyens, même si ce ne sont pas des coreligionnaires :
« Zebulon vit des aumônes accordées par ses amis et proches, préparant ses repas sur une petite gazinière posée dans la pièce sur un tapis rouge. Sur une table, dans un coin, se trouvent des livres et des photos de ses filles, qu’il embrasse sans arrêt. Zebulon avoue avoir pensé en 2001, quand les talibans ont été chassés du pouvoir par l’intervention américaine, que le pays allait prospérer. “Je penserais que les Européens et les Américains allaient régler les problèmes de ce pays, mais ça n’a pas été le cas”, regrette-t-il. » (reforme.net)
Vivre dans un pays occupé par l’Empire, ce n’est pas très sain. L’occupation de l’Afghanistan a été un échec intégral, les Américains sont partis avec le feu taliban au cul, et Zebulon s’est retrouvé en porte-à-faux.
« Pourquoi est-ce que je resterais ? Les talibans me traitent d’infidèle », déclare-t-il à l’AFP dans la seule synagogue de Kaboul, située dans un vieil immeuble du centre de la capitale. « Je suis le dernier, le seul juif d’Afghanistan. Les choses pourraient empirer pour moi ici. j’ai décidé de partir pour Israël si les talibans reviennent ».
Quatre mois plus tard, Zebulon a tranché, selon Le Figaro :
C’est chose faite, d’après Moti Kahana, patron d’une société de sécurité. Zebulon Simentov a quitté l’Afghanistan et vit depuis mercredi dans un « pays voisin », avant éventuellement de rejoindre New York.
Pendant des décennies, l’homme a refusé de fuir. Il a survécu à l’invasion soviétique, à la guerre civile, au premier régime des talibans et à l’occupation par les troupes américaines et de l’Otan. « Il ne voulait pas partir », a expliqué à l’AFP Moti Kahana, ajoutant que Zebulon Simentov était menacé de mort par la branche afghane du groupe État islamique et qu’il a fini par se rendre à la raison.
Un détail nous a interpellés :
Vêtu d’un shalwar kameez, l’ample habit traditionnel afghan composé d’une longue chemise sur un pantalon flottant, une kippah noire sur la tête et des phylactères au front, il se remémore avec un brin de nostalgie la période, bénie à ses yeux, de la monarchie dans les années 1970. « Les fidèles de chaque religion et culte bénéficiaient d’une entière liberté à l’époque », souligne Zebulon, qui se dit fier d’être afghan.
Oui, c’est un peu ce qui se passait au Proche-Orient, où toutes les communautés pouvaient vivre en harmonie, jusqu’à ce que l’axe américano-israélien mette fin à la paix dans la région. Certains esprits retors vont même jusqu’à imaginer que les autorités sionistes basées en Palestine occupée ont jeté de l’huile sur le feu intercommunautaire, agitant les factions indépendantistes, par exemple dans le Maghreb des années 60, lors des indépendances africaines, pour pousser les juifs nord-africains à émigrer en Israël. Même chose dans l’URSS des années 70-80, quand Israël salivait sur l’apport démographique alléchant de plus d’un million de juifs locaux…
Là, ça fait un peu short pour Zebulon, qui est tout seul à émigrer, mais l’entité israélienne ne crache pas sur un juif de plus : c’est toujours ça de pris. Pendant ce temps, Laurence Haïm verse une larme de crocodile sur le dernier Américain à quitter le sol afghan :
Qu’il est dur de voir la magnifique démocratie américano-sioniste partir la queue entre les jambes, en loucedé et en pleine nuit ! Comme des voleurs !
Moralité : tout pays occupé finit toujours par être récupéré par ses habitants naturels, historiques. Cette leçon devrait résonner aux oreilles des militaires au pouvoir à Tel-Aviv. La solution militaro-policière n’en est pas une, elle n’est pas durable, et envenime chaque jour le conflit. L’histoire du monde nous apprend que la justice finit par vaincre, même si ça met du temps. C’est pour ça qu’il faut avoir la foi. Et les résistants l’ont, par définition. Pas les occupants.
Bonus : UE, talibans et inclusivité
Finky et l’antisémitisme migratoire
Finkielkraut nous explique que la « haine antisémite » aurait décidé les juifs d’URSS à émigrer massivement en Palestine occupée par les sionistes. Les juifs russes ont été en pointe de la dissidence antisoviétique, ou anticommuniste, de ce communisme qui ne leur plaisait plus depuis qu’il était devenu stalinien, c’est-à-dire nationaliste, plus bolchevique que judaïque. Quitter le régime soviétique qui ne les persécutait pas pour un régime sioniste persécutant les Palestiniens, voilà le sens de la démocratie israélienne…
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation