par Federico Giuliani.
Les États-Unis ont quitté l’Afghanistan après une guerre qui a duré 20 ans, la plus longue de l’histoire américaine. Joe Biden avait fixé le 31 août comme date limite. Ce jour-là, les soldats américains, et avec eux l’ensemble du corps diplomatique, devaient quitter Kaboul et rentrer chez eux. C’est ce qui s’est effectivement passé, mais non sans controverse pour une évacuation qui n’a pas été exactement bien gérée.
En tout cas, ceux qui pensent que la présence de Washington en Afghanistan s’est soudainement évaporée comme neige au soleil se trompent. Le Département d’État – a expliqué à CNN un fonctionnaire anonyme du même département – n’aura plus de civils sur le territoire afghan. Cela ne signifie pas pour autant que les États-Unis vont suspendre « tout engagement envers les citoyens américains en Afghanistan, les Afghans en danger et le peuple afghan ».
En d’autres termes, un canal de communication, ne serait-ce que pour parler aux Taliban, doit d’une manière ou d’une autre rester en place. C’est pour cette raison que les deux parties – les Américains d’un côté et les Taliban de l’autre – seraient en train d’élaborer un ensemble d’accords pour les relations futures, loin des projecteurs.
Vers un nouveau dialogue
Le 31 août doit-il être considéré comme une limite infranchissable ? Pour comprendre cela, il est utile d’écouter ce que le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré lors d’une récente interview sur CBS. Tout d’abord, a expliqué M. Sullivan, les attaques contre Isis-K se poursuivront depuis l’extérieur de l’Afghanistan, même si tout retour éventuel aux missions de combat est exclu.
En outre, après le retrait complet des troupes américaines de Kaboul et de ses environs, Washington veillera à ce que « tout citoyen américain, tout résident permanent légal » et tous les Afghans ayant servi les intérêts américains puissent circuler en toute sécurité. D’autre part, il n’est pas surprenant que les Taliban aient fait savoir qu’ils autoriseraient une circulation sûre, tandis que le gouvernement américain a fait pression pour s’assurer que le groupe respecte ces engagements.
Sullivan a également abordé une autre question. L’Ambassade des États-Unis à Kaboul fermera très probablement le 1er septembre. Ce qui est certain, c’est que les Américains continueront à avoir « des moyens et des mécanismes pour avoir des diplomates sur le terrain, pour pouvoir continuer à traiter avec ces demandeurs, pour pouvoir faciliter le passage d’autres personnes qui veulent quitter l’Afghanistan ». Le sentiment, confirmé par des sources américaines, est que les États-Unis n’ont pas l’intention de sacrifier toutes les relations diplomatiques avec leurs interlocuteurs. Beaucoup dépendra cependant de la façon dont les Taliban se comporteront.
Entre négociation et diplomatie
Comme l’a souligné Asia Times, les États-Unis semblent avoir négocié un ensemble d’accords avec les Taliban, avec la perspective éventuelle de la réouverture de l’ambassade américaine à Kaboul. Mais à qui l’Amérique va-t-elle parler ? Selon Voice of America, qui a cité un chef taliban anonyme, le nouveau gouvernement dirigé par les Taliban est en phase finale de formation. Et c’est précisément avec ce gouvernement que Washington se retrouverait à tisser les fils diplomatiques de l’affaire afghane.
L’aversion pour les Taliban ne redeviendra apparemment une constante que si le groupe islamique trahit ses engagements. Mais il y a aussi une autre question très sensible à considérer, à savoir la menace du terrorisme. Pour éviter le risque d’attentats, on parle beaucoup d’une « alliance informelle » entre les États-Unis et les Taliban pour étouffer dans l’œuf la montée en puissance d’Isis-K. Le chaudron de l’Afghanistan est de plus en plus chaud. Et personne n’a le courage de faire des prédictions, ni même d’essayer de prévoir l’avenir immédiat.
source : https://it.insideover.com
via http://euro-synergies.hautetfort.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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