La Chine et sa “révolution néo-culturelle”
• Soudain, la Chine durcit dramatiquement sa position dans le domaine qui constitue aujourd’hui le front essentiel de la Grande Crise, c’est-à-dire la poussée offensive de la déstructuration des cultures et de la vie socio-économique (“capitalisme de désordre”) entreprise par le Bloc-BAO selon une dynamique qui apparaît de plus en plus suicidaire. • La Chine lance une “révolution néo-culturelle” constituant à combattre tous les comportements sociétaux déviants, en même temps que les aspects déconstructeurs du néo-libéralisme : « [Cette révolution] équivaut à une déclaration de guerre au “capital du désordre”, c'est-à-dire au modèle commercial oligarchique occidental. » • Il ne fait guère de doute que l’on peut, dans tous les cas symboliquement, placer cette “révolution néo-culturelle” en parallèle avec l’effondrement-BAO en Afghanistan, comme avec la position affirmée depuis plusieurs années de la Russie. • Il s’agit d’interpréter justement et au plus haut de sa signification cette dynamique : le refus de la modernité-devenue-folle en cherchant des appuis du type de la tradition. • « Une lutte à mort », écrit Alastair Crooke.
5 septembre 2021 – Poursuivant sur la lancée de sa brillantissime (nous répétons le qualificatif) analyse, Alastair Crooke place l’effondrement du projet “Afghanistan-Davos” dans le contexte de l’évolution de la civilisation de la modernité-tardive occidentale, ou “modernité-devenue-folle” ; évolution économique, bureaucratique, managériale, mais aussi culturelle et sociétale, avec les explosions de la diversité et des LGTBQ réunies dans le wokenisme triomphant. C’est effectivement une île contestée de cet archipel de la déconstruction qui s’est effondrée à la vitesse d’une escampette bruyante et ferraillante, dans le cadre de Kaboul et de son aéroport où les soldats “wokenisés” de l’US Army ont laissé un fantastique cimetière d’arsenal, en même temps que des Américains et des Afghans attendant d’être ex-filtrés.
Bien entendu, cela ne modifie en rien la situation dans le monde américaniste-occidentaliste (BAO), qui est ainsi définie par Crooke, appuyant son argument sur l’image de ‘La lettre écarlate’ (‘The Scarlet Letter’, de l’écrivain Nathaniel Hawthorne, décrivant sous une forme littéraire les pratiques d’intolérance absolue, de torture psychologique et culturelle, de lynch social, qui étaient suivies dans la sphère puritaine de l’Amérique anglosaxonnisée naissante, au milieu du XVIIe siècle, dans le Massachussetts). Il s’agit de l’intolérance totale, retournée, invertie des accusateurs prônant d’une façon totalitaire la nouvelle existence normative du temps courant, – les pêchés d’hier devenant les vertus d’aujourd’hui et les procureurs de la norme en-cours, qui sont les dignes fils de ceux d’hier, ne montrant pas moins de cruauté, de fermeture d’esprit, de haine que ceux du Machassusetts de 1640. (Sauf, dira-t-on, qu’entretemps le Progrès, remplaçant la religion et nous sortant des “temps obscurs”, a triomphé pour nous donner cette lumière triomphale, absolument sombre, lugubre, crépusculaire, inversion totale enfin réalisée, et constituant effectivement un simulacre de lumière.)
« Bien sûr, aujourd'hui, nous regardons avec une satisfaction suffisante à quel point nous sommes progressistes, scientifiques et modernes, écrit Crooke. Les “lettres écarlates” ne sont pas effectivement produites nous disons-nous, – sauf que nous les recevons. En fait, il pleut des “lettres écarlates”. Il est parfaitement vrai qu’une femme qui accouche hors mariage aujourd’hui ne sera pas huées par une foule haineuse. Non, mais nous avons remplacé ces tabous du XVIIe siècle par de nouveaux tabous tout aussi rigides qui apparaissent, remarquablement, comme l'inverse polaire de la culture antérieure. Anne Applebaum affirme que les traitements réservés aux transgresseurs d’aujourd'hui, s’ils sont formulés dans un langage contemporain, n’en sont pas moins vindicatifs, pas moins oppressifs, que dans le Massachusetts puritain des années 1640. »
La modernité-tardive a du bon, elle n’a que du bon, y compris et surtout pour les puritains, les BigTech-puritains. Le caractère de cette nouvelle dictature d’un puritanisme rénové et sur-vitaminée dans le sens du simulacre se réalise dans un temps du triomphe de la communication et de la bureaucratie, du machinisme numérisé, de l’aveuglement arrogant des gestionnaires totalement illégitimes entraînant dans leur folie des dirigeants politiques délégitimés jusqu’à paraître complètement nu de toute pensée propre (« Le roi est nu »)… Mais ils s’en fichent et tout cela est bel et bon ! On le voit aussi bien pour l’Afghanistan, pour le wokenisme que pour le Covid et tous leurs effets… Ils s’en foutent ! (Ils ont les “lettres écarlates”.)
« Ils ne se soucient pas des critiques. Ils veulent des louanges et un acquiescement. Ils élèvent leurs actions techniques fonctionnelles (telles que la vaccination de masse) au rang de significations morales : les non-vaxxés doivent être condamnés comme des luddites moralement répréhensibles. »
Là-dessus et assez brusquement pour être un instant surpris, puis vite repris par la logique du propos car il n’y a rien de plus logique qu’une “réaction vitale” face à une telle entreprise de mort, – Crooke nous projette brusquement chez les Chinois de Xi. Mauvais élèves certes, illibéraux, démocrateurs, mais certes on ne peut expédier la Chine comme on balaie d’un revers de slogan une Hongrie-orbanisée. Il se trouve justement que la Chine a, de son côté, et suivant en cela avec quelque temps de retard mais selon la même voie la Russie de Poutine, réalisé avec fermeté et acuité ce qu’il se passe à l’Ouest américanisée-occidentalisée. Du coup, comme pour paraphraser, mais dans un sens bien différent, le lointain best-seller d’Alain Peyrefitte : ‘Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera’… Ironie des choix : le verbe “s’éveiller”, c’est “to woke” selon nos amis américanistes et puritains-modernistes-tardifs ? Les Chinois ont une autre conception du mot, semble-t-il
« Il n'est donc pas surprenant qu’ils [nos bureaucrates wokenistes et hyper-vaccinés revenus d’Afghanistan] choisissent de ne pas remarquer “l’autre révolution”. Non, pas le balayage éclair des talibans en Afghanistan, mais la révolution de la “prospérité commune” en Chine, qui balaie le dogme de la gestion technologique et ses bienfaits présumés pour le bien commun.
» L'ampleur de la révolution sociale de Xi Jinping s'intensifie chaque jour, écrit Tom Fawdy. Et, comme le balayage des talibans en Afghanistan, rien ne semble à l'abri de sa portée. Elle équivaut à une déclaration de guerre au “capital du désordre”, c'est-à-dire au modèle commercial oligarchique occidental.
» En plus de la réorganisation spectaculaire du soutien scolaire après l'école (qui devient sans but lucratif), de la mise à mal des grandes technologies (plates-formes Internet, fintech, ubérisation) et de la lutte contre les revenus “excessifs” du culte des “pipoles“, l'État chinois a dirigé son offensive sur ce qu'il perçoit comme des jeux excessifs chez les jeunes.
» De nouvelles réglementations strictes visent à limiter leurs activités sur les plateformes de jeux à seulement trois heures par semaine, décrivant le jeu comme un “opium spirituel”, en soulignant son impact négatif sur la santé mentale des enfants.
» En qualifiant le jeu d’“opium”, la Chine évoque métaphoriquement une mémoire historique catastrophique. Elle sous-entend allégoriquement qu’aujourd’hui, la Chine est engagée dans une nouvelle “guerre de l'opium” contre l'Occident, contre une série de pays (dont ceux de l’UE) qui veulent imposer leurs préférences culturelles et stratégiques à la Chine, tout comme les Britanniques ont cherché à le faire au XIXe siècle, avec leurs exportations de cette drogue depuis le sous-continent indien.
» Mais cette fois, Pékin a décidé que ce type d’asservissement (opium ou dépendance aux jeux) ne pourra plus jamais se reproduire. Xi ne veut pas d'une société de joueurs, mais d'une société d’ingénieurs, de scientifiques, de médecins et d’innovateurs ; le genre de personnes qui peuvent faire en sorte que Pékin remporte la course technologique et prenne le dessus dans la lutte contre l'Amérique. Ce faisant, il mobilise les principes les plus forts du collectivisme contre la nature individualiste des sociétés occidentales, où les enfants font à peu près ce qu'ils veulent. Il s'agit d’une nouvelle ère de réforme socialiste, très ambitieuse et et d’une radicalité absolue. Une expérience fascinante.
» Comme on pouvait s'y attendre, l'Occident se concentre davantage sur la féroce compression de l'immobilier en cours en Chine. Une contraction pure et simple du secteur, – on le prédit à Wall Street, – pourrait se produire, même avant la fin de l'année. En effet, Xi Jinping est en train délibérément de crever la plus grande bulle financière du monde (et elle est énorme). Cette rupture survient à un moment délicat pour l’Occident, au moment où les mesures de relance se diluent et où l’aide d’urgence est en train d’être abandonnée. On craint des effets catastrophiques en cascade au sein des fragiles économies occidentales. C’est possible. Quoi qu'il en soit, l’initiative de Xi entrera probablement dans la gamme servira probablement à quelque chose dans le “catalogue des blames” [analogie moderniste des “Scarlet Letters”] de la politique de pression de Washington.
» Ce qu'il faut retenir, cependant, c'est que Xi désigne délibérément des objectifs nationaux clairs et formule des stratégies pour les atteindre en évitant explicitement les simulacres de solutions occidentales, tant informationnelles que de technique managériale. Il remet en question le principe-clef du paradigme managérialiste.
» Si la phase aiguë de la délégitimation de la classe managériale ne faisait que “commencer” à l'époque du Brexit et de Trump, aujourd'hui, avec l'Afghanistan et la déclaration de “guerre” de Xi au capital du désordre il est désormais impossible de l’ignorer comme phénomène fondamental.
» Si son importance n'était pas déjà assez claire, son éthique révolutionnaire a été rendue explicite cette semaine dans un blog WeChat connu sous le nom de “Li Guangman Ice Point Commentary”. La diatribe de l'auteur a été reproduite dans tous les médias d'État chinois avec la bénédiction manifeste des autorités.
» “Tout le monde peut sentir qu'un changement profond est en train de se produire”, a déclaré ce commentateur, proclamant la fin de la romance de la Chine avec la culture occidentale et un “retour à l'essence du socialisme”.
» C’est l’engagement d’une lutte à mort contre l’Occident. »
L’affaire va assez vite pour que l’on parle déjà de “révolution néo-culturelle”, ce qui permet de retourner avantageusement l’expression maoïste dont la mémoire n’est pas vraiment attrayante. Quoi qu’il en soit, tout le monde commence à s’en aviser, ici sur ‘Rabobank’ par Michael Every, le 3 septembre 2021 :
« … [S]ur les relations entre les États-Unis et la Chine, [on mesurera] le chemin parcouru depuis que Matt Damon a semblé combler le fossé entre l'aigle et le dragon dans le film ‘La Grande Muraille’ de 2016, – qui ne portait pas sur la victoire électorale surprise de Trump cette année-là. Un mur encore plus haut pourrait maintenant se trouver entre un Hollywood diversifié et une Chine qui a banni hier les hommes et les comportements “efféminés” de la télévision, appelant à plus de “culture révolutionnaire” pour les remplacer. Cette décision fait écho à l'appel lancé en début de semaine dans le commentaire sur la “révolution profonde”, tout comme les mesures de répression promises en matière de propriété et de frais médicaux. Il est intéressant de noter que même le rédacteur en chef du Global Times, souvent nord-coréen dans sa sémantique, a posté un message à propos de ce commentaire (en chinois) : “Je crains qu'un tel langage n'évoque certains souvenirs historiques et ne déclenche potentiellement un certain degré de confusion idéologique et de panique.” »
Et également ici, dans des termes assez similaires, mais en signalant l’autre côté de la pièce. Si certains en Chine peuvent craindre des mouvements incontrôlables du fait de l’évocation de périodes rudes et sanglantes, – alors, il est urgent d’appuyer sur le ‘néo’ de “néo-culturelle”, – Tyler Durden, de ‘ZeroHedge.com’ du 4 septembre 2021 envisage, lui, les conséquences assez bouffonnes sur les productions hollywoodiennes qui fonctionnent pour beaucoup sur l’argent chinois et affectionnent le public chinois…
« Dans le cadre de la soudaine "révolution néo-culturelle" de Pékin, le gouvernement chinois a donné de nouveaux ordres à ses radiodiffuseurs dans le cadre de sa répression continue de la culture, des affaires et des mœurs sociales. Cette fois-ci, il a demandé l'interdiction de ce qu'il appelle les “hommes efféminés”, demandant plutôt que la “culture révolutionnaire” soit mise en avant. Inutile de dire que c'est une terrible nouvelle pour toute une génération de “snowflakes” hollywoodiens qui savent tout des consignes de vertu, – surtout si cela leur permet d'obtenir de lucratifs contrats de production chinois, – et qui ne savent absolument rien de ce qui se trouve à moins de 15 km d'une véritable révolution métaphorique… […]
» On peut se demander pendant combien de temps encore les “sissy men” d’Hollywood continueront à afficher leur “vertu” [d’homos], si cela signifie que des millions de dollars de recettes futures du cinéma et de la télévision sont en jeu en raison de leur soumission au plus petit dénominateur social libéral commun, et si, par hasard, Hollywood pourrait être sur le point de devenir conservateur, car même à Hollywood, – surtout à Hollywood, – l’argent parle et l'affichage de la vertu suit au pas cadencé. »
Cette “lutte à mort”
Si l’on laisse de côté les geignardises et geignarderies américanistes-occidentalistes qui ont pour but de se faire bien voir sans rien faire sinon des catastrophes, geignardises et geignarderies sur le respect par les talibans des droits de l’homme (et de la femme), – respect disons dans le sens des règles des prisons US de Guantanamo, de Bagram et autres “black sites” de la CIA, – si l’on en juge essentiellement sur les grandes tendances définies par le sens général, ontologique, il y comme une évolution parallèle entre la Chine et l’Afghanistan. L’on peut également rapprocher cela de l’évolution russe sur cette question des conceptions civilisationnelles, – même si les unes et les autres prennent des formes extrêmement différentes, où se mêlent, selon l’idée qu’on en a, le pire et le meilleur, – mais le pire et le meilleur de l’évolution tactique des choses, capable d’occuper nos esprits de moineaux de la “modernité-folles”, tandis que la seule stratégie des choses nous intéresse ici.
De quoi s’agit-il, la chose considérée d’une façon générale, ontologique, qui est la seule qui doit nous intéresser pour conduire à un jugement objectif sur l’état de la vérité-de-situation ? On rappellera ici, pour situer certains aspects du débat, cet extrait déjà cité d’un article du New York Times attaquant bruyamment le chroniqueur de Fox.News Tucker Carlson pour certains avis qu’il avait exprimés sur les talibans :
« “Tucker Carlson, la voix nationaliste la plus importante en Amérique, a semblé sympathiser avec la ‘politique de genre’ des Afghans soutenant les talibans. “Ils ne détestent pas leur propre masculinité”, a-t-il déclaré peu après la chute de Kaboul… “Ils ne pensent pas que c’est toxique… Ils aiment le patriarcat. Ils ne pensent pas que c’est toxique… Ils aiment le patriarcat. Certaines de leurs femmes l’aiment aussi… Alors maintenant, ils réinstallent toutes ces coutumes… Alors peut-être est-il possible que nous ayons échoué en Afghanistan parce que l'ensemble du programme néolibéral est grotesque” »
Ces quelques mots, notamment celui de “coutumes” suggèrent un mot plus général pour désigner “cette chose considérée d’une façon générale, ontologique” : la tradition. Cela nous conduit évidemment à identifier l’antagonisme qui se révèle, enfin d’une façon claire, entre deux tendances, – effectivement, l’on garde ce mot de “tendance” qui justifie le flou des pratiques, des religions, des cultures, etc. : entre la tradition et la modernité-devenue-folle. Nous prenons effectivement cette expression de “modernité-devenue-folle” (rappelant le titre de Rémi Brague sur ‘Des vérités devenues folles’) car c’est effectivement la folie américaniste-occidentaliste (bloc-BAO) qui est le détonateur global qui démasque le grand affrontement.
Tout procès parcellaire est ici déplacé, hors de propos, et à la limite suspect de vouloir éviter le fondement ontologique, seul objet du seul débat qui compte, de ce colossal affrontement. Que l’on parle des horreurs talibanesques, des conditions de contraintes de droits jugés fondamentaux en Chine, des réalités insupportables à nos salons de la “dictature” de Poutine, – en attendant de parler de la pratique US de la torture, du retour du puritanisme lyncheur du type-Massachussets1640, de la dictature sanitaire, de l’effrayante inégalité du néolibéralisme, de la robotisation des êtres par les folies transhumanistes, – et dans tous les cas l’on s’écarte complètement du débat envisagé ici.
Il s’agit bel et bien d’un affrontement de deux conceptions du monde, en ajoutant que la fameuse “cause première” dont nous parlons souvent en ce moment revient évidemment au bloc-BAO avec sa bêtise radicale et métahistorique : s’il n’avait déchaîné son arrogance, son suprémacisme américaniste-occidentaliste (toutes couleurs et diversités confondues), et la folie radicale de la modernité-devenue-folle, il aurait largement emporté la partie en annexant en douceur, ‘softly’, la Russie et la Chine, – et l’Afghanistan n’aurait jamais compté pour grand’chose, et nous n’aurions pas eu cette perception, d’une gigantesque catastrophe du bloc-BAO. Mais il a déchaîné tout cela, parce qu’il est à la fois bloc-BAO et modernité-devenue folle, jusqu’à l’Afghanistan comme plus récente étape.
C’est d’ailleurs là toute l’utilité de la crise afghane. Il ne nous semble pas que ce soit un hasard que la Chine lance sa “révolution néo-culturelle” juste au moment où l’on recueil les derniers effets de la catastrophe afghane. En même temps, d’ailleurs, les talibans font savoir qu’ils s’entendent très bien avec les Chinois et sont très intéressés par le programme de “Seconde Route de la Soie” de Pékin. Mais nous ne nous attardons pas trop sur ce dernier point précisément économique, ni sur les supputations géostratégiques de qui gagne un avantage décisif, et de qui le perd. Au contraire, le point de la convergence entre la victoire des talibans et la “révolution néo-culturelle” chinoise fait, lui, bien partie, opérationnellement et symboliquement, du grand affrontement dont nous parlons.
Cela constaté, il reste bien des choses en suspens. Par exemple, si la Chine fait une “révolution néo-culturelle” pour bloquer la diffusion du wokenisme chez elle et ramener le néo-libéralisme dans un cadre quasiment socialiste, elle n’en demeure pas moins adepte de la poursuite de l’expansion selon des normes régulées et encadrées héritées de ce néo-libéralisme. C’est-à-dire que tout est désormais clair mais que rien n’est vraiment réglé bien entendu.
L’effet à attendre, le plus important sinon décisif, c’est l’effet sur le bloc-BAO, sur la modernité-devenue-folle, de l’érection d’un énorme bloc désormais défini par des tendances se référant ouvertement, dans tous les cas en théorie, à la tradition, et par conséquent tirant à boulets rouges et en trajectoire directe sur la modernité-devenue-folle. La réaction à attendre sera féroce bien entendu, quoique d’ores et déjà les armes utilisables contre ces “ennemis“, – hors du militaire auquel, personne dans le bloc-BAO ne veut se frotter, – ont déjà été largement utilisées. Surtout, cette réaction, c’est de loin le plus intéressant, sera de porter jusqu’à l’incandescence totalement incontrôlable l’hystérie des avancées les plus folles de la modernité-devenue-folle ; ce sera d’exacerber plus encore des situations de tension interne, car bien sûr il existe une opposition grandissante, elle aussi tentée parfois par la tradition, dans tous les pays du bloc-BAO. (Ces oppositions, pour beaucoup, n’ont pas encore compris comment fonctionne le grand affrontement du monde et continue à s’époumoner au nom des bien-aimées “valeurs” qui font le jeu du Système, dans la condamnation de ceux qui, malgré les divers travers de leur fonctionnement, constituent des alliés objectifs.)
Sans aucun doute, ce sera « une lutte à mort contre l’Occident », – jusqu’à ce que l’Occident sombre dans une démence totale.
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