Les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ont lancé des travaux pour retrouver les fosses communes et exhumer les corps des personnes tuées par des nationalistes ukrainiens. À cet effet a été créée une commission interservices dont font partie des médecins légistes, des policiers, des équipes de recherche, des représentants du groupe de négociation humanitaire et des activistes qui recueillaient des preuves des exécutions de civils du Donbass commises par l’armée ukrainienne.
Les personnes tuées lors des kidnappings, des exécutions, en détention ou lors des bombardements seront identifiées, alors que les crimes de guerre du régime de Kiev seront documentés. La RPD et la RPL ont l’intention de coopérer avec des organisations internationales afin de leur transmettre les preuves recueillies. La procédure a été lancée pour l’envoi de plaintes, de déclarations et de requêtes à la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) et à la Cour pénale internationale (CPI).
Des habitants locaux aident à déterminer l’emplacement et les circonstances de la mort des gens. Les recherches se sont également intensifiées pour découvrir le sort des disparus et recueillir des informations vitales à leur sujet, un registre commun des disparus et de leurs proches sera établi.
Des experts criminalistes russes apporteront également leur aide à l’enquête. Cela a été convenu avec le Comité d’enquête russe qui, lui aussi, réunit minutieusement les informations sur les crimes de guerre de l’Ukraine dans le Donbass.
Le travail pour retrouver et extraire les dépouilles est déjà mené dans la RPD où, près du village de Snejnoe, a été découverte une fosse commune. Plus de 50 corps s’y trouveraient, selon les premières estimations. Dans la RPL, à 60 km de Lougansk, dans la ville de Sabovka, district de Slavianoserbsk, une autre fosse commune de civils a été découverte. Des dépouilles de huit personnes et des fragments de corps d’un autre défunt en ont été extraits. Anna Soroka, première vice-ministre des Affaires étrangères et chef du groupe interservices de recherche des corps des victimes de l’agression ukrainienne, a déclaré :
« L’envergure de la recherche est immense, à l’heure actuelle nous possédons des informations sur plus de 10 fosses communes et sur un grand nombre de tombes isolés de victimes non identifiées causées par des militaires ukrainiens ; tous les tués sont des civils de la RPL. Plus de cent personnes n’ont pas été identifiées. Les informations détaillées ne seront pas dévoilées pour l’instant, car cette procédure n’est pas un simple hommage aux défunts, c’est un élément crucial dans l’enquête sur les crimes de guerre ukrainiens. C’est pourquoi un accompagnement procédural et une coordination de toutes les forces de l’ordre sont nécessaires ».
Les recherches de fosses communes et les exhumations se déroulent sur le territoire de la RPD en parallèle avec la RPL. Plus de 130 charniers de personnes disparues ont été découverts, et cette information n’est pas exhaustive. Il est impossible de dire le nombre exact de fosses communes sur le territoire des deux républiques. Il s’agit parfois seulement de buttes avec des bouts de bois avec des plaques ou des croix sans nom ni prénom. 253 corps ont été découverts pour l’instant, tous comportaient des traces de mort violente, de torture et de sévices.
Le Bureau d’expertise médico-légale du Ministère de la Santé de la RPD, pendant les activités militaires dans le Donbass, a fait état de plus de 8 000 civils touchés ou libérés, ainsi que de plus de 5 000 corps. Le patron du bureau Dmitri Kalachnikov a déclaré : « La création d’une base commune des génotypes des tués non identifiés et des proches présumés des défunts simplifiera les recherches. Nous sommes prêts à traiter les génotypes des proches, les passeports ADN depuis l’Ukraine même au format électronique ».
Mais le fait est que l’Ukraine ne témoigne pas son intérêt pour coopérer à ce sujet. Dans les régions de Donetsk et de Lougansk contrôlées par l’Ukraine le régime de Kiev refuse de participer aux recherches de disparus et de tombes anonymes. Le pouvoir ukrainien nie absolument sa culpabilité dans la mort de nombreuses personnes, ne reconnaît pas les bombardements, les exécutions et les tortures, alors que les propagandistes insinuent que les défunts dans le Donbass « attendaient le monde russe qui les a tués ».
Mais un très grand nombre de preuves a été accumulé contre l’État ukrainien en sept ans et demi. C’est également reflété dans les rapports des missions internationales et des militants des droits de l’homme. En particulier, l’un des rapports de l’ONU intitulé « Sur la situation des droits de l’homme en Ukraine » a mentionné la découverte des corps de deux hommes et d’une femme tués par une balle dans la tête. Ils étaient portés disparus après la découverte de leur voiture calcinée près d’un poste de contrôle ukrainien sur le territoire de la région de Donetsk. Daria Morozova, déléguée aux droits de l’homme, a déclaré qu’elle avait personnellement assisté à l’exhumation des corps retrouvés sur le territoire de la mine de Kommounar à Makeevka, quand la garde nationale ukrainienne et les unités du bataillon Aïdar ont été repoussées de ce territoire. Dans l’un des charniers ont été découverts les corps d’une femme enceinte et d’un adolescent.
Des fosses communes ont été découvertes dans le village de Nijnïaïa Krynka près de Donetsk. Plus de trente civils ont été découverts dans une fosse commune dans le district de Telmanovo.
Des observateurs internationaux et des militants des droits de l’homme étaient venus assister aux premières exhumations en 2014. Le militant letton Einārs Graudiņš a partagé des détails terribles sur cette mission. Il faisait partie du groupe d’experts des pays de l’UE et a assisté aux fouilles dans le village de Nijnïaïa Krynka et près de la mine de Kommounar :
« Des civils tués se trouvaient dans une fosse sous une mince couche de terre. Les corps étaient à un stade de décomposition avancé au moment de la découverte. Dans le charnier près du village de Nijnïaïa Krynka une seule fosse a été déterrée pour l’instant. Il y a une odeur de cadavre insupportable, ce qui indique que tous les corps n’ont pas encore extraits. La police de la RPD a documenté l’extraction de chaque corps, a procédé à une expertise et a envoyé les corps à la morgue. À l’heure actuelle, rien que dans les morgues de la ville de Donetsk se trouvent 400 corps non identifiés. Leur nombre augmentera au fur et à mesure de l’exhumation des charniers découverts ».
Des habitantes locales ont dit à Einārs Graudiņš que leurs maisons ont été pillées, alors que des femmes et des filles ont été victimes de viols collectifs commis par des soldats ukrainiens. Rien que de la RPD, 2 018 affaires pénales ont été ouvertes sur les différents crimes commis par l’armée ukrainienne, la garde nationale et des combattants des bataillons punitifs, et 504 affaires pénales ont été ouvertes depuis le début de l’année. En juillet 2021, La Russie a déposé une plainte publique auprès de la Cour européenne des Droits de l’Homme contre les autorités ukrainiennes pour la mort de civils et le mauvais traitement d’êtres humains.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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