Courte lettre aux scorpions imbéciles et satisfaits — Maxime VIVAS

Courte lettre aux scorpions imbéciles et satisfaits — Maxime VIVAS

Ils vous ont fait aimer la démolition de la Yougoslavie, de l’Irak, de la Lybie.

Toujours, leurs soldats repartent en emportant ou contrôlant les richesses des pays détruits, en regrettant de ne pas avoir su instaurer leur démocratie et après avoir fait (avec votre accord) des morts par centaines de milliers.

Après eux, les villes sont en ruine, les femmes sont encagées sous du tissu noir, on marie les fillettes à neuf ans et on leur interdit l’école.

Ils enragent de ne pouvoir livrer la Syrie et un sixième de la Chine (Xinjiang) aux djihadistes. Pour y parvenir, ils comptent sur votre soutien pro-démocratique.

Ne l’ont-ils pas ? Ne répétez-vous pas ce que disent les médias des neuf milliardaires, et le Monde, Libération, France Inter, BFMTV, Cnews, Arte, TF1, France Culture, Arrêt sur Images, etc. ?

Demain, vous n’irez pas voter ou vous voterez pour Le Pen ou Macron ou pour quiconque crie moins fort que Mélenchon (qu’importe le programme !).

Les pires d’entre vous iront au stade applaudir Messi. Comment es-tu tombé si bas, ô peuple régicide, peuple de la commune, du Front populaire, des maquis du Vercors et d’ailleurs ? Peuple qu’éclaira le siècle des Lumières et chez qui fut signée « La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen » ?

On raconte (Si non è vero, è ben trovato,) qu’un Allemand demanda à Picasso en montrant le tableau Guernica : « C’est vous qui avez fait çà ?  » Et Picasso lucide : « Non, c’est vous ».

Dans le « silence des pantoufles », les crimes incessants des Etats-Unis, de l’OTAN (leur outil), d’Israël, sont commis par des armées avec des peuples complices par leur passivité, des peuples qui se taisent devant « ces assassins que craignent les panthères et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché » (Aragon).

Il serait temps de comprendre de qui parlait le poète turc Nazim Hikmett.

Il serait temps de dire à ceux qui se disculpent par des « J’ai rien fait, msieur ! » (sic), qu’on tue grâce à eux, qu’on détruit des pays pendant qu’ils applaudissent un tir au but, qu’on asservit des millions de femmes pendant qu’ils participent à la marche blanche pour la fillette disparue de leur village, « le coeur bien en paix, la conscience claire et Dieu à leurs côtés ».

Maxime VIVAS

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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