L’ancien président et dictateur tchadien Hissène Habré est décédé du Covid-19 mardi 24 août à l’âge de 79 ans au Sénégal où il avait été condamné à la prison à vie en 2016 pour crimes contre l’humanité par une juridiction africaine.
Avec Hissène Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, « c’est un des bourreaux les plus sanguinaires de l’histoire de l’humanité qui vient de disparaître », a réagi auprès de l’AFP l’un des avocats des victimes, William Bourdon.
Hissène Habré laisse au Tchad l’image d’un chef de guerre et grand patriote qui a cherché à consolider le jeune État, mais dont la présidence reste entachée par une féroce répression. Elle aura aussi été marquée par la confrontation, avec le soutien de la France et des États-Unis, avec les forces libyennes de Mouammar Kadhafi.
L’actuel numéro un tchadien, Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby Itno, qui renversa Hissène Habré en 1990 pour diriger le pays d’une main de fer pendant 30 ans, a présenté ses « sincères condoléances à sa famille et au peuple tchadien ». « À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons », a-t-il dit sur Twitter.
Hissène Habré a succombé au Covid-19 à l’hôpital principal de Dakar, a indiqué le consulat du Tchad à l’AFP. Il était tombé malade quelques jours auparavant et avait été sorti de la prison du Cap Manuel, dans le centre de Dakar, pour être admis à la demande de la famille dans une clinique privée, selon la même source. Il a été transféré à l’hôpital quand son état s’est dégradé.
Les premières réactions officielles tchadiennes saluaient davantage l’homme d’État qu’elles n’évoquaient ses méfaits. Aucune indication n’a été fournie sur le lieu de son inhumation. « Habré a été remis entre les mains de son Seigneur », a déclaré le ministre de la Justice sénégalais Malick Sall sur la chaîne TFM. Selon le ministre, c’est à la clinique qu’il a contracté le Covid-19.
Hissène Habré était incarcéré au Sénégal en vertu de sa condamnation le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès sans précédent à Dakar. Il avait été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 morts le nombre des victimes de la répression sous le régime Habré.
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