Je l’avais déjà évoqué sur ce blog parce que Didier Raoult l’avait fait dans une de ses vidéos, le paradoxe de Simpson est un piège statistique qui peut survenir lorsque des données présentent une distribution particulière telle que celle représentée schématiquement ci-dessous. Généralement, toute recherche de causalité entre deux phénomènes est précédée d’une recherche de corrélation car, si une corrélation n’implique pas un lien de causalité, en revanche une absence de corrélation implique l’absence de relation de cause à effet.
Pour ce faire, un des moyens les plus simples consiste à représenter sur un graphe une variable en fonction de l’autre et de constater si le nuage de points formé révèle une corrélation (s’il est allongé suivant une diagonale ascendante ou descendante) ou non. Le cas le plus flagrant étant bien sûr lorsque les points s’alignent parfaitement suivant une courbe (qui peut être une droite). Mais il arrive que le nuage de points présente deux tendances, parfois même opposées, suivant qu’on le considère globalement ou en le décomposant en deux sous-ensembles (illustration ci-dessous).
Parce que nombre d’arguments sommaires contre les « vaccins » anti-covid tombent dans ce piège, il est important de l’expliquer – ce qui ne signifie pas qu’il est nécessaire et « scientifique » de se prononcer en faveur de cette vaccination, ni même d’admettre une bonne fois pour toutes son efficacité ou son rapport bénéfice/risque favorable. Comme l’a montré Robert Malone (c’est lui qui a attiré mon attention sur l’article dont je vous propose la traduction ci-dessous), il est tout à fait possible – et même parfaitement logique – de dénoncer avec force les méthodes d’apprenti-sorcier imposées pour (prétendument) lutter contre une pandémie tout en dénonçant parallèlement des arguments faibles, voire faux utilisés par certaines critiques.
Voici donc la traduction d’un article de Jeffrey Morris qui, s’il n’aborde qu’un aspect du problème – ce qui est nettement insuffisant pour justifier une vaccination massive de la population – le fait correctement et de façon pédagogique. Avis à ceux qui penseraient que cet article est une invitation à baisser les armes contre une campagne de vaccination « non obligatoire » mais imposée de façon particulièrement vicieuse : ils n’ont rien compris, il s’agit au contraire de laisser tomber les pistolets à bouchon et de préférer l’artillerie lourde. Qui se trouve ailleurs que dans cet article, certes, mais chaque chose en son temps.
Remarque : la traduction française de SARS-CoV-2 (severe acute respiratory syndrome coronavirus 2) est parfois SRAS-CoV-2 (syndrome respiratoire aigu sévère, coronavirus 2). Mais elle est bancale, une traduction « complète » devant être CoV-2-SRAS (coronavirus 2 d’un syndrome respiratoire aigu sévère) ; c’est pourquoi j’ai jusqu’à présent gardé le terme anglais dans les articles, et continuerai à le faire.
——— Début de la traduction ———
Une recrudescence du variant Delta, plus contagieux, dans des pays fortement vaccinés, a donné lieu à de nombreuses critiques selon lesquelles les vaccins ne sont pas efficaces contre le variant Delta ou que l’efficacité du vaccin diminue après 4 à 6 mois. Cette situation a alimenté un sentiment anti-vaccin, suggérant que les vaccins ne fonctionnent pas, et a provoqué un grand stress chez les personnes vaccinées qui ne sont pas aussi protégées qu’elles le pensaient.
Dans ce billet, je me concentrerai sur l’efficacité des vaccins par rapport à la maladie grave ou l’hospitalisation, qui est le facteur clé pour la santé publique. Je ne traiterai pas ici de l’efficacité des vaccins par rapport à la maladie symptomatique ou asymptomatique [NdT : une maladie sans symptôme est-elle encore une maladie ?] – cela nécessite des nuances que je garderai pour un prochain billet.
Un résultat inquiétant qui a été repris à plusieurs endroits est qu’une forte proportion des patients hospitalisés pour la Covid-19 sont vaccinés. Par exemple, nous pouvons voir à partir des données du gouvernement israélien que près de 60 % de tous les patients actuellement hospitalisés pour la Covid-19 (au 15 août 2021) sont vaccinés (les données téléchargées et les détails se trouvent au bas de cet article). Sur les 515 patients actuellement hospitalisés pour des cas graves en Israël, 301 (58,4 %) d’entre eux étaient entièrement vaccinés, c’est-à-dire qu’ils avaient reçu deux doses du vaccin Pfizer.
À partir de ce type de résultat, j’ai vu des tweets suggérant que les vaccins ne fonctionnent pas ou ont perdu leur efficacité contre les maladies graves, et j’ai vu d’autres articles citer ce type de chiffre comme une preuve supplémentaire de la réduction de l’efficacité des vaccins pour tenter de justifier les rappels de troisième injection.
Cependant, si ces chiffres sont vrais, les citer comme preuve de la faible efficacité des vaccins est erroné et trompeur. Parfois, avec les données d’observation, il y a une confusion de multiples facteurs qui peuvent rendre facile une mauvaise interprétation de simples pourcentages comme celui-ci, et la situation actuelle de la vaccination en Israël est un parfait exemple d’un déluge de facteurs qui mènent à la confusion s’ils ne sont pas analysés soigneusement.
En particulier, les facteurs clés ici qui contribuent à cette confusion sont :
Le taux de vaccination élevé dans le pays (près de 80 % de tous les plus de 12 ans).
La disparité des vaccinations en fonction de l’âge, notamment
La quasi-totalité des personnes âgées sont vaccinées (> 90 % des plus de 50 ans).
La grande majorité des personnes non vaccinées sont des personnes plus jeunes (> 85 % des personnes non vaccinées ont moins de 50 ans).
Les personnes âgées sont beaucoup plus susceptibles d’être hospitalisées à cause d’un virus respiratoire que les jeunes (les habitants de plus de 50 ans sont 20 fois plus susceptibles d’être hospitalisés pour des infections graves que les moins de 50 ans, et les plus de 90 ans sont 1 600 fois plus susceptibles d’être hospitalisés pour des infections graves que les 12 à 15 ans).
Après prise en compte des taux de vaccination et stratification par groupes d’âge, ces mêmes données nous permettent de constater que les vaccins conservent une efficacité élevée (85-95 %) par rapport aux maladies graves, ce qui montre qu’en matière de prévention des maladies graves, le vaccin Pfizer reste très performant par rapport au variant Delta, même en Israël, d’où proviennent les données les plus inquiétantes.
Je présenterai les données brutes sous forme de tableaux et je parcourrai ces résultats. Je me concentrerai sur la vaccination complète par rapport à la non-vaccination afin de simplifier la présentation, mais les mêmes données montrent également que la vaccination partielle offre un niveau correct de protection contre les maladies graves (75-85 %).
Ajustement en fonction du taux de vaccination
Il est vrai que près de 60 % des cas graves actifs sont vaccinés, mais une telle analyse basée sur des chiffres bruts peut être trompeuse car elle est fortement influencée par les taux de vaccination.
Lorsque les taux de vaccination sont faibles, l’utilisation de chiffres bruts peut exagérer l’efficacité du vaccin, et lorsque les taux de vaccination sont élevés, l’utilisation de chiffres bruts comme celui-ci peut atténuer l’efficacité du vaccin, la faisant paraître plus faible qu’elle ne l’est en réalité.
Notez qu’une forte proportion (près de 80 %) de tous les israéliens âgés de plus de 12 ans ont été vaccinés.
Pour tenir compte des taux de vaccination, il faut normaliser les chiffres des cas graves dans notre contexte, par exemple en calculant le nombre « pour 100 000 personnes ».
Après cet ajustement, nous constatons que le taux de cas graves est 16,4/5,3=3,1 fois plus élevé chez les individus non vaccinés que chez les individus entièrement vaccinés. Cela suggère que les vaccins protègent [partiellement, NdT] contre la maladie grave.
Ici, je définirai l’efficacité par rapport à la maladie grave comme 1–V/N, où V=taux d’infection [ou taux d’attaque, NdT] pour 100 000 pour les personnes entièrement vaccinées, N=taux d’infection pour 100 000 pour les personnes non vaccinées. Cela représente le pourcentage de réduction du taux d’infection grave dans le groupe vacciné par rapport au groupe non vacciné.
L’efficacité du vaccin par rapport à la maladie grave peut être calculée à partir de ce ratio de la manière suivante :
Efficacité du vaccin par rapport à la maladie grave = 1–(5,3/16,4)=0,675 = 67,5 %.
L’interprétation de ce chiffre est que les vaccins préviennent plus de 2/3 des infections graves conduisant à une hospitalisation qui se seraient produites sans vaccination.
Il convient de noter que ce chiffre est considérablement inférieur à l’efficacité de plus de 95 % contre les maladies graves qui avait été annoncée précédemment. Ce chiffre donne l’impression que l’efficacité du vaccin contre les maladies graves a considérablement diminué au fil du temps avec ce variant Delta.
Cependant, ce chiffre est également trompeur en raison de la confusion, mentionnée précédemment, entre l’âge, le statut vaccinal et le risque de maladie, c’est-à-dire que les personnes plus âgées sont plus susceptibles d’être vaccinées et présentent un risque intrinsèquement plus élevé de maladie grave. Nous devons être prudents, comme je vais maintenant l’expliquer.
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation