Faire taire les canons ?

Faire taire les canons ?

L’auteur habite Racine

Le budget canadien des dépenses militaires est de 23 milliards, soit environ 7% des dépenses de notre gouvernement.  Pourtant, on n’a pas entendu souffler mot  sur la question depuis le début de la campagne électorale.  Comme d’habitude!  Les dépenses militaires, c’est un acquis sacré, intouchable. 

Pourtant, avec ce qui se passe en Afghanistan, ce serait un moment propice pour amorcer une réflexion.  Ça étofferait un peu les joutes verbales quotidiennes de notre campagne électorale.  Le Canada, pendant les 20 ans de guerre en Afghanistan, a investi 20 milliards et 165 vies humaines pour venir à bout des talibans.  Les États-Unis 2000 milliards et 2356 soldats.  Sans parler des dépenses et des vies humaines de plusieurs pays alliés.  Sans parler des milliers de morts, surtout des civils, du pays qu’on voulait sortir de l’impasse. 

On le voit maintenant, le mot catastrophique est un euphémisme pour qualifier le résultat.  Il n’y a pas de lumière au bout du tunnel.  Avec l’approche militaire, on a fermé les issues. Les talibans ont fait la guerre aux alliés avec les armes que les Américains leur avaient fournies pour sortir les Russes.  Maintenant, ils profiteront des armes abandonnées dans le désordre de la fuite.  En passant, les armes des djihadistes du centre de l’Afrique sont celles que les Américains avaient fournies aux rebelles pour éliminer Kadhafi.  Partout dans le monde, il y a des noyaux durs de djihadistes.  Et ils ont des armes.  Les vendeurs d’armes ne choisissent pas leur cible.  La vente d’armes de 2,9 milliards du Canada avec l’Arabie saoudite en est une preuve évidente.

Si on tient vraiment à conserver le même budget militaire, il faudrait renouveler profondément son utilisation.  Pas en achetant des sous-marins fatigués, pas en construisant des avions qui volent à 10 fois la vitesse du son.

  1. En outillant l’armée pour des tâches de maintien de la paix sous le contrôle de leur gouvernement ou des Nations unies.
  2. En l’équipant pour des tâches de secours humanitaire comme des incendies majeurs, des inondations, des tremblements de terre, etc., ici ou ailleurs.
  3. En formant les soldats et en les équipant pour le contrôle pacifique des émeutes.
  4. En les rendant disponibles pour des situations d’urgence bien spécifiques comme la Covid, par exemple.  Sans que leur présence sur le terrain soit vue comme une œuvre de charité.

La Chine n’a pas développé son influence par des dépenses militaires.  Elle a investi partout dans le monde dans les infrastructures locales.  En Afrique particulièrement, ponts, barrages et routes sont attribués aux Chinois.  Avec une petite partie des dépenses militaires mondiales, on pourrait creuser des puits, construire des écoles, favoriser l’agriculture locale, etc.  Changer le monde.

Les armes sont devenues tellement puissantes que leur utilisation pour vaincre conduit à l’extermination. En finissant par la bombe atomique.  Pensez-vous que c’est une solution?

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

About the Author: L'aut'journal

« Informer c’est mordre à l’os tant qu’il y reste de quoi ronger, renoncer à la béatitude et lutter. C’est croire que le monde peut changer. » (Jacques Guay)L’aut’journal est un journal indépendant, indépendantiste et progressiste, fondé en 1984. La version sur support papier est publiée à chaque mois à 20 000 exemplaires et distribuée sur l’ensemble du territoire québécois. L'aut'journal au-jour-le-jour est en ligne depuis le 11 juin 2007.Le directeur-fondateur et rédacteur-en-chef de l’aut’journal est Pierre Dubuc.L’indépendance de l’aut’journal est assurée par un financement qui repose essentiellement sur les contributions de ses lectrices et ses lecteurs. Il ne bénéficie d’aucune subvention gouvernementale et ne recourt pas à la publicité commerciale.Les collaboratrices et les collaborateurs réguliers des versions Internet et papier de l’aut’journal ne touchent aucune rémunération pour leurs écrits.L’aut’journal est publié par les Éditions du Renouveau québécois, un organisme sans but lucratif (OSBL), incorporé selon la troisième partie de la Loi des compagnies.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You