RapSit-USA2021 : Joe, ‘Who Lost Afghanistan ?’

RapSit-USA2021 : Joe, ‘Who Lost Afghanistan ?’

RapSit-USA2021 : Joe, 'Who Lost Afghanistan ?

Aurions-nous d’ores et déjà la réponse à la question que nous posions dans un récent (18 août) ‘Ouverture Libre’, concernant Joe Biden et l’attitude de la presseSystème vis-à-vis de lui ? Cette question se décomposait en fait en deux, qui se complètent ou s’équivalent, – répondre à l’une, c’est répondre aux deux : “Une énigme-Biden ?” et “Who Lost Afghanistan ?”.

On voit développé sous forme d’hypothèse, dans ce texte référencé, un aspect très remarquable des relations de Biden et des chefs des forces armées, qui aurait conduit à un affrontement finalement remporté par Biden, mais dans des conditions qui sont encore à définir précisément et peuvent se retourner contre lui. Il reste que, d’une façon générale, on découvre que la position de Biden est fortement affaiblie, cette fois par rapport à son soutien le plus fondamental, qui est celui de la presseSystème. C’est une nouvelle et une surprise de taille par rapport au climaqt qui prévalut jusqu’à l’élimination de Trump

Nous posions justement dans le texte référencé la question de ce que serait la position de la presseSystème vis-à-vis de Biden, dans ce cas en relation avec cette mésentente hypothétique avec ses généraux. On ne tranchera pas (pas encore ?) sur cette hypothèse, mais l’on peut déjà avancer des éléments de réponse sur l’attitude de la presseSystème.

Voilà comment nous formulions cette interrogation à propos de l’attitude de la presseSystème :

« Cela conduit à une situation qui nous ramène à la presseSystème “contrôlée” en s’interrogeant sur la façon dont elle devrait gérer cet affrontement entre deux forces du même parti de la politiqueSystème, dont elle est l’instrument manipulé, s’il s’avérait qu’il y a affrontement. Bien entendu, il va de soi nous n’aurions/que nous n’aurons pas un débat sur la pertinence et la hauteur morale d’avoir mené ces vingt ans de guerre absurde. Pentagone ou Biden, le débat est toujours tranché dans le sens des aiguilles d’une montre : ces guerres sont justes, bonnes, intelligentes et si jolies… Mais nous ne ferions pas, par contre, et peut-être pouvons-nous affirmer d’ores et déjà que nous ne ferons pas l’économie d’un débat, opposant éventuellement Biden à ses généraux, sur la question “Who Lost Afghanistan ?” ; cette question, réminiscence inévitable, revenant à chaque catastrophe de cette sorte si riche à Washington D.C., depuis 1949 et le fameux débat “Who Lost China ?”, après la prise du pouvoir par les communistes de Mao Tsé-toung… Et la malheureuse presseSystème, dans cette occurrence, devra prendre ses marques, – de quel côté ? Pile ou face ? »

Deux jours plus tard, Sputnik.news donne un premier élément de réponse, dans tous les cas pour la situation présente. Il y a réellement une poussée anti-Biden qui est l’amorce d’un événement remarquable ; cette poussée est bien résumée par cette appréciation d’un journaliste de CNN accrédité à la Maison-Blanche, Steve Collinson :

« Sept mois après le début de son mandat, il ne suffit plus à Biden d’avoir la vertu de ne pas être Donald Trump… »

Le désamour afghan

Voici le texte de Ilya Tsukanov, sur ‘Sputnik.News’, le 20 août 2021 :

« Les grands médias américains, tant libéraux que conservateurs, n’ont cessé de critiquer l’administration Biden cette semaine à la suite de la désintégration rapide et inattendue, dimanche dernier à Kaboul, du gouvernement soutenu par les États-Unis, deux semaines avant la date limite fixée par Washington pour le retrait de toutes les forces américaines du pays.

Clarissa Ward, une correspondante de CNN qui a effectué ces derniers jours des reportages à Kaboul, sous contrôle des talibans, a demandé au président Biden de reconnaître l’« échec » des États-Unis en Afghanistan.

Dans une longue interview sur l’Afghanistan accordée à ABC News en début de semaine, le président Biden a insisté sur le fait qu’il ne considérait pas les événements de la semaine dernière comme la preuve d’un « échec », affirmant que son seul autre choix aurait été de maintenir indéfiniment le déploiement de dizaines de milliers de soldats américains dans ce pays déchiré par la guerre, et reprochant au gouvernement de Kaboul et à l’armée afghane, forte de 300 000 hommes, de s'être effondrés en quelques semaines face aux offensives des talibans.

S’exprimant depuis Kaboul jeudi, Ward a qualifié la situation sur le terrain à l’aéroport de « désordre absolu » et a laissé entendre que la stratégie américaine était un échec total.

« Je ne peux même pas imaginer à quel niveau de désespoir un individu doit se trouver pour jeter littéralement son bébé par-dessus des barbelés pour essayer de le mettre en sécurité. Mais je pense que ce que cela montre très clairement, c’est la panique. Le manque d'informations claires. Le moulin à rumeurs tourne à plein régime. Il y a de l’hystérie. Vous avez des combattants talibans avec des fouets, des fusils. Vous avez des soldats américains et britanniques qui ne laissent pas entrer les gens. Vous recevez des messages contradictoires sur le type de documents à fournir, sur la façon de prendre un vol et sur les endroits où vous pouvez aller…

» Et nous avons entendu le président Biden dire hier dans ses commentaires à ABC News que ce n’est pas un échec. Et je pense que beaucoup de gens à l’extérieur de l'aéroport [de Kaboul], en particulier ceux qui prennent le genre de mesures extrêmes dont nous venons de parler, aimeraient savoir : si ce n’est pas un échec, alors qu’on m’explique exactement ce qu’est un échec ? ».

Ward n’a pas été le seul journaliste de CNN à attaquer l'administration Biden sur le fiasco afghan de cette semaine. Jeudi également, l’un des commentateurs-vedette de CNN Phil Mudd a critiqué le Département d'État pour son refus de dire exactement combien de ressortissants américains restent en Afghanistan dans le cadre de l’évacuation d'urgence en cours :

« Je n’ai pas envie d’entendre un porte-parole du gouvernement américain dire à quel point c’est sans précédent par rapport à d’autres présidents américains et comment d’autres présidents n'ont jamais eu à gérer cette sorte de crise. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre pourquoi nous n’avons évacué que 2 000 personnes en 24 heures, comment nous allons augmenter ce rythme au cours des prochaines 24 heures, quel est le nombre total de personnes que nous voulons évacuer et combien de temps cela va prendre. »

Stephen Collinson, journaliste de CNN à la Maison Blanche, a lancé sa propre attaque contre Biden le même jour, en rédigeant un article dans lequel il suggère que le président

«…lutte contre la possibilité d’une enquête très poussée de son jugement, de ses compétences et même de son empathie à propos de la sortie chaotique des États-Unis d’Afghanistan... [et] chaque tentative de l’administration pour étouffer une fureur qui ternit l’image de l'Amérique ne fait que susciter davantage de questions sur ses échecs de planification et d’exécution. [….].

» Biden ne parvient pas à expliquer de manière adéquate pourquoi il a si mal réussi à prédire l’effondrement rapide de l’État afghan. Et sa crédibilité a été entachée parce que sa minimisation confiante des risques du retrait a été à plusieurs reprises contredite par les événements. Sept mois après le début de son mandat, il ne suffit plus à Biden d’avoir la vertu de ne pas être Donald Trump… »

Les reportages extrêmement négatifs de CNN sur la débâcle afghane ont été repris par d’autres réseaux traditionnellement pro-Biden et pro-Parti démocrate, notamment MSNBC et ABC News. Lors de son interview avec Biden cette semaine, l’intervieweur d’ABC News George Stephanopoulos a évité les traditionnelles questions faciles pour le président et a affronté Biden à plusieurs reprises, d’une manière qui rappelle les échanges houleux des médias avec l’ancien président Donald Trump. Stephanopoulos a suggéré que Biden aurait dû garder un petit nombre de troupes stationnées dans le pays en permanence.

Un Biden défiant a répliqué, affirmant que les États-Unis ne pouvaient plus s’engager dans le programme de « construction d’une nation » et qu’il n’y avait « pas de bon moment pour quitter l’Afghanistan ». Quant à la suggestion selon laquelle les États-Unis auraient pu laisser un contingent limité de troupes dans le pays, Biden a déclaré que cela était impossible en raison de l’accord de paix conclu entre les États-Unis et les talibans en 2020, et parce que les militants reprendraient leurs attaques contre les forces américaines si Washington ne tenait pas sa parole et ne partait pas. Il a ajouté qu’il aurait approuvé la décision de se retirer même sans l’accord entre Trump et les talibans.

Les grands médias conservateurs ont également attaqué Biden au sujet de la situation en Afghanistan, Fox News se faisant largement l’écho des médias libéraux dans leurs critiques, mais en précisant que Donald Trump aurait peut-être fait un meilleur travail s’il était encore aux commandes. Dans une déclaration faite jeudi, Trump a critiqué Biden et ses « généraux-‘woke’ » pour leur stratégie d'évacuation et a suggéré que les États-Unis fassent sauter leurs bases abandonnées en Afghanistan. Plus tôt, l’ancien président avait suggéré que Biden devrait « démissionner dans la honte » pour la débâcle de l'Afghanistan, et avait laissé entendre que le problème n’était pas que les États-Unis avaient quitté l’Afghanistan, mais « la façon grossièrement incompétente dont nous l’avons quitté ! » La semaine dernière, l’ancien chef de la CIA de Trump et secrétaire d'État Mike Pompeo a affirmé que le président républicain avait menacé un négociateur taliban de bombarder les villages et les maisons des militants s’ils menaçaient, effrayaient ou blessaient des Américains. […] »

Encore des complications et du désordre

Pour mesurer l’hostilité soudaine de la presseSystème à son encontre, il faut préciser que Biden avait choisi George Stephanopoulos (ABC.News) pour sa seule interview sur l’Afghanistan parce qu’il en espérait un bon accueil et des questions pas trop insistantes. Il y avait dans ce choix et dans cette attente le fait que Stephanopoulos fut le porte-parole officiel de la Maison-Blanche du temps des mandats Clinton. On peut en déduire que les Clinton eux-mêmes se sont abstenus de demander un peu de complaisance à Stephanopoulos, parce qu’aujourd’hui le temps n’est plus celui de la complaisance.

Face à cette nouvelle situation, on peut être assuré que la plus grande probabilité est que Biden ne cédera pas aisément, qu’il se battra pied à pied. On retrouverait là le comportement dû à son âge, à son caractère évoluant selon sa situation cognitive, comme PhG le décrivait hier :
« …l’état psychologique de Biden, sa sénilité, ses problèmes cognitifs, etc. […amenant] le renforcement de ses obsessions, l’entêtement irréfragable, son refus du moindre compromis, sa perception réduite à l’angle très réduit de la satisfaction de son obsession mais très puissante dans ce cadre réduit. »

On se trouverait alors devant une situation inédite où la question “Who Lost Afghanistan ?” serait rapidement tranchée, où Biden se trouverait à découvert en perdant sa principale vertu de protection (« il ne suffit plus à Biden d’avoir la vertu de ne pas être Donald Trump… »). Biden ne trouverait certainement pas de l’aide du côté du Pentagone et des généraux, comme on n’imagine bien, les généraux sont les premiers à laisser filtrer des avis selon lesquels ils avaient envisagé un autre dispositif. De son côté, la presseSystème ne se tournerait évidemment pas du côté – quelle horreur ! quelle hypothèse absurde ! – des adversaires classiques de Biden, Trump et les républicains. Elle aurait tendance à se radicaliser plus encore et à exiger du président déjà en sursis des actes de plus en plus radicaux aggravant la situation générale, et par conséquent sa situation propre. Le soutien démocrate, et donc du Congrès, deviendrait erratique, aléatoire, dans le genre de “la corde qui soutient le pendu”. La situation à l’intérieur de son administration, d’ores et déjà chaotique, pourrait friser un caractère insurrectionnel selon les circonstances. Le destin de Biden deviendrait très problématique alors que son état de santé est ce qu’il est, alors que Harris veille en embuscade, sa colossale incompétence en bandouillère.

… Ainsi la boucle serait-elle bouclée et le désordre afghan, provoqué par vingt de guerre inepte et sanglante, serait-il parvenu aux États-Unis, – retour à l’envoyeur si l’on veut, – et accentuant le désordre du système de l’américanisme, déjà en pleine ébullition.

 

Mis en ligne le 20 août 2021 à 19H30

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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