par Ben Fofana.
Des droits sont reconnus à l’individu depuis la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Issue de la révolution française, elle a fini par se répandre à travers le monde via les constitutions et autres textes de lois. Puis il y a eu des droits reconnus à la femme, ensuite aux enfants, ensuite aux handicapés…
Notre approche est plutôt générale dans la mesure où nous reconnaissons simplement des droits humains, acquis par chacun dès sa naissance, inaliénables et incessibles. C’est le cadre général. Il appartient cependant à chaque société d’accorder une protection supplémentaire aux composantes vulnérables de sa population. D’ailleurs une civilisation est jugée de la manière dont elle traite ses membres les plus vulnérables.
Cependant, cette volonté d’inscrire dans le marbre de la loi les droits de l’individu d’une part et ceux des peuples de l’autre et de les protéger a vite été détournée par l’impérialisme occidental sous bannière US. Les concepts de droit d’ingérence et de responsabilité de protéger ont même été inventés. De sorte que plusieurs guerres d’agressions ont été justifiées par la nécessité de garantir les droits de populations supposées en danger. Ainsi, la Serbie, l’Irak à deux reprises, la Libye sont passées à la trappe.
La notion de droits de l’homme a été aussi liée à celle de la démocratie. Un pays ne sera pas qualifié de démocratique s’il n’applique pas les droits de l’homme. On a même introduit la notion d’État de droit où état démocratique et respect des droits humains vont de pair.
Néanmoins, toute cette gymnastique intellectuelle cache une réalité, ce de manière délibérée à notre avis. C’est que les droits de l’individu, à l’instar de ses besoins, n’ont pas la même importance. Nous affirmerons même plus, les déclarations de bonne intention font souvent l’impasse sur les vrais droits du citoyen que chaque État devrait s’atteler à garantir et donc autour desquels son action devrait tourner. Dans ce billet, nous traiterons de ce qui semblent être pour nous les droits de chaque individu dès sa naissance.
Vous pouvez écrire dans les commentaires ce que vous en pensez et citez d’autres éléments qui selon vous devraient être considérés comme des droits de l’individu.
Le droit à la vie
C’est la base même de tous les droits. La vie est le bien le plus cher d’une personne. Un droit qui conditionne son existence même. Et que rien ne devrait remettre en cause. Pour nous, c’est le droit numéro un.
Le droit à la préservation
Ce droit couvre l’intégrité physique que nous comprenons comme indissociable de l’individu, la sécurité qui est la suite de la première et la santé et donc les soins de santé lorsque l’individu tombe malade. Tous ces éléments forme donc la préservation de l’individu qui doit être protégé physiquement, mentalement et pris en charge en cas de maladie.
Le droit à l’eau potable
L’eau n’est pas une marchandise mais un droit ! Elle est un élément indispensable à la survie de l’individu. Dans un État dit de droit, l’accès à l’eau potable doit être un des principaux critères d’évaluation de la gouvernance. Une famille ne peut être privée d’eau sous prétexte d’impayés. Dans la même logique, une quantité d’eau minimum, de subsistance doit être dévolue à chaque famille et être décompté du nombre de mètres cubes à payer.
Le droit à la nourriture
S’alimenter est indispensable à la survie de l’individu. Chaque État doit non seulement veiller à l’autosuffisance alimentaire pour la sécurité de sa population. Mais également s’assurer que les prix soient accessibles aux ménages. Il doit surtout empêcher toute surenchère de la part des négociants. Une personne qui vole un morceau de pain, une pomme ou une banane parce qu’elle a faim ne peut être jetée en prison alors que des individus volent des millions sans être inquiétés. Ce ne serait tout simplement pas juste.
Le droit au logement
Se loger et vivre dans un cadre salubre et décent est aussi un droit du citoyen. Si la spéculation immobilière est libre, l’État doit à travers des programmes de logements sociaux permettre à ses habitants les plus modestes de se loger dignement. Il doit également permettre une urbanisation cohérente, décentralisée afin d’éviter une promiscuité dans les grandes villes avec les bidonvilles et autres quartiers précaires qui vont avec.
Le droit à l’énergie
L’électricité et le chauffage sont des droits. Tout produit ou service qui y est lié à un traitement particulier en termes d’imposition, de tarification et de recouvrement car ils touchent à la subsistance de l’individu. Une compagnie de gaz n’a pas le droit de couper le chauffage à un ménage en plein hiver.
Le droit à l’instruction
L’éducation, l’instruction et la formation vont permettre à l’enfant de devenir un citoyen apte à assumer les défis liés à son existence. C’est un devoir de la société de les lui assurer. Les frais de scolarité de base (jusqu’au BAC, formation professionnelle inclue) doivent être quasi gratuits dans les établissements publics. L’enseignement pratiqués doit être de qualité.
Le droit à la circulation
La libre circulation est un doit du citoyen. Ce dernier doit pouvoir aller et venir là où bon lui semble. Pour cela, il faut les infrastructures et les moyens de locomotion nécessaires à une circulation fluide et harmonieuse. Les effets bénéfiques sur l’économie n’en sont que renforcés.
Le droit à l’opinion
Si penser est personnel, exprimer ses pensées devrait se faire sans entrave. Cela inclut les opinions politiques, religieuses et sociétales. À cela, nous ajouterons le droit de se réunir ou de manifester.
Le droit à la procréation
Nous vous voyons rire d’ici (MDR). Eh bien, c’est sérieux ! Procréer est capital pour l’individu dans la mesure où cela lui permet de se dupliquer et de laisser un héritage à la société qui elle-même se voit perpétuée. Alors la natalité ne devrait être entravée par aucune loi, règle ou politique que ce soit, y compris les fantasmes des milliardaires eugénistes et autres adeptes de dépopulation.
Pour conclure, nous admettons que les droits humains sont universels. Tous les États devraient faire de leur respect leur cheval de bataille et les garantir au travers de leur politique. Cependant, les droits ne sont pas logés à la même enseigne. Si certains sont abstraits, d’autres sont bien plus terre à terre puisqu’ils touchent à la survie même de l’individu en accord avec la matrice des besoins de Maslow. Ce sont les préoccupations de pratiquement tous les individus et donc de la majorité de la population dans un pays. Alors notre opinion est la suivante : tout État qui s’évertue à faire respecter les droits ci-dessus, qui en fait son cheval de bataille et les critères principaux d’évaluation de sa gouvernance est par défaut démocratique. Même s’il ne s’en proclame pas à tout va.
blog de Ben Fofana : https://africapolitics.over-blog.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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