par Mohamed Abdoun.
Le Vietnam, pour situé aux antipodes de la planète, n’en demeure pas moins très proche de nous, les Algériens. Et pour cause ! Nos deux peuples ont tous deux souffert du même joug colonialiste. Nos avons vaincu une seule et même armée. L’une des plus puissantes, des plus criminelles et des mieux équipées au monde. Cela nous rapproche. Assurément.
Le combat de nos frères Vietnamiens s’est poursuivi après le nôtre. L’homérique bataille de Diên Biên Phu n’a été qu’une escale dans cette œuvre destructrice et génocidaire du colonialisme occidental. Ce beau pays, n’a renoué avec la paix, le développement et la réunification qu’en 1973. Autant dire hier seulement. Il était complètement détruit et déstructuré par l’occupant américain et ses terribles bombes défoliantes. Sous la direction éclairée d’un leader éclairé et charismatique comme Hô Chi Minh, et du parti communiste vietnamien le pays a rapidement été placé sur rails. Or, si le choix communiste, allant de soi, ne se posait même pas, des réajustements ont été rendus nécessaires.
De ces deux points de vue, le XIIIème congrès du parti communiste vietnamien, qui s’est déroulé du 25 janvier au 1er février 2021, a permis de mettre résolument et définitivement les points sur les « i ». L’essence de cet important et historique congrès s’appréhende en peu de mots : « Dĩ bất biến, ứng vạn biến » (Recourir à l’immuable pour répondre à l’inconstant), formule officiellement exprimée par les autorités vietnamiennes. Autrement dit : pour faire face à une multitude de changements, il convient de garder ses principes et de rester imperturbable. Tout est dit. Les principes marxistes-léninistes resteront un phare immuable qui guidera et éclairera les pas de chacun.
Capable de se renouveler, de s’adapter à des situations inédites et de relever d’énormes défis, ce parti a innové une fois de plus en avançant ce concept révolutionnaire de d’économie de marché à caractère socialiste.
« L’introduction du concept de l’économie de marché à orientation socialiste constitue une percée théorique fondamentale et créative de notre Parti, un acquis théorique important obtenu après 35 ans de réalisation du doi-moi, bâti sur les réalités vietnamiennes et la réception sélective des expériences internationales. Dans notre perception, l’économie de marché à orientation socialiste est une économie de marché moderne, ouverte au monde, une économie qui fonctionne pleinement et harmonieusement selon les lois du marché tout en étant placée sous l’administration de l’État de droit socialiste et la direction du PCV, en suivant l’orientation socialiste et visant l’objectif final de rendre le peuple prospère, le pays puissant, la société équitable, démocratique et avancée. C’est un nouveau modèle dans l’histoire de développement de l’économie de marché. Il s’agit d’un mode d’organisation économique qui reste soumis aux lois de marché mais qui est dirigé et régi par les principes et la nature du socialisme, ce qui se traduit dans trois aspects : propriété, organisation –gestion et distribution. Il ne s’agit pas d’une économie de marché capitaliste ni d’une économie de marché socialiste à part entière (car notre pays est encore en période de transition) ».
C’est ce qu’en dit M. NGUYEN Phu Trong – secrétaire général du Parti communiste du Vietnam.
La voie vers le socialisme véritable est encore loin. De plus, elle est semée d’embûches. Chemin faisant, il est impératif de ne pas hypothéquer, ne serait-ce qu’en partie, le caractère social et communautaire de l’État-nation. J’entends par là une justice sociale de tous les instants, et une distribution égalitaire et équitable des richesses afin qu’elles soient profitables à tous. L’économie de marché, telle que connue communément, se drape d’oripeaux élitistes. Si bien que même si elle a le mérite d’avancer vite et bien, elle ne le permet qu’à une poignée d’individus, qui ne sont d’ailleurs pas les plus méritants et les plus travailleurs d’entre nous. Si bien, ou si mal c’est selon, qu’une très grande partie des richesses de la planète se retrouve thésaurisée entre les mains d’une pognée d’individus.
Loin d’être viable, ce système court inexorablement vers sa perte. Les tensions sociales qui éclatent de proche en proche, et les crises majeures vécues récemment, à l’mage de celle des subprime, ne sont que les signes avant-coureurs d’un séisme gigantesque et dévastateur. Il n’est plus possible en effet qu’opulence et avancées technologiques côtoient aussi impunément pauvreté, privations multiples et chômage.
Au Viet-Nam, très bien noté sur le plan du développement social et humain, même s’il est revenu de loin avec ses deux guerres successives et dévastatrices, la notion d’économie de marché s’humanise, si je puis dire. L’être humain n’y est pas « monétisé ». Ce disant, la gestion exemplaire de cette pandémie de coronavirus a montré à tous la pleine mesure de la justesse de cette vision, des choix et orientations adoptés par le parti communiste vietnamien. Ce dernier n’ignore pas non plus que ces succès, somme toute importants et réconfortants, ne doivent pas faire perdre de vue l’objectif final et suprême, celui du socialisme véritable, doté d’un outil de production performant et moderne, d’une agriculture qui satisfait les besoins des populations, et qui dispose même, le cas échéant, de voler éventuellement au secours de certains pays voisins. L’hégémonisme exprimé par d’autres fait face à la détermination de Hanoï et à son autonomie dans ses choix et prises de décisions.
envoyé par l’Ambassade du Vietnam à Alger
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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