par Laurent Lagneau.
Lors de la dernière guerre du Haut-Karabakh, et en sa qualité de membre de l’Organisation du Traité de Sécurité collective [OTSC], l’Arménie aurait souhaité obtenir un soutien militaire auprès de la Russie, afin de l’aider à contrer l’offensive lancée par l’Azerbaïdjan, qui pouvait alors se prévaloir du soutien de la Turquie.
Seulement, Moscou opposa une fin de non-recevoir étant donné que le conflit ne concernait pas le territoire arménien mais celui de la seule république d’Artsakh [c’est à dire le Haut-Karabakh, ndlr], non reconnue par la communauté internationale. C’est, en tout cas, l’argument que fit valoir, à l’époque, Vladimir Poutine, le président russe.
Depuis, un cessez-le-feu a été négocié sous l’égide de la Russie, aux dépens de l’Arménie, ce qui provoqua une crise politique à Erevan. Crise dont sortira renforcé, plus tard, Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien. Désormais, les positions des uns et des autres au Haut-Karabakh sont figées et la ligne de contact est surveillée par environ 2 000 soldats russes, engagés dans une mission de maintien de la paix.
Dans cette affaire, Moscou, qui dispose par ailleurs d’une base militaire en Arménie [la base n°102, ndlr], a cherché à ménager ses relations avec Erevan et Bakou.
Pour autant, et alors que les tensions restent vives entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises, avec des accrochages meurtriers survenant régulièrement dans la région de Syunik [qui sépare les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et la République autonome azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, ndlr], la Russie n’entend pas laisser l’Arménie à son sort.
Ainsi, en mai dernier, M. Pachinian a assuré qu’il avait obtenu des « garanties de sécurité » auprès du Kremlin. « L’alliance militaire arméno-russe est essentielle pour assurer la sécurité de l’Arménie », avait-il précédemment affirmé, alors qu’il était en campagne pour sa réélection.
Visiblement, l’Arménie pourra compter sur l’aide de la Russie pour moderniser ses forces armées. C’est en effet ce qu’a affirmé Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, après s’être entretenu avec son homologue arménien, Arshak Karapetyan, le 11 août, à Moscou.
« Nous attachons une grande importance au développement de notre coopération dans le domaine militaire, tant au niveau bilatéral qu’au sein de l’OTSC. En parallèle, nous sommes prêts à continuer d’accompagner la mise en œuvre du programme de réforme des Forces armées arméniennes. Ce n’est pas une tâche facile, mais je pense qu’avec notre expérience, nous serons à la hauteur », a en effet déclaré M. Choïgou.
« L’Arménie est un allié et un partenaire clé de la Russie pour assurer la sécurité en Transcaucasie, et nous sommes extrêmement concernés par le maintien de la stabilité dans cette région », a continué le ministre russe.
De son côté, M. Karapetyan a remercié les autorités russes pour leur « volonté d’aider à restaurer la capacité de combat des forces armées arméniennes en les équipant et en les formant ». Et d’ajouter : « La Russie est le seul État qui […] traite aujourd’hui des problèmes de sécurité non seulement au Haut-Karabakh, mais aussi directement aux frontières de l’Arménie ».
Dans le même temps, et après avoir démontré l’efficacité des drones d’attaque turcs Bayraktar TB-2 et des munitions rôdeuses israéliennes Harop lors de la guerre du Haut-Karabakh, l’Azerbaïdjan entend se réarmer. Ainsi, d’après le quotidien Israel Hayom, Bakou négocierait l’achat de nouveaux équipements auprès de l’industrie israélienne de l’armement pour environ deux milliards de dollars. « Plusieurs contrats d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars seront signés dans les prochains mois », assure le journal.
source : http://www.opex360.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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